lundi 27 avril 2009

La fin du rêve (?)

Le Rêveur en deuil - MJ à ses heures perdues- raconte Anima Beyond Fantasy...

Jour 18 (part.3 et fin)Depuis les ténèbres Jäger guettait les oisillons réunis autour du sarcophage. Ceux-ci parlaient vite et tentaient de trouver une solution pour ce débattre du piège. Pas une seule fois ils n'évoquèrent la possibilité de livrer Ana Von Shotterlein, ce qui l'irrita légèrement.Finalement, d'eux d'entre eux se lancèrent pour explorer les ténèbres : Nalya et Nero. Chacun se collait à un mur et avançait pour tenter de traverser l'obscurité surnaturelle. Ce qui ne fit qu'agacer Jonathan ; poussant un soupir d'exaspération, il lança rapidement un projectile magique sur Nero, le plus proche de lui. L'impact faillit faire sauter les côtes du guerrier, mais il dévora littéralement la chair et les vêtements sur son flanc droit. Le combattant à la lance s'effondra à même le sol avant de se redresser pénible, appuyé contre le mur, poussant des gémissements étouffés, signe d'une douleur extrême. Nalya, alertée par le bruit rebroussa immédiatement chemin et guetta depuis la lumière un signe de Nero. Ce dernier apparut finalement, il avait également fait demi-tour et s'appuyait contre le mur tandis que le sang coulait en abondance de sa blessure. La jeune femme activa ses pouvoirs psychiques pour faire léviter le corps de son compagnon meurtris et le fit voler au pied de son amie, Ana. Celle-ci s'était préparée : elle utilisa aussitôt un sort de soin adéquat pour restaurer le corps ravagé du virtuose martial ; seul les vêtements témoignait encore de la violence de l'impact magique.Les aventuriers se demandèrent encore comment sortir de là. Tandis que le pyromancien se concentrait pour préparer des sorts, un simple homme de main de Jacques Clairac commença à protester et pester. Il affirma qu'il était idiot de rester coincé auprès d'une momie brûlée et qu'il faudrait livrer la "sorcière". Finalement, au milieu de ses propos pas toujours cohérent, il décida de braver les ombres et s'enfonça, torche en main dans l'obscurité.Jonhatan, tapis dans les ombres le regardait tituber dans la nuit magique.

"Ils veulent franchir cette zone... Ils sont si idiots ? Il leur suffirait de me livrer la femme !"Puis un scintillement attira son regard : le pyromancien. Celui-ci accumulait une puissance prodigieuse autour de lui. Ses yeux étaient devenus des globes de feu, tandis que ses doigts traçaient des runes enflammées dans l'air. Des flammes volaient dans son aura, illuminant la pièce bien mieux que les simples torches.Une hésitation saisit le mage obscur : fallait-il le tuer immédiatement ? Ce serait une chose facile assurément, mais était-ce qu'il désirait ?

"D'abord la femme... Et lui après."

Jonathan choisit de se préparer ailleurs, dans de meilleures circonstances. Il lévita à toute vitesse et partit rejoindre un autre couloir avant que le badaud, Anselme, ne finisse de traverser l'obscurité.

"Prenons notre temps... ce sera meilleur ainsi."

Une voix nasillarde retentit derrière lui ; c'était le simplet qui criait à ses amis : "C'est bon ! V'nez, y a plus d'obscurité ici !" Tout simplement navrant.Le chasseur s'engagea dans une autre gallerie et s'avança jusqu'à ce qu'une dalle de pierre bloque son chemin. Rien qui ne puissa l'arrêter. Quelques gestes tracés dans l'air et la pierre se décomposa en poussière, formant une ouverture circulaire. Il s'engouffra dans la pièce qui se trouvait au-delà. Il s'agissait d'une pièce large de sept mètres environ. Des corps jonchaient le sol, complètement désséchés comme s'ils avaient été présent dès l'excavation du souterrain et la mise en place du tombeau. Une autre dalle de pierre se situait sur le mur d'en face. Jonathan examina longuement les cadavres : ils portaient des vêtements qui indiquaient qu'ils avaient été des ouvriers. Avaient-ils été sacrifiés alors que la tombe était scellée ? Alors qu'il se posait la question, il entendit derrière lui des bruits indiquant la proximité des personnages. De plus, ses sens magiques carillonnèrent, signe qu'une magie puissante était à l'oeuvre. Sans plus de cérémonie, Jonathan se dirigea vers la dalle qui restait. Quelques secondes plus tard, elle se décomposait comme la précédente, grâce à un obscur sortilège. Toutefois, au moment où il envisageait de franchir le seuil, il entendit des gémissements et des bruits dans la pièce : les cadavres s'étaient levé quand il avait détruit la pierre.

-"Un moyen comme un autre d'empêcher les visiteurs de passer..." se dit Jäger.Les non-morts se déplaçaient de manière lente et gauche. Ils effectuaient des gestes maladroits et désordonnées pour tenter d'attraper l'intrus qui se tenait face à eux. Jonathan n'avait pas grand-chose à craindre de ces caricatures de combattants. Il était hors de question d'utiliser de sorts réellement offensifs pour s'en débarrasser. De simples sphères de destruction suffiraient amplement.

Au moment où il avait choisi sa première proie, une forte lueur venant du couloir précédent indiquait la présence des aventuriers qui approchaient. Des homoncules étaient apparu, probablement envoyé en reconnaissance par leur maitresse. Deux zombies se désintéressèrent de Jäger pour s'en prendre aux nouveaux venus.

Pendant que le sorcier accumulait les sphères destructives, dont l'efficacité était réduite mais suffisante, Myllenia apparut au seuil de la pièce accompagnée d'un homoncule porteur de torche. Elle fit immédiatement volte-face après avoir vu qui se trouvait dans la pièce. Au même moment, un dernier projectile magique acheva de décapiter le zombie persécuté. Sa tête vola à travers la pièce et s'écrasa contre le mur à la manière d'un fruit trop mûr...

-"Un de moins..."Les évènements se bousculèrent alors : tandis que le mort sans tête tombait à terre, une énorme boule de feu vola à travers la pièce avant d'éclater en une explosion de flammes affamées. Le bouclier obscur de Jonathan se leva à la manière d'une bourrasque de vent et contint immédiatement un torrent de feu, mais les morts-vivants ne purent qu'encaisser cette nouvelle attaque qui ne fit que réchauffer leurs carcasses.

-"Ils deviennent très entreprenant... Laissons-leur les zombies et continuons devant."

Jäger franchit rapidement l'ouverture qu'il avait créé quelques instants plus tôt. Il courut le long d'un grand couloir, tandis que résonnaient les bruits d'un combat dans la pièce où demeuraient les zombies. À ses trousses, il y avait Ana, déterminée à en découdre, Virgil, contenant un sort destructeur, et Nalya, qui avançait prudemment.

Le sorcier nihiliste se précipita en avant jusqu'à atteindre une autre dalle de pierre semblable aux deux précédentes. Il pouvait soit continuer tout droit, soit détruire l'obstacle sur sa gauche et prendre le chemin qui se situait au-delà. Son choix fut vite fixé quand il entendit les bruits de pas de ses "poursuivants" se rapprocher. Il désintégra en deux secondes la pierre et s'enfonça dans la nouvelle ouverture. Elle donnait sur une pièce vaste. Bien plus grande que toutes celles visitées jusqu'ici. Dans le noir étaient tapis des coffres en bois précieux, des vases dorés, des armes exceptionnelles accrochées au mur, etc. Un immense sarcophage trônait au milieu de la pièce.

-"Manifestement, j'ai trouvé ce que les autres cherchaient... Comme je suis chanceux... Mais, ce n'est pas ça qui va m'intéresser pour le moment."Il fit à nouveau appel à tout son pouvoir et alla chercher au fond de son âme l'énergie nécessaire. L'air autour de lui se mit à frémir étrangement.

Ana, Virgil et Nalya arrivèrent devant l'ouverture qu'il avait pratiqué et guettèrent les ombres à la recherche de leur némésis. Le sorcier Anderson contenait à grand-peine un puissant sortilège de feu ; des flammes volaient dans son aura et son corps semblait retenir une énergie furieuse et impatiente de se déverser dans ce monde...

Jäger s'avança vers eux, les bras écartés, sa magie à l'oeuvre. Trois secondes plus tard, il avait disparu du champs de vision de chacun, rendu invisible par son art mystique. Le pyromancien eut un bref instant de panique et, impatient de libérer cette puissance qui lui promettait de le dévorer de l'intérieur s'il ne l'extériorisait pas immédiatement, libéra une énergie destructrice dans la salle du trésor. Tous ses compagnons avaient misé leurs espoirs sur ce puissant sortilège afin de vaincre Jäger une fois pour toute.Un torrent de magie se rua hors du corps de Virgil Anderson, impatient de semer ravage et souffrance dans le monde des humains. Le sort se mua en un rayon de chaleur qui fusa en direction d'un point bien précis, déterminé par le sorcier. Ce serait l'épicentre de l'explosion pyroclaste...

Un bref instant se découla, le temps que la puissance surnaturelle se condense en un point infiniment petit... Puis la tempête de feu se produisit, explosion de flammes réclamant les cendres de quiconque se situait aux alentours. Toute la salle du trésor fut soufflée par la vague de chaleur inimaginable.

Presque au même moment, Nalya prit une initiative prudente : usant de ses pouvoirs psychiques, elle projetta un nuage de poussière dans l'ouverture circulaire qui donnait sur la salle. Elle n'eut pas à attendre longtemps... Les particules de poussières s'écartèrent, révélant la silhouette invisible de Jäger qui avait échappé de peu à l'explosion quasi-cataclysmique de flammes. Jonathan avait réussi à échapper à l'attaque.

-"Impressionnant, pensa-t-il pour lui-même, il est très puissant pour le combat à distance... Petite bougie... Aurais-je dû te détruire auparavant ? Je me demande... Cependant, tu ne peux libérer ce sortilège si je suis à coté de toi et tes compagnons, n'est-ce pas ? Alors il est temps de passer à l'attaque. Je ne devrais plus leur laisser l'initiative."

Le chasseur sombre mobilisa de l'énergie. Son âme étant presque épuisée, il puisa sa magie dans un joyau spécial. Il y avait stocké suffisament de puissance auparavant, au cas où le besoin devrait se faire sentir. Il brandit un rubis de la taille d'un oeuf et celui-ci se mit à briller comme une étoile. Ses adversaires étaient lents... ou bien pas préparés du tout à affronter quelqu'un de sa stature. Comme des idiots, ils s'étaient divisés, laissant les véritables combattant derrière eux. Pris aux dépourvu par un combat rapproché, ils allaient probablement mourir... à moins d'un véritable miracle.

-"Très bien, se dit Jäger, libérons le néant... Mais sur qui ? Bah, laissons le hasard décider..."Un étrange filament de lumière violette se projetta depuis son avant-bras, à la recherche d'une forme de vie à faire basculer dans le néant... Le rayon progressait de manière distordue, chaotique comme s'il hésitait entre ses proies... Finalement, il fut irrésistiblement attiré par Ana Von Shotterlein. La jeune femme, désespéré, érigea un bouclier magique de fortune. En vain, car le sort destructeur trouva immédiatement une fissure dans la protection. La magicienne, voyant son heure venir, tenta de se jeter hors de l'axe du projectile offensif, mais celui-ci vira au dernier moment, comme pour corriger le tir. Au dernier dixième de seconde, les quatres homoncules sous le commandement de la sorcière mentaliste se jetèrent de tout leur poids, afin de jeter leur maitresse hors de la ligne de tir. Mais les élémentaires de magie échouèrent. Toutes les mesures prises par une sorcière de la magie créative n'avaient pu résister face à un mage de la destruction.

Pas un mot ne fut prononcé. Pas un cri ne fut poussé. Pas une larme ne fut versée. Et ainsi vient le destin quand la mort appelle...

Le corps d'Ana, connecté au néant par le sortilège, fut pris d'une brève convulsion et se recouvrit de ténèbres avant d'être effacé dans ce monde, comme dans tous les autres. Ana Von Shotterlein disparut de la Création. Pour toujours.

À la seconde où l'âme de la jeune femme fut détruite, plusieurs évènements se produisirent.

Premièrement, Jäger éprouva un pincement dans son coeur et son âme. Il ressentait une sorte de vide... La raison de cette traque qui durait depuis des semaines venait de disparaitre bêtement. Pas comme il l'aurait désiré. Sans doute aurait-il souhaité qu'elle se débatte, prisonnière de son pouvoir. Qu'elle lutte jusqu'au bout. Mais rien de tout ça. Elle était morte aussi simplement que l'on cligne des yeux. Elle avait disparu en moins d'une seconde. Aucun plaisir, aucune satisfaction. Seulement, l'amertume et la déception.

Deuxièmement, les homoncules, fruits de l'âme d'Ana, se volatilisèrent comme s'ils n'avaient jamais existés. Ce qui était presque la vérité.

Troisièmement, le sac d'Ana, enchanté pour contenir une infinité d'objets divers, explosa littéralement. Presque sans fond, le sac à dos pouvait contenir de nombreuses choses, toutes indépendantes les unes des autres. Ainsi volèrent dans les airs de nombreux outils divers, quoique pointus ou tranchants pour la plupart ; des centaines de rations séchées, prévues pour tenir des mois ; plusieurs centaines de litres d'eau pour échapper à la déshydratation dans le désert ; des pièces d'or et de bronze ; des livres, et nombres d'objets divers... L'explosion fut telle que tous les combattants durent échapper aux projectiles improvisés. Seul Jäger subit de plein fouet la pluie d'objets, sans doute trop frappé par la mort de sa proie si convoitée.

Dernièrement, de nombreux enchantements divers mis en place par la défunte magicienne disparurent simplement. Ainsi, une fée magique devait se volatiliser, tandis qu'un coffre devait exploser d'une manière similaire au sac à dos, dans une petite maison d'Archange, répandant une pluie de noisettes...

Jonathan devait par la suite percevoir les évènements dans un état second ; endolori par l'explosion du sac, et perturbé par la mort de la sorcière. Il jetta une simple sphère mineure d'énergie destructive qui réduisit Nalya à un état grave. Il n'entendit pas le cri de douleur qu'elle venait de pousser. Le virtuose martial arriva en criant et courant, pointant sa lance vers l'ennemi. Hurlait-il parce qu'il arrivait trop tard pour sauver son amie ? Nul ne le saura. S'armant de son énergie intérieure, Nero Borges bondit le plus haut possible, continua à courir sur le plafond grâce à ses capacités extraordinaires, et chercha à frapper Jäger depuis un angle inhabituel. Ce dernier leva la tête, presque absent, et foudroya de son pouvoir le guerrier. Ce dernier, critiquement atteint, tomba au sol, n'étant plus qu'un corps meurtri. Virgil Anderson cria quelque chose, dégaina son sabre oriental et multiplia les attaques contre l'adversaire. Aucune ne parvint à franchir le bouclier sombre de ce dernier.

-"Où ai-je échoué ? Je ne comprend pas. Cela devait être grandiose... Elle est morte, oui... mais... je n'ai pas pu... lui dire..."Au moment ou Jäger émettait cette pensée, Nero Borges, couché à terre, poussa un terrible hurlement. Il puisa dans toutes les forces qui lui restaient, souleva péniblement sa lance et se jetta en avant sur l'ennemi ultime avec l'énergie du désespoir.L'instant d'après, il se tenait debout chancellant quelque peu, puis s'effondra une nouvelle fois... terrassé par l'effort qu'il venait de produire.

Son adversaire vacillait, les yeux écarquillés. La lance lui avait traversé l'abdomen, détruisant plusieurs organes internes. Il tomba à genoux...

-"Que s'est-il passé ? Pourquoi ? Ce coup... Vais-je... mourir ? Non, je..."

Jäger mobilisa son esprit pour remédier au problème. Mais sa magie ne pouvait que détruire. Pas guérir.

-"La fin... non, ... Je... Une éternité m'attend... Que... pourquoi ?"

Alors que son esprit perdait toute logique, il se rendit compte de quelque chose : il ne se souvenait pas du visage de ses parents. Ni d'aucune personne qu'il eut connu pendant son enfance et sa prime jeunesse. De quoi se souvenait-il au juste ? Avait-il eu des parents seulement ? Oui, à en juger le souvenir qui lui parvenait. Un homme et une femme qui criaient. Lui se bouchait les oreilles. Pas les yeux. L'homme s'effondra, le corps en sang. La femme se plaça devant l'enfant. Puis elle tomba au sol, à coté de son époux et sa tête roula sur le coté tranchée net au niveau du cou. En face de l'enfant se tenait une silhouette sombre. Pourquoi n'avait-il pas de visage ? Il portait seulement une toge sombre et une épée souillée de sang.Plusieurs jours plus tard, l'enfant n'était pas seul. Il y avait d'autres enfants. Ainsi que des silhouettes en noir... Une petite fille de cinq ans fit apparaitre un oiseau de lumière entre ses mains. La tête de la fillette roula au pieds du garçon. Comme sa mère auparavant... "Ce n'est pas le pouvoir !" criait l'homme en noir à l'épée dégoulinante. "Ce n'est qu'hérésie !" ajoutait un autre. "Définitif et imparable ! Tel est le vrai pouvoir !", renchérit le premier.Quelques semaines encore après, l'enfant était seul, ou presque... Il marchait, les pieds nus maculés de sang. Ce contact chaud lui rappelait sa mère. Il foulait d'innombrables corps, enfants et adultes. Il ne savait pas compter. Les cadavres des innocents et des coupables mélangés... Le véritable pouvoir était là... en son âme...Par la suite, au rythme des années, l'enfant avait grandi. Et le véritable pouvoir aussi. Puis il s'était mis à rechercher ce même pouvoir ailleurs. Était-ce pour expier ? Les visages de tous ceux qu'il avait entraîné vers le néant se succédaient. Aucun d'entre eux n'avait le véritable pouvoir. Mais l'enfant s'était pris au jeu : il voyageait partout et était devenu un chasseur. Mieux : un épervier. Combien en avait-il tué déjà de cette manière ? Il ne se souvenait plus... Ah, si. Avec Ana, le total devait être de trente-sept. Mais à quoi bon ? Ce jeu est fini...

Mais après tout, la fin n'est-elle pas un éternel recommencement ?

À ce moment précis, dans sa dernière pensée, il la vit...Et son esprit tout entier ne devint plus qu'un hurlement de terreur absolue.

Et ainsi mourût Jonathan Keppler, âgé de 29 ans, durant la 989ème année du sacro-saint empire d'Abel.

vendredi 17 avril 2009

Feu, poussière et sang.

17/04/2009

Avant toute chose, je tiens à signaler que je suis très content de ce titre très stylé. Voilà.
Virgil était quelque peu agité, à tous les sens du terme. C'est-à-dire que ces étranges petites bêtes le tenaient par les jambes dans un équilibre instable, alors qu'il maintenait avec peine cette incontrôlable réserve de zéon concentré entre ses mains. Il regarda dans la crypte, et vit le tueur penché sur un sarcophage. Il se tourna vers eux, et sourit, commençant à marcher. Virgil s'apprêtait à lancer son sort, quand, soudain, la silhouette de Jäger se fit trouble, puis fantomatique. Il n'eut que le temps d'apercevoir des objets brillants entre ses mains avant que sa cible ne disparaisse complètement. Virgil retint son sort en même temps que sa respiration. Se pouvait-il que... une illusion ? Non. Les bruits de ses pas résonnaient, puis s'estompèrent : il était bien là.
L'indécis pyromancien déclencha son sort, un sort dévastateur, quasiment impossible à éviter :(difficulté "quasiment impossible", tout à fait.) la tempête de flammes qui allait, du moins l'espérait-il, réduire à néant, ou au moins à l'état relativement peu angoissant de mauvais souvenir, ce psychopathe invétéré. Les flammes commencèrent à se concentrer au milieu de la pièce, annonciatrices de leur déferlement proche sur une cible condamnée. Les homoncules le déposèrent à terre, et Virgil fit un pas en arrière, alors qu'un fin nuage de poussière, allant en s'épaississant, se soulevait du sol. Il tourna brièvement la tête vers Nalya, qui regardait avec une visible concentration cette vague de particules qui vint envelopper une silhouette au niveau de la porte. Grâce à elle, ils pouvaient le voir ! Merde ! Merde ! pensa paradoxalement Virgil en se rendant compte que son adversaire était sorti du rayon d'action de la tempête de feu. Il commença à réfléchir à toute vitesse, mais fut interrompu par quatre vagues diverses et successives
La première fut un rouleau de flammes rouges qui envahit presque instantanément la salle voisine, et qui l'obligea à plisser les yeux, non tant à cause de la soudaine lumière que de la vague de chaleur qui s'ensuivit. La seconde fut un éclair noir étonnamment éblouissant au vu de sa couleur qui partit des mains de Jäger pour aller frapper quelque chose, juste à côté de Virgil. La troisième fut une giclure de sang venant de la droite, dont il se protégea en mettant la main devant son visage, ce qui ne l'empêcha pas d'en être décemment maculé. Il eut tout juste le temps de voir des homoncules disparaître avant la quatrième vague, qui ne fut rien d'autre qu'une déferlante d'objets hétéroclites charriés par des centaines de litres d'eau. Virgil esquiva comme il put un maximum de ces choses. (Y compris cette foutue pelle qui passa à x centimètres de sa gorge, avec x<2, et fort susceptible de le décapiter.) Une fois l'explosion à peu près terminée, Virgil écarta un morceau de tissu qui lui bouchait la vue, faisant tomber une scie égoïne au passage, et regarda autour de lui. Nalya n'était pas blessée, mais reculait (Doctor b : "Non, je m'enfuis pas !") nerveusement dans le couloir. Où était l'autre ? Ana ? Une pièce d'or roula tristement, dans un tintement métallique et solitaire. Virgil la suivit des yeux jusqu'à ce qu'elle s'arrête, à côté d'une botte. Environ un mètre soixante-quinze plus haut, Jäger le regardait d'un air mauvais. Il avait des écorchures et quelques ecchymoses sur le torse et le visage. (comme ça, ça va ?) Il pointa une main et des prunelles haineuses vers Nalya alors que le sorcier, un peu de bataille quand même, tirait son katana en faisant un minimum de bruit. Il regarda du coin de l'œil, et vit apparaître une sphère blanche près de Nalya, qui se protégea le visage de l'avant-bras, et reçut le choc de plein fouet, en vacillant, mais résista.
C'était le moment ! Jäger ne le regardait pas ! Virgil frappa deux fois, et deux fois son katana ripa sur le bouclier d'ombre. C'est à ce moment-là qu'il aperçut quelque chose au bout du couloir. C'était Néro, qui arrivait en courant sur les murs et sur le plafond. Le virtuose, qui pour le coup portait bien son nom, se dit-il, chargea Jäger par le haut, essayant de le perforer de sa lance. Nalya, toujours opérationnelle, dégaina un poignard qui fusa comme par magie en direction du tueur, et Virgil, utilisant toutes ses forces, leva à nouveau son katana pour tenter de percer la défense de ce bouclier. Le feu meublait la scène de son bruit infernal.
Toutes les attaques rebondirent sans toucher leur cible. Jäger leva les yeux au plafond, Virgil pensa fugitivement que cela lui donnait l'air exaspéré, alors qu'il regardait simplement au-dessus de lui. Le tueur tira un objet brillant de sa veste. Un autre éclair noir jaillit, et Néro tomba comme une araignée morte, les yeux écarquillés, comme sous l'effet d'une surprise intense. Son sang clair avait jailli, et éclaboussé Virgil et Jäger, ainsi que le sol et le plafond, au dessus et en dessous de lui.
Non ! pensa Virgil en croyant ses derniers instants venus. Jäger le regarda et lui adressa un sourire triomphant, et puis tout s'arrêta. Il conserva ce sourire une, deux, trois interminables secondes, avant qu'un mince filet de sang ne lui coule de la narine. C'est alors que Virgil vit la lance qui le transperçait de part en part, et Néro qui, dans l'état qu'on sait, s'était relevé pour laisser au moins ce souvenir à son bourreau. (immunité à la douleur + immunité à la fatigue, ça aide) Le feu détachait les silhouettes d'un fond rouge et jaune éclatant. Néro s'écroula, laissant sa lance dans sa victime, qui chuta mollement elle aussi, avec la grâce habituelle d'un cadavre. Virgil s'appuya contre le mur. Il ne savait pas si le combattant à la lance était vivant ou mort, et même pas si cela lui eût importé de le savoir. Les flammes se résorbèrent. Nalya lui disait quelque chose. Les autres arrivaient. Il ferma les yeux sur ce couloir habité par un chaos indescriptible, tapissé de sang mêlé de poussière coagulée par l'eau, où un palanquée d'objets incongrus erraient, épars, et s'assit.

Suite la semaine prochaine. (non, pas de formule inusitée pour cette fois.)
J'ai fait un effort parce que 1) c'est la fin du scénar et 2) mon perso s'est fait one-shot, mais je vais conserver ce point de vue interne, plus simple d'usage et, que sais-je ? plus plaisant. Je ne prendrai pas toujours le même perso, mais, de manière générale celui qui peut le mieux résumer les évènements, et, de manière particulière celui que j'ai envie de prendre.
Autre détail : en me relisant, je me dis que vous pourriez avoir des doutes, mais Néro est vivant, hein.

Boucle d'or et les cinq ours, interlude meurtrier.

Ce matin, j’ai fait un doux rêve. Impossible de m’en rappeler, mais il était merveilleux, et puis, un choc m’a tiré de mon bien-être. C’était une collègue quelque peu magicienne sur les bords, qui venait de me tirer de ma torpeur avec une grande claque dans la tête pour être sûre que je me réveille. Les autres étaient partis sans nous. Ah, bon ? Quelle heure est-il, au fait ? woaw ? Déjà ?
Je me suis étiré en faisant craquer tous les os de mon corps. J’allais bien, malgré ma courte nuit de quatre heures, alors on est partis assez tôt, juste le temps de vomir ma gueule de bois et de m’habiller. J’ai demandé à un paysan de nous accompagner avec une charrette et une mule, et j’ai pris cet onguent que le prêtre m’a donné quand je lui ai annoncé que j’irai un de ces quatre matins récupérer les corps des disparus. C’est pour que les cadavres ne pourrissent pas plus qu’ils ne le sont déjà. On est partis. Quoi de mieux pour se réveiller qu’une petite rando de cinq, six heures…
Nous avons atteint les grottes dans l’après-midi, où nous avons retrouvé les autres. Il n’y aurait eu que moi, on aurait simplement cassé la croûte avant de récupérer les cadavres et de repartir, histoire d’être de retour pour dîner, mais ils avaient repéré une crevasse dégueulasse et se sentaient en veine de faire du canyoning. Avec un soupir résigné, je les ai suivis. Karel, le barbare, était déjà descendu. Je lui ai demandé de m’aider à descendre les pièces de mon armure, mais il m’a dit de sauter. J’ai eu beau répondre qu’avec l’armure de plaques, c’était trop lourd, il m’a défié de le faire. Bon, eh bien j’ai parié qu’il n’arriverait pas à me rattraper et que j’allais m’écraser en bas. Oui, parfois, parfois seulement, je fais des paris stupides. Enfin, bon, il m’a rattrapé, et maintenant, je lui dois dix pièces d’or. Ne jamais parier de l’argent avec un sinanthrope entêté. C’est à ce moment-là que nous avons aperçu un panneau signalant de fréquentes chutes de magiciennes, et qu’il m’a lâché pour rattraper la nôtre.
Nous avons marché dans la flotte sur environ deux cent mètres. Les kobolds devaient jeter tout et n’importe quoi là-dedans : déchets, déjections, cadavres non consommés, etc. Mes pieds déjà calleux ventousaient le fond de mes bottes dans un bruit de succion immonde. Et qu’est-ce que c’était que cette bestiole ? Une sorte d’hydre (en plus petit) venait d’attraper le moine, qui ouvrait la marche, avec une de ses nombreuses tentacules, dans le but à peine dissimulé d’en faire son repas du midi.
Pour toute réaction, j’ai levé la tête et cligné des yeux, avant de me faite bousculer par un barbare débordant de testostérone et de soif de tueries. Et puis, quand même, j’ai ajouté ma modeste contribution au massacre en cours, en entamant la découpe à mon tour. Une flèche venant de derrière s’est plantée dans la bête, et comme pour se venger, elle s’est saisie du barbare et a commencé à le traîner vers elle à son tour. Il a tiré lui aussi, et le tentacule indiscret s’est détaché du corps de la bête. Enfin, bon, à force de cogner, on a fini par l’avoir. La magicienne a jeté un regard sur le corps inerte, avant de nous annoncer que c’était légèrement urticant, et que ceux qui avaient été touchés n’avaient pas à s’inquiéter si ils se retrouvaient deux jours plus tard alités en train de délirer sur leur 40 de fièvre. C’est tout à fait normal.
Nous avons continué à marcher jusqu’à ce que le canyon devienne assez large, et que nous trouvions un affluent pour en ressortir. Enfin de l’herbe grasse et une clairière paisible ! Ravi de les laisser polémiquer sur l’ordre des tours de garde, je me suis étendu sitôt que nous eûmes fait partir le feu. Le contrecoup de la nuit précédente se faisait sentir et… bah ! Ma nuit a été fort paisible. À nouveau, j’ai fait un rêve très agréable, à la fin duquel quelqu’un me criait quelque chose… C’était une jeune femme avec une voix étrange que j’étais sûr d’avoir déjà entendue. « réveille-toi » a-t-elle dit avec violence. J’ai ouvert les yeux. Une dague acérée s’est plantée dans l’herbe, à quelques centimètres de ma gorge offerte d’agneau sacrifié. Sur le manche était crispée une main rattachée à un bras, au bout duquel était suspendu, ma foi, un joli brin de fille. Un grognement bestial retentit, et j’ai abandonné mon abandon dans la contemplation de ma meurtrière pour tourner la tête à gauche. C’était moins joli. Ça avait l’air fort méchant. Ça a essayé de me frapper, et j’ai pu esquiver en roulant sur moi-même, mais c’était plusieurs, et j’ai encaissé l’attaque du second en grognant. (MJ : « c’est comme des ours, mais avec un bec et des plumes… ») Allons, me dis-je, reprends-toi, quoi ! Tu n’as pas souffert toutes ces scolioses pour que tout s’arrête ici ! Ragaillardi par mes nobles pensées, (encore un point pour mon karma) j’ai saisi mon épée me suis relevé pour frapper ma cible, mais, justement, en parlant de karma, puis-je décemment égorger une ado sans malice, même quand c’est elle qui a commencé, ou bien ça risque de me pourrir ma réputation (presque) sans taches auprès de mon dieu ? Dans le doute, évitons. En plus, elle n’était pas mauvaise, cela ressemblait trop à une gamine abandonnée par des monstres et recueillie par des monstres. Rien de trop maléfique, quoi… Je lui ai mis ma lame sous la gorge dans un geste magistral, et lui ai ordonné avec autorité de rappeler ses fauves. Qu’est-ce que je croyais ? Voyant que j’avais baissé ma garde, les deux autres bestioles proches m’ont frappé avec violence, et je suis tombé sous le choc. Avant de m’évanouir, j’ai eu juste le temps d’apercevoir mes compagnons qui se faisaient dans l’ensemble massacrer par des créatures semblables.
« au suivant », a dit le type blond qui s’occupait des entrées, caché derrière ses lunettes rondes de bureaucrate du début du XX° siècle. « Euh… C’est moi, j’ai dit, mais qu’est-ce que je fais là ? et qui êtes-vous ?
- Vous êtes à la pointe, m’a-t-il dit sans lever les yeux de son pupitre, quant à qui je suis, cela ne vous regarde pas. Sachez seulement que l’on condamne les loyaux neutres comme moi à une vie de bureaucrate à l’entrée du paradis, parce qu’on ne peut ni les envoyer en enfer pour leurs mauvaises actions, ni les autoriser à entrer au paradis, car il faut les punir d’être incapables d’avoir un peu de recul par rapport aux règlements. Je signale à tout hasard que vous êtes le huit cent quarante-quatrième à me poser ces questions aujourd’hui, alors qu’il n’est qu’une heure du matin, heure du paradis. Si tous les clients étaient comme vous, et ils sont tous comme vous, imaginez le temps qu’on perdrait. Enfin, en ce qui me concerne, j’ai du temps devant moi, mais les autres attendent, alors revenons-en à nos moutons. Tout ça sur un ton égal d’indifférence profonde. Il m’a regardé avant de lever une feuille à hauteur de mon visage. Tiens, la photo ne correspond pas, vous êtes bien Ariel Blaque ?
- Oui, ai-je répondu simplement, de peur de le gêner à nouveau.
- Encore une erreur, a-t-il déploré. Le type sur ce cliché fait environ un mètre soixante dix-huit, or il est indiqué deux lignes plus bas que vous faîtes un mètre cinquante-neuf et deux millimètres après douze heures de sommeil. D’ailleurs… Ce n’est pas la seule erreur. Un paladin avec un curriculum pareil, c’est une blague ? » a-t-il demandé alors que son sourcil droit montait de 2,28 millimètres sous l’effet de la surprise.
J’ai défendu comme j’ai pu ma cause, essayant d’expliquer à ce robot écervelé que, si j’avais parfois failli, j’y mettais tout de même de la bonne volonté. Voyant que ce cas n’était pas mentionné dans son registre, il a déclaré qu’il fallait appliquer l’article 92. 32 alinéa 28 du code du fonctionnaire, et appeler la direction. « Ah bon ? a-t-il dit au téléphone en relevant le sourcil gauche au même niveau que le sourcil droit à cause de la probable incongruité de la réponse, oui, fort bien, a-t-il ajouté avant de raccrocher. Vous allez retourner parmi les vivants, là-haut, ils sont indécis vous concernant. Vous avez cependant le droit de regarder pendant 4.12 secondes le paradis sur un écran cathodique, une idée de Mr. Satan, qu’ils ont accueilli avec enthousiasme. Ses sourcils sont retombés au niveau habituel. J’espère que vous l’avez compris, l’idée, c’est de vous motiver, même si Mr. Satan pense que cela vous poussera au suicide d’avoir raté ça. » Il s’est levé avec un soupir, et a ajouté que la prochaine fois, au lieu de poser la question, je serais un peu plus attentif. Il avait mis en évidence son badge, sur lequel se trouvait inscrit son nom. Jeeves. Un écran est apparu, l’image montrait des fleuves de lait de miel dans lesquels se baignaient de divines et lascives créatures. Il y avait des fêtes partout, des… cela s’était éteint. « c’est fini, a-t-il constaté sans émotion aucune. On me prie de vous conseiller de frapper d’abord, et de penser ensuite. Bon retour, et faîtes attention à bien fermer la porte. »
J’ai ouvert les yeux à nouveau. Aïe ! Mon bras métallique traînait dans le feu, et je l’ai retiré prestement. Il y avait du bruit. Apparemment, ils n’étaient pas morts. Sauvons ce qui peut être sauvé, à commencer par ma pomme. Charité bien ordonnée commence par soi-même, non ?
J’ai donc apposé mes mains sur le trou sanguinolent qui me servait de poitrine, et puis je me suis relevé et j’ai regardé autour de moi. Le barbare avait les tripes en lambeaux, mais continuerait assurément à se battre tans qu’un souffle lui resterait, même si son encéphalogramme allait finir par s’aplatir encore plus qu’il ne l’était déjà. Le moine canardait avec sa fronde celle que j’avais encore sous ma lame trente secondes auparavant. La magicienne semblait gravement blessée, mais tenait debout et immobilisait avec un succès mitigé mais salvateur une partie des bêtes hurlantes. Celle qui semblait être en la plus mauvaise posture, (excepté le barbare, mais cela ne sert à rien d’essayer de le calmer une fois que du sang ennemi le recouvre. Et s’il a mal, c’est pire ! Ça l’excite.) c’était la prêtresse qui, quoique pas encore blessée et en mesure de poignarder la sauvageonne, était entourée de ces animaux étranges et agressifs. Un retrait stratégique s’imposait. J’ai attrapé la prêtresse par le bras et l’ai tiré en arrière à son corps défendant. (sans mauvais jeu de mots) Les bestioles arrivaient. « retraaiiite ! », ai-je crié à tue-tête sans que personne ne m’écoute. Merde ! À présent que j’avais eu un aperçu du paradis, il était absolument exclu que je les abandonnasse. Alors, exaspéré, j’ai formé la ligne avec la prêtresse, et on a commencé à démolir le portrait du monstre le plus proche. L’impensable s’est produit. Le barbare, plus gravement blessé que nous tous réunis et même pas encore recousu, a pulvérisé son adversaire avant de sauter sur le suivant, et le plus gros de tous, non sans avoir lancé sa hache en travers de la gueule de la fille. Les deux bêtes les plus imposantes étaient paralysées par les sorts païens de la magicienne. Avec une ferveur nouvelle due à ces succès inattendus, j’ai frappé la bête qui était devant moi, et elle s’est écroulée. La prêtresse a tiré une flèche sur la sauvage, qui s’est affaissée à son tour. Le moine a dégainé son saï, et attaqué la bête la plus proche. Le barbare a démoli son nouvel adversaire et virevoltait en tous sens, semant la mort et ses organes dans le chaos de la clairière. Ayant terminé le mien, j’ai foncé sur le deuxième monstre qui restait, et que la magicienne paralysait avec difficulté. J’ai frappé, frappé, bientôt rejoint par la prêtresse, mais rien n’y faisait. La bête semblait invulnérable. Nous l’avons hachée, tranchée, tranchée, déchiquetée, mais non ! Elle restait debout et continuait de se battre. Et puis, le barbare est arrivé (il avait fini l’autre…), et ça a été très vite. Il a foncé avec sa hache, qu’il avait récupérée, et a ouvert la chose comme une huître crue, si je puis me permettre. À partir de là, on l’a finie sans aucun problème.
Dès lors, le héros du jour a accepté qu’on fasse quelques nœuds dans ses artères pour essayer de calmer ses multiples hémorragies. Nous sommes retournés à la charrette, sérieusement éclopés, mais satisfaits pour la plupart d’entre mes compagnons. J’ai ramassé le cadavre de la gamine (absolument imbaisable en l’état, de toutes façons) en pensant à ce qu’allait prendre mon karma si je ne lui offrait même pas une sépulture décente. Nous avons récupéré les animaux, pour les peaux et la viande, et retrouvé les cadavres des villageois dans la grotte. Après que j’ai badigeonné l’onguent, nous sommes repartis.
On ne m’y reprendra pas pour autant ! La prochaine fois, c’est la mission officielle d’abord, et la mission-suicide ensuite. Je ne suis pas plus pressé que ça de revoir Jeeves, avec tout le respect que je lui dois.

vendredi 10 avril 2009

Quand les joueurs se flagellent.

03/04/2009

Virgil Anderson cesse de maintenir, sous les insultes de la paladine, cette barrière de flammes qui nous empêche de passer, et lance une boule de feu dans l’orifice pratiqué dans la dalle de béton. Ana perd subitement la liaison avec HA04 et HA11, (pour Homoncule Albert + numéro) et ordonne à HA06 de suivre Myllenia avec une torche, alors que celle-ci s’engouffre dans l’inconnu. Là, elle peut voir quelques silhouettes légèrement carbonisées qui vacillent stupidement sur les deux jambes obligatoires de leur silhouette humanoïde, ainsi que des flammes mourantes sur le bouclier d’ombre de Jäger. D’ailleurs, il fait du bruit, celui-là. À bien y réfléchir, on dirait même qu’il incante quelque chose. Et pourquoi il y a des traînées d’ombre autour de ses mains ? Myllenia prévient Ana à l’aide de la télépathie, et celle-ci lui donne le (bon, je crois) conseil de s’enfuir le plus vite possible.
Alors qu’elle commence à courir, une détonation derrière elle l’informe que non, décidément, elle a bien fait de partir. En regardant par-dessus son épaule, elle aperçoit un zombi volant en vrombissant de vomissements qui s’éparpille sur les jonquilles à cause de la pastille pour jeunes filles que le tueur sans peur lui a mis en plein cœur. Myllenia ne s’arrête pas, et se dirige vers Kurt et les autres, restés de l’autre côté. Elle croise Néro au détour du chemin, qui est allé crier aux autres de bien surveiller les cadavres, parce que par ici, ils ont tendance à bouger de manière intempestive et imprévisible. Gardant cela en tête, Myllenia et HA06 rejoignent le groupe de Jacques Clairac, qui regardait déjà avec circonspection les corps pas si décomposés qui jonchent le sol de la pièce, et qui tique un peu en voyant la paladine débarquer, flanquée de l’esclave sus-mentionné. Pragmatique, Myllenia entame quelques dangereux moulinets pour décapiter les cadavres inertes. Une tête tombe, puis deux, et là, c’est le draÂame ! Elle parvient à se poinçonner la jambe à l’épée bâtarde, et passe à un poil de… à un cheveu de s’auto-infliger un coup critique. (01 au dés… le genre de choses qui n’arrivent qu’aux autres, ou en tous cas qu’à la mentaliste. Le niveau de la maladresse est de 105, sachant que 115 est le plafond de l’échelle… donc oui, ça douille ! ) Elle déchire une étoffe et se fait un bandage de fortune, puis parvient à stopper le saignement. (MJ, avec un sourire, mais je ne suis pas sûr que c’est lui : « tu as seulement très, très mal… ») Kurt décapite un autre cadavre, et Myllenia s’occupe du dernier dans un geste rageur, mais où percent néanmoins les prémices d’une certaine prudence. Finalement, la seule victime qui ne s’en relèvera pas, c’est sa réputation.
De l’autre côté, nous ne sommes pas moins ridicules. Virgil accumule à nouveau du zéon en se scarifiant pour lancer sa tempête de feu (je me plais à penser que la douleur n’est pas étrangère à ce sort, et à imaginer que sa peau est lacérée de crevasses sanguinolentes à chaque fois qu’il transforme sa propre énergie vitale en énergie magique…) alors qu’Ana envoie HA01 et HA02 pour vérifier que Jäger est toujours là. Ils reviennent quand le sorcier de bataille est sur le point d’avoir terminé son accumulation, et font un signe négatif. En plus, les Zombis commencent à sortir. Ah, mais c’est pas vrai ! HA00, HA03, HA07, HA08, HA09 et HA10 foncent et poussent les morts vivants contre les murs pour nous permettre de passer. HA01 et HA02 se saisissent de Virgil, qui retient son sort, et nous fonçons tous les quatre, dans cet ordre : Virgil, Ana, Nalya et Néro. Une fois passés, Néro se retourne et se prépare à retenir les zombis qui ne sauraient tarder à faire ployer les homoncules. HA00 et HA07 arrêtent de retenir les zombis pour rejoindre le groupe, tandis que les quatre autres restent pour aider le virtuose martial, qui commence par planter sa lance dans la tête du premier.
Toujours en course, éclairés par la maigre lueur de la torche d’Ana, nous parvenons à un couloir, puis nous bifurquons vers la droite juste à temps pour apercevoir Jäger qui défonce un mur et entre dans le trou ainsi pratiqué. Dans une dernière pointe de vitesse, nous arrivons à la hauteur de l’ouverture. La lumière de la flamme révèle une grande salle pleine d’or et de pierres précieuses. Jäger est penché sur un cercueil. (MJ : « Une tempête de feu, c’est largement assez chaud pour faire tout fondre… »)
Rien à cirer, se dit Virgil avec sagesse. Feu !

Suite la semaine d'après mais aujourd'hui en fait, parce que retard de ma part.