lundi 28 septembre 2009

Jour 5

Pendant la journée, Abel continue sa gymnastique. Il s'agit de développer le Raffinement de l'Azoth par le physique.

Lorsque la nuit tombe et qu'il peut retrouver ses amis vampires, tout le monde est d'accord pour se remettre à chercher la fille blonde.

Cette fois-ci Clark et Mulder iront à deux dans le quartier. David et Abel patrouilleront à pied. George fait quelques corvées dans la maison (vaisselle, bouffe du chien, etc.) avant de partir en moto. Doué comme il est pour conduire, il ne dépasse pas les 20 km/heure.

Clark et Mulder passent du bon temps en boîte de strip-tease. Mais plusieurs heures plus tard, Abel reçoit un coup de fil : c'est Mulder. La fille les a attaqué une fois de plus. Ils l'ont localisé. On doit les rejoindre.

Tout de suite le prométhéen et le vampire dirigent la voiture dans le quartier désigné et cherchent le bon bâtiment. Ils le repèrent aux détonations et coups de feu qui résonnent. Tant qu'à faire, on prévient George qui apprend à se servir de sa moto.

On trouve Clark et Mulder qui sont devant une porte d'entrée ouverte, flingues à la main. Y a déjà des coups de feu. "Elle est là-dedans ! nous hurle Clark." Trois secondes après, une rafale de balles venant de l'intérieur scalpe Mulder.
Ce dernierr tombe par terre, sous le choc. Mais déjà son crâne se reconstitue. Pratique d'être un vampire.
Abel se dit qu'à la guerre comme à la guerre et qu'on va pas attendre une éternité qu'elle nous dézingue tous de toutes façons et puis qu'il faut bien lui apprendre les façons à cette dame. Non, en Nouvelle-Orléans on ne tire pas à vue sur les gens pour leur dire "Salut !" Quoique... Enfin bon, l'idée est là.
Le Créé se met à bourrer dans l'immeuble, suivi de Clark et David. Le groupe court rapidement car des bruits de pas indiquent qu'elle est déjà rendue 2 étages plus haut. Le groupe monte quelque chose comme 6 étages au total. Puis finalement, il reste la porte qui mène au toit. En face d'Abel se trouve la vampiresse, situé à dix mètres de lui. Encore une fois, il fait un miracle en initiative suivi d'un autre miracle sur un jet de chance pour la blesser (10% de chance de réussir et 1% de chance d'aligner ces deux scores de suite). En clair il lui enfonce magistralement le pieu qu'il avait sur lui dans le coeur. C'est trop beau pour être vrai. La vampire super-puissante vaincue en un coup bien placé ! Mais effectivement, c'était trop beau : son corps est bien trop solide et le pieu s'arrête quelque part entre les côtes et la surfface du coeur. Elle est blindée sans avoir besoin d'armure ! Là, je décourage un peu. Un peu beaucoup même...

En se retournant, Abel se rend compte que David s'est enfui en hurlant de terreur, intimidé par la simple présence de la vampiresse. Clark tient bon, mais son calcif a eu chaud. Un peu plus, et il aurait dû aller au lavage.

La suite est relativement confuse à cause de l'action effrénée et tout s'est passé tellement vite. En gros, Abel essaie pendant plusieurs rounds de l'attraper pour l'immobiliser. Mais elle est beaucoup trop rapide. Par moment, elle se sert même de lui comme point d'appui pour sauter.
Clark tire avec son pistolet mais c'est pas évident de la toucher. Pour donner un exemple, dites-vous bien qu'il lui plaque le canon de son calibre 45 sur le front et il appuie sur la gâchette. À ce moment là, la fille esquive alors que la balle n'a pas eu le temps de franchir la totalité de la longueur du canon.
Par moment elle expédie des balles dans le corps de Clark. Mais elle semble presque ignorer le prométhéen, si ce n'est pour une blessure sur le torse.

Clark se prend facilement des balles, même une dans l'oeil. Celle là doit être douloureuse. Par la suite, quand Mulder et George se pointe, elle continue de s'acharner contre lui. Quand elle perd son flingue, qu'à cela tienne, elle sort un couteau de combat ! Et en plus, elle tranche la cage thoracique de clark aussi facilement que du beurre avant de l'égorger histoire qu'il fasse moins de bruit.

Elle domine aisément la situation. Elle n'a absolument pas peur de nous affronter tous en même temps. Cependant le combat se conclut quand Mulder nous sort une rage féroce. Il utilise des points de sang et de volonté pour choper la fille par le bras, lui enfoncer le canon de son calibre 44 dans la bouche ouverte et de faire feu. Même elle ne peut échapper à la fureur de Mulder, le seul et vrai super-héros de ce soir là. La force de l'impact (qui bien sûr ne la tue pas sur le coup, que croyiez-vous ?) la fait basculer par-dessus la barrière de sécurité et elle tombe de 6 étages. Elle se splatche juste à coté de la moto de George. Un peu plus à gauche et on se serait amusé à la remonter une fois de plus.
Abel et David fonce rattraper la fille. Mais en descendant les marches, ils entendent la moto se mettre en marche. Quand ils sont sortis du bâtiment par la porte principale, ils voient le deux-roues s'éloigner dans le noir.

Mulder et George décide de s'occuper de Clark qui a nettement moins une grande gueule. En fait, quand ils le soulèvent du sol, il se détache en deux. Il est déchiré depuis une épaule à la hanche opposée. Pile l'endroit où il s'était fait couper par la fille. Le plus inquiétant est qu'il ne régénère pas. Mulder est sous le choc. Il part rejoindre les autres dans la voiture pour pousuivre la fille. George doit s'occuper de Clark.

George hésite un peu. Clark n'a pas l'air de s'autorégénérer. Ce n'est pas bon signe. Il prend son portable et appelle son maître. ("Allo ? Clark ne va pas bien. Il est... coupé.") Après l'avoir barbouillé avec son propre sang, George se rend bien à l'évidence que Clark est parti pour un monde peut-être moins ténébreux. Adieu, tovaritch.
L'oraison funèbre est très brève. En fait, George se contente d'aller chercher des sacs poubelles pour transporter ce qui reste de Clark. D'abord les jambes dans un sac puis le torse, la tête et les bras dans un autre. Bigre ! Ça fait lourd de transporter les deux sacs à la fois ! Qu'à cela tienne : il jette le sac contenant les jambes par-dessus la rambarde de sécurité du toit. Il prendra juste le torse dans les escaliers et il récupérera l'autre six étages plus bas. Cependant, en procédant ainsi, il ne s'était pas imaginé que le sac allait se déchirer à l'atterrissage... Arrivé au rez-de-chaussé, puis dans la rue, deux flics l'attendent. Ils ont le tout le loisir de découvrir le macabre contenu du premier sac déchiré. Et ils voient George avec un deuxième sac à la main. Le même type de sac poubelle. Il a l'air lourd le sac... Et y a éventuellement un bras qui dépasse...

"Arrêtez-vous ! Posez ce sac par terre et les mains en l'air !"
George obtempère avec beaucoup de réserve. "Fais chier !" se dit-il.
"Maintenant, agenouillez-vous ! Mettez-vous par terre !"
Là, George hésite un peu. Il réfléchit à toute allure.
"J'ai dit PAR TERRE !"

Un flic passe derrière lui pour lui faire plier les genous avec un coup de pied bien placé. Mais George s'enfuit brutalement, prenant par suprise les deux flics. Début de la course-poursuite. George court. Ils courent plus vite que lui. Ils continuent à courir. Les flics sont juste derrière lui. George manque nettement d'exercice.

"Allez, c'est l'occase ou jamais d'arracher les kilos en trop !"
Il renverse une poubelle sur le passage et distance un peu les flics, ralentis par cet obstacle inattendu. Ils commencent à le rattraper une fois de plus, mais George décide de se mêler à la foule. Une foule relativement hostile et belliqueuse composée de motards nocturne. Le genre de type avec des mobs marquées "Go to Hell !" ou qui prient Satan tous les samedis soirs. George est borgne et porte un cache-oeil. Ça lui permet de se donner un look un poil comme eux. Mais à la limite quand même. Les flics eux ne sont pas rassurés et n'ont pas trop envie d'avoir des problèmes avec des tarés comme ça, surtout vu qu'ils ne sont que deux. Ils abandonnent la poursuite. De toute façon, un meurtrier de plus ou de moins en liberté, c'est pas ça qui manque en Nouvelle-Orléans. De leur point de vue en tout cas.

Mais George se dit qu'il est quand même dans la panade. Il ne va pas pouvoir se fondre indéfiniment dans des foules de motards agressifs et en plus il a un profil rapidement identifiable : il est borgne. Du coté droit (enfin, je crois). Si on pose des portraits-robots dans les journaux et sur les affiches, il est grillé en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Quelle solution ? Changer le cache-oeil de coté ? C'est sûr, personne ne pourra plus le reconnaitre. Non seulement, il sera aveugle mais tout le monde saura forcément que ce n'est pas lui. Humm... pas terrible comme idée. Il reste l'autre solution : se planquer et se faire oublier un temps. Il faudra peut-être songer à déménager.

En attendant, il sent dans le creux de son ventre et à sa gorge désséchée qu'il doit s'abreuver... Du bon sang bien chaud et mousseux. Il se met en chasse pour le peu de temps qu'il reste avant l'aube. Dans son territoire, il traverse une ruelle sombre. Il a repéré une jeune femme. Il s'approche d'elle sans bruit. Elle ne se rend compte de rien. Il lui attrape le bout de l'écharpe pour la tirer vers lui. Et le bout de tissu lui reste entre les mains. La fille s'est enfuie en piquant un sprint dès qu'il lui a attrapé l'écharpe. Les réflexes des victimes potentielles sont aiguisés quand on vit en Nouvelle-Orléans, capitale du meurtre. La fille est manifestement une athlète de haut niveau vu la vitesse à laquelle elle court. George n'a même pas le temps de se mettre à sa poursuite qu'elle a déjà disparu... Il a l'air d'un con, planté là dans la ruelle avec une écharpe de femme dans les mains.
Finalement, pour se consoler, il a suçoté un business-man endormi sur un banc public. Il n'a pas peur de dormir là, ce dernier. En tout cas, c'est pas lui qui va s'enfuir comme un dératé.

David, Mulder et Abel partent en voiture traquer la fille blonde.
"Où est-ce qu'on va ? demande Abel
-Elle est blessée. Salement. Elle aura besoin de se refaire une santé. J'ai dans l'idée qu'elle va aller chasser dans son territoire, répond David.
-Mais on ne sait pas lequel c'est, son territoire !
-Moi, je crois que si. J'ai bien l'impression que c'est dans le quartier français."

Donc la voiture fonce et dérape un peu-beaucoup dans le quartier français. On l'a gravement blessé, on ne va pas la laisser partir comme ça. Mais au bout d'un paquet d'heures, il faut bien se rendre à l'évidence : il n'y a pas de trainée de cadavres exsangues pour nous indiquer le chemin. On ne voit pas non-plus la moto qu'elle a volé. On décide donc de retourner à l'endroit où on l'avait affronté. Elle a plutôt dû chasser par là. Après tout, il faudrait vraiment qu'elle se fasse chier à chasser si loin si elle était vraiment blessée ? En rôdant donc dans le quartier où elle avait chuté de 6 étages, on finit par retrouver la moto de George. Et deux flics morts. Vidés de leur sang. Leurs armes ont été volées. Il faut se décider rapidement : l'aube va se lever.
Coup de fil à George genre "on a retrouvé ta moto !", mais ça ne répond pas. En fait il n'y a pas de réseau pour lui. Et pour cause, pensant qu'il fallait qu'il se cache à tout prix, il s'est réfugié dans les égouts. On démonte aux trois quarts la moto pour fourrer les pièces dans le coffre de la voiture à David. Les policiers ont été mis au courant par téléphone que la moto a été volé. Ils nous rapporteront le reste (c'est à dire les deux roues et le moteur...) quand ils l'auront retrouvé, ce qui n'est pas trop dur puisqu'il y a deux maccabés à coté.

David demande à Abel de profiter de la journée qui va suivre pour se renseigner un peu sur ce qu'il s'est passé et ce que la police va faire.

L'aube se lève. Les vampires sont rentrés dans le garage à l'exception de George qui dort dans les égouts. Abel reste le seul encore en état de se battre... Vengeance pour Clark, Découvrir ce que les policiers font du cadavre de notre ami, etc.

Fin de la 5ème journée et Début de la 6ème journée.

Jour 4

Au début de la journée, Abel part à la bibliothèque de la ville. quelque chose le taraude depuis ces derniers jours. Il a vu que ses nouveaux amis ne sont pas humains. Mais qu'est-ce qu'un vampire exactement ?
Il se renseigne donc comme il peut dans ce centre du savoir.
Sa première recherche sur les vampires l''amène à lire "Dracula" de Bram Stoker. Ensuite, il tombe sur un article sur les chauves-souris vampires d'Amérique Latine. Et oui, ces petites créatures s'attaque souvent au bétail et se taille un peu de peau avec les dents avant de lécher le sang qui coule. Génial la photo où l'on voit une de ces bestioles en train de lécher le cul ensanglanté d'un âne. Est-ce que Clark ou David font ça aussi ?

Pour le reste de la journée, Abel poursuit son développement physique par un jogging et une gymnastique. Rien de tel pour se faire une forme. De la bonne fatigue, y a que ça de vrai.

Quand la nuit revient à nouveau, les vampires se réveillent. David appelle Abel sur son portable pour le prévenir qu'il va chasser alors autant se retrouver quelque part dans la ville après qu'il ait fini de sucer des SDF.

George ordonne au chien de tenir le poste de vigile de garde pour la maison pendant la journée et de faire des rapports détaillés. Ok, le chien veut bien se prêter au jeu. Par la suite, le vampire se dit qu'il pourrait bien s'amuser à se tailler un pieu en bois afin de pouvoir affronter la fille si elle se pointe à nouveau.

David et le Créé se pointent à leur tour dans la maison. Pour finir tout le monde se met à fabriquer des pieux en bois. chacun des protagonistes en a un sur lui pour se défendre (comptez donc 5 pieux pour 4 vampires et 1 prométhéen)

Maintenant, c'est pas le tout de s'amuser avec des bouts de bois tout juste affûtés. Il faudrait la débusquer cette némésis. Après tout, elle serait déterminé à exterminer tous les vampires de la Nouvelle-Orléans pour ne pas dire des USA voire du monde. Jusque là, elle s'est manifesté quand Clark était dans les environs. On va donc jouer à la pêche. Mais quand Clark apprend qu'il va faire l'appât, il manque de s'avaler la langue tellement il n'a pas vu le coup arriver.
Le plan est donc le suivant : Le vampire-asticot part quelque part dans le quartier où il a rencontré la furie la première fois et il traine dans le coin. Les autres vampires patrouillent dans le quartier en attendant qu'elle se manifeste. Et on envoit Abel pour surveiller Clark de loin et appeler les renforts dès qu'elle se pointe. On part du principe qu'elle n'hésitera pas à s'en prendre à Clark s'il est tout seul. La présence d'un Créé ne devrait pas l'alerter, contrairement aux autres vampires. Sur le papier, le plan est beau.

On l'a donc appliqué. Clark est parti la mort dans l'âme, comme un détenu qui traverse le couloir de la mort. Abel le suivait de loin pour couvrir ses arrières de trop loin pour intercepter les balles. Et les autres vampires se baladent en voiture, attendant un signe : soit un coup de fil, soit qu'elle se jette sur le capot pour lécher le pare-brise.

Clark, quitte à joindre l'utile à l'agréable décide d'aller en boîte : il part dans un night-club. Abel y rentre aussi après quelques minutes. Il se range à l'autre bout de la salle pour surveiller le vampire. Celui-ci se donne coeur à joie : il picole un peu (pas beaucoup puisqu'il n'est plus censé boire étant mort) mais il n'en perd une miette quand il s'agit de flirter avec des filles. Abel continue de surveiller : toujours pas de fille suspecte.
Clark se met à danser sur la piste et fait des bises dans le cou à pas mal de filles (Abel a perdu le compte en le regardant faire). En clair, il s'éclate bien et pas au sens littéral (ce qui n'aurait guère été surprenant dans un monde aussi sombre).

Pour finir, Clark repart avec une fille sous chaque bras, tout sourire.
Pour Abel, c'est louche : il part alors que la mission n'est pas terminée. De plus, il ne marche pas droit (comme bon nombre d'alcoolos qui sortent de la boîte). Si ça se trouve, une des filles porte une perruque et se révèlerait être la vampiresse tant recherchée. C'est sûr, elle le tiendrait sous la menace ce qui expliquerait la démarche malaisée du vampire.
Il appelle illico ses amis restés dans la voiture : "Venez-vite c'est bizarre !"
La voiture se pointe et tout le monde suit Clark à distance pendant qu'Abel fait son rapport de surveillance.

Un des vampires pousse un juron en voyant les compagnes (d'un soir) de Clark. "Elles à peine l'air d'avoir vingt ans !"

Tout le monde suit attentivement, et au bout de quelques minutes, Clark entre dans son appartement avec ses nouvelles connaissances. Les espions se pointent aux aguets : deux devant la porte d'entrée et deux dans les escaliers de secours. Quelques minutes passent et tout le monde peut entendre que, décidément, on ne s'ennuie pas là-dedans. Le matelas grince de concert avec le sommier du lit.

Abel :"Qu'est-ce qu'il se passe ? Ils sont en train de se battre ?"
David :"Non... Clark joue bien son rôle... Allez, on rentre. La mission est terminée pour cette nuit..."

Le vampire garagiste se détourne avec un soupir d'exaspération. Quand il aura le temps, il aimerait bien dire deux mots à Clark.
Tout le monde retourne au garage, sauf Clark évidemment.
Abel se remet à démonter et remonter la moto sur les consignes de David.
Le début ne fut pas glorieux : il lui fallu deux bonnes heures pour la démonter. En revanche, en une demi-heure elle était à nouveau prête à l'usage. Normalement, c'est plus dur de remonter quelque chose que de le démonter. il faut croire qu'Abel aime bien faire les choses à l'envers.

Lorsque l'aube fut venue, Abel retourna en ville et les vampires dans la remise au fond du jardin.
David et George s'étaient fixés un défi : rester éveillé le plus longtemps possible. À la limite de la rupture d'anévrisme George tint bon pendant 12 rounds. David put rester éveillé pendant 3 bonnes heures avant de se dire qu'un bon sommeil est essentiel, même quand on est décédé. Sinon, on se fatigue les neurones.

Fin du jour 4 et début du jour 5

lundi 21 septembre 2009

Jour 3 :

Le soleil chute inexorablement vers la ligne de l'horizon et les vampires sentent leurs consciences s'éveiller. Ils se redressent et font craquer leurs articulations. La nuit leur appartient. Mais il est temps de découvrir ce qu'il s'est passé dans la journée.
David part chercher Abel dans les égouts.
George retourne dans la maison (l'endroit où dorment les vampires est l'équivalent de la remise au fond du jardin). Il cherche Linny qui est absente.
Mulder et Clark s'occupent à leur manière ; ce sont de grands garçons, quoique décédés.

David récupère donc Abel dans les égouts une fois de plus. Bonjour Abel, ou bonsoir plutôt. Tu peux venir avec moi ? On va t'acheter un téléphone portable et une montre. Hum, tu sais ce que c'est au moins ? Avec ça on pourra communiquer à distance. Heuuu... Ça y en a être bonne magie.
Abel et David se dirigèrent donc vers un convenience store ouvert 24/24. Sur place, David prend le portable le moins acher (radin !) avec forfait spécial vie nocturne de vampire (quand je vous disais que c'est un monde de ténèbres...). Forfait = 2 numéros gratuits de 21h à 4h. Cool. Puis une montre. "La moins chère qui passera au poignet de mon ami !"
Le vendeur ne semblait pas à l'aise. Était-ce à cause du Malaise dégagé par le prométhéen ? Ou simplement parce que les deux clients en face de l'employé du magasin ne s'étaient simplement pas lavés depuis plusieurs jours après moults passages dans les égouts ? Les emplettes effectuées, les deux noctambules quittèrent la zone. Le vendeur reprit sa respiration et la couleur de sa peau, d'un joli bleu, s'atténua enfin.

George cherchait Linny partout dans la maison. Pas de message sur le répondeur, pas de post-it sur le frigo... Où était-elle donc ? Ça ne lui ressemblait pas. Puis il pense au chien. Non pas qu'il se soit découvert un penchant zoophile douteux envers le pauvre toutou franchement pas gâté à la naissance, mais il pense pouvoir utiliser le chien pour pister Linny et la retrouver.
"Tiens, bon chien ! Cherche Linny !
-Ok chef ! répond le limier"

Et oui, George, grâce à ses pouvoirs vampiriques, peut communiquer avec pas mal d'espèces animales. Dont les chiens. Il essaye ce pouvoir pour la première fois depuis le début de sa non-vie.

Le chien (appelons-le ainsi afin de préserver son anonymat) se mit en piste rapidement et après quelques minutes il réussit à mener George à une maison situé en ville. Le vampire se souvient que Linny a un portable. Il l'appelle donc. "Salut Linny, c'est George ! T'es où ? demanda-t-il tout en surveillant la maison d'un oeil inquisiteur
-Ah c'est toi. Je passe la nuit chez un ami. J'ai laissé un message sur le portable de David. Je reviendrai demain."

George se dit qu'il a l'air con de s'être fait des films, genre enlèvements par des gangsters/proxénètes/extra-terrestres/etc., mais bon, la Nouvelle Orléans demeure la caopitale du crime dans ce monde radieux.

"Allez le clebs, on rentre. Et puis tiens, comme t'as été sympa je vais t'acheter un truc !"
Sitôt dit, sitôt fait, George continue son chemin avec le chien et un steak emballé à la main.

"Tu préfères le manger cuit ou cru ?
-Je m'en fiche, chef.
-Bon, tu l'auras à la maison."

Abel et David rentre à la maison/garage. Le vampire laisse du travail au prométhéen : démonter la moto et la remonter jusqu'à ce que le deux-roue motorisé finisse par lui sortir par tous les trous. Puis il s'en va en précisant qu'il part se nourrir (comprenez par là, chasser de l'humain dans un territoire de chasse bien défini par les différentes factions vampires).

Abel travaille donc sur la moto. George rentre et sert le steak au chien.
"Tu es sûr que ça ira comme ça ? Tu veux rien de plus ?
-Du ketchup."
Le vampire anima-linguistique en ouvre des yeux ronds comme des soucoupes. C'est bien le chien qui veut du ketchup ?
"Ok, je vais te chercher ça.
-Et du poivre aussi."

George est donc aux soins du chien. À se demander qui est le maître et l'animal servile. Puis il s'interrompt dans son jeu de rôles spécial zoophiles avec domination-soumission inversée pour appeler la N.N.I.A. (Quelque chose comme Non Natural Investigation Agency). Objet du coup de fil : est-ce que l'agence peut rechercher d'autre tableaux de chambres vides ? De préférence peints par Krista King. Oui, c'est relativement urgent et prioritaire. Non, pas besoin d'accusé de réception. Oui, c'est une question de vie ou de mort.

David a faim. Et il va remédier au problème. Il a déjà repéré sa friandise préférée : un SDF endormi sur un amas de carton. Deux petits trou dans le cou et on n'en parle plus. À peine de quoi faire une piqûre de moustique. Il laisse même un billet de 5$ histoire qu'il puisse s'acheter un sandwich.
On fois les babines nettoyées de la délicieuse hémoglobine, il appelle Abel sur son portable : 1)non la moto, c'est pas fini, il bloque quelque part. 2)George ? Il a l'air d'être dominé mentalement par son chien ou bien il développe une forme de folie qui le lie au canidé.
"Bon, ok attend. J'arrive résoudre vos problèmes."

David arrive. Colle une torgnole George avant d'entendre les explications de l'intéressé, à savoir qu'il "entend la voix du chien.". Ensuite, il s'occupe de la moto.

Mais voilà, avant d'avoir eu le temps de mettre les mains dans le cambouis, un coup de fil : Mulder.

"Allo ? Clark a dsiparu et la fille blonde nous a attaqué !
-T'es où ?"

Mulder indique très approximativement la localisation. Le groupe s'y rend. David continue à écouter les indications de Mulder mais tout à coup la communication est coupée. Cela n'augure rien de bon...

Grosso modo, les deux vampires et le prométhéens se retrouvent dans un quartier désaffecté où l'élecrticité n'a pas été rétablie. Des bâtisses inhabitées. sympa comme ambiance. Ils repèrent une porte fracassée, ils suivent les traces, les portes ouvertes et vagabondent un peu dans le coin. Dans un bâtiment, une ouverture a été pratiquée pour permettre d'accéder au toît. Les deux héros cavalent sur les toits des bâtiments en pleine nuit. qielque part, près d'une cheminée, ils trouvent les résidus du portable de Mulder. Cool, mais où est donc le proprio ? David révupère les saintes reliques du saint portable de saint Mulder. À errer davantage, ils redescendent au plancher des vaches et là, surprise, George se prend un carreau d'arbalète direct dans le coeur. Il tombe inconscient.
Abel :"David ! George s'est pris une flèche dans le coeur !"
David :"Tire un coup sec ! Vite !"

Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. Abel retire prestement le carreau du coeur de son ami. George se réveille en quelques secondes/minutes On repère d'où vient le coup : là-bas ! Sur les toits ! On fonce !

Pour aller plus rapide, il y a l'ascenseur, mais s'il n'y a pas d'électricité... Aussi, il y a les escaliers de secours. On y court on y court sur l'escalier de secours... Et là, on a le droit à un Kinder surprise : un homme est pendu, un carreau dans le coeur lui aussi.
George :"Je m'en occupe. Foncez !"

Sur la route, David se prend un carreau : 2cm à gauche du coeur. Y en a qui ont de la choune.
Sur le toit nous attend une femme blonde, lunettes de vision nocturne comme les militaires et une arbalète pas rechargée au poing. On fonce et on essaye de l'avoir mais c'est peine perdue : elle fait un saut périlleux arrière et nous sème de 300 mètres en autant de temps qu'il vous faut pour dire :"Flûte de zut !"
David en tombe des nues : elle est méga-rapide. Elle doit avoir développé le pouvoir de Célérité Vampirique au niveau maximum. Au moins ça. Et des stéroïdes anabolisants aussi.
C'est fichu pour la rattraper. Usain Bolt peut aller se rhabiller.
David et Abel rejoignent George qui a récupérer le pendu et extrait le carreau d'arbalète. C'était Mulder. Celui-ci se réveille.

Cool, Mulder nous a rejoint. Il reprend petit à petit ses esprits. Mais où est Clark ?
Mulder :"Je sais pas... Il était avec moi et je l'ai perdu. Je crois que la fille l'a eu"

Une petite idée germe dans l'esprit : Si la fille cloue les vampires par le coeur, elle ne les tue pas vraiment. elle les dispose à des endroits où le soleil peut les détruire dès l'aube. Donc il faut chercher dans le quartier, plutôt à l'extérieur des bâtiments.

Finalement, Clark est retrouvé après plus d'une heure de recherche sur les toits. Il est littéralement crucifié à même le toit avec des carreaux d'arbalète partout. Dans les poignets, dans les chevilles, etc. Et bien sûr, une dans le coeur.
Certains sadique commencent par le coeur afin qu'il se réveille avec les projectiles fichés dans les membres. Une fois qu'il est libre, on se met à quitter la zone. Descendons de ce foutu immeuble.

Pour nous, les misères sont finies pour cette nuit. Ou presque...
Clark a été très affaibli par sa rencontre avec la chasseuse blonde. Voilà qu'il nous fait une rage sanguinaire et ne peut plus se contrôler. Certains essayent de le retenir. en vain, il court à fond et cherche une proie. On le poursuit. Il a repéré un couple de passants... Un homme et une femme. Sitôt repérés sitôt attaqués.

L'homme se fait sauter au cou par un vampire frénétique. La femme (amie ? épouse ? concubine ?) essaye de dégager son compagnon de l'étreinte romantique du vampire. C'est là que le groupe qui suivait derrière arrive pour calmer la situation. La femme voit un homme arriver à vitesse de course, suturé de partout, comme dans les vieux films de Frankenstein... Elle hurle, oublie son compagnon et s'enfuit. Abel sépare Clark de l'humain. Il semble s'être un peu calmé. Par contre, les humains sont paniqués.On les rattrape. L'homme courrait la main à la gorge ensanglantée. Et l'humaine courrait vite simplement. On tente de les clamer : dans ce but, un des vampires boit le sang de la fille. Après tout, on ne s'énerve pas quand on est anémié.

On les met dans la voiture, endormis ou plutôt évanouis.
George part acheter une bouteille de wiskhy. Si on les retrouve dans la rue, imbibés d'alcool, qui les croira ? La fille aura juste embrassé son compagnon avec un peu trop de fougue, à cause de la boisson alcoolisée.

Mulder propose alors d'utiliser ses pouvoirs pour leur faire perdre la mémoire. C'est déjà mieux. "Mais il faut qu'ils soient conscients, donc réveillés..."

Qu'à cela tienne, George les remet d'applomb avec du wiskhy sur la figure; (et sur la plaie dans le cas du mec)
Mulder les hypnotise et on les relâche. L'affaire est réglée , Non, pour finir, un coup de fil aux maîtres vampires afin de s'excuser d'avoir chassé dans un territoire qui n'était pas le leur.

Tout le gentil petit monde retourne au garage de David.
David : "Bon je vais finir de remonter la put*** de moto. Toi, vas te doucher !"
Abel : "Ok."

Abel va se doucher. Puis David. Attention, pas les deux ensembles. L'un après l'autre.
Fin de la nuit. Abel va en ville pour la journée.

dimanche 20 septembre 2009

Jour 2 :

Abel patientait sagement avec une impassibilité extrême digne des prométhéens. Quand il s'agit de faire la statue, y en a qui sont bons. Surtout les Golems, mais ceux-là sont un peu avantagés...

La journée se terminait et Abel n'était même pas sorti des égouts depuis sept heures et demie du matin, de peur de louper le rendez-vous. Il était donc vingt heures et quelques quand il entendit quelqu'un patauger près de sa cachette. Il sortit donc et alla à la rencontre de l'arrivant.

C'était David et pas Clark cette fois. David seul qui déambulait dans la zone underground. Ok. Il n'est pas là l'autre, Clark ? Non, il n'est pas là, mais tu peux venir et te dépêcher, il ne me reste plus que deux minutes cinquante ! D'espérance de vie ? Mais non ! Allez viens !

Abel trottait derrière David qui sprintait carrément, du mieux qu'on peut quand il y a trente centimètres d'eau moisie. Le garagiste vampire courait presque sur l'échelle tellement il était pressé de sortir. Les mauvaises odeurs ? Non, en réalité il y a vait une femme hyper sensuelle et méga vampirisé qui chronométrait les secondes devant la bouche d'égout ouverte. C'était la maîtresse de David. Non pas que ce dernier ait une relation extra-conjugale (de toute façon, il est pas marié) mais c'était cette femme-là qui avait mordu David du temps de l'humanité de ce dernier. Alors forcément ça tisse des liens, au point qu'il la désignait comme étant sa maîtresse. Cette même femme-vampire (vampiresse si vous préférez) avait daigné accorder à son disciple cinq minutes maxi das les égouts. S'il dépassait le délai imparti, elle se cassait. En clair, David l'avait invité à venir voir Abel mais elle avait catégoriquement refusé de salir ses talons aiguilles dans de la flotte usée. Ce à quoi, il lui avait répondu : "Ne bougez pas, je vais le chercher." En réponse à cela, elle avait commencé à consulter sa montre. C'est fou ce qu'elle est autoritaire. Ils n'entretiendraient pas plutôt une relation SM genre maitresse-esclave soumis ?

David commença à présenter Abel à sa maitresse. Il nous faut préciser que personne, pas même David, ne connaissait le petit nom de la femme. Il se contentait de l'appeler "Maitresse" avec la voix d'un Igor en rut ou presque. Je sais que j'exagère beaucoup mais l'idée me plait tellement... Tandis que les autres la désignaient comme étant la maitresse de David.
Cette vampiresse se contenta d'observer à distance de nez raisonnable le prométhéen sans savoir qu'il était vraiment. David incita Abel à montrer sa vrai apparence. Abel n'était guère coopératif ; il faut dire que la femme ne lui plaisait pas vraiment, non-pas qu'il se sente pousser des pensées mysogines mais plutôt qu'il n'aimait pas son attitude supérieure... À la fin, il accepta de mauvaise grâce de canaliser son Pyros intérieur pour montrer ses cicatrices et ses lignes de suture.
La vampiresse n'était pas tellement intéressée et finalement n'avait rien à dire là-dessus. En gros le message était clair : les vampires avec les vampires et le reste se démerde.

Sans plus de cérémonie, le trio embarqua dans une voiture garée juste à coté. Et en voiture Simone ! Je conduis et tu klaxonnes ! À l'intérieur du véhicule, David donna un sandwich à manger à Abel. Une manière comme une autre d'amadouer la bête. Le Créé eut la désagréable impression d'être devenu un animal à étudier. Par la suite, la voiture finit sa course devant le garage de David. Tout le monde se pointe dans le salon. Il y a là plusieurs personnes : Clark et son maître. Ce dernier avait la particularité d'être comme invisible si on ne le regardait pas spécifiquement. Le téléphone sonne. Pas bon, ça... Quelqu'un qui voulait négocier un tableau avec David et Clark. Négocier ? Mais où ? "Je suis dans la maison à coté de la vôtre." Whaou ! Rapide le gusse.

Les maîtres décidèrent ensemble de prendre congé de leurs disciples (mais que s'était-il passé entre eux au juste ? Des secrets de vampires ?), puis Clark, David et Abel se pointèrent dans la maison d'à coté. Là-dedans les attendait un mec, crâne rasé, jolie cicatrice à la gorge et la voix même pas éraillée.

"Avez-vous le tableau ?
-Non, répond David.
-Alors nous n'avons rien à nous dire."

En clair : cassez-vous.

David riposte "Je n'ai pas le tableau sur moi : il est chez un ami, et je peux aller le chercher."

"Combien de temps il vous faudra ?
-Quarante minutes environ..."

David sortit de la maison accompagné de Abel. Il avait menti, le tableau était chez lui, dans sa nouvelle chambre à coucher. Il voulait juste prendre George avec lui avant de procéder aux négociations et en plus, il n'avait clairement pas confiance en ce nouveau type. Comment s'appelait-il ? Mason King. Pas vraiment un nom bizarre, mais bon.

Une fois le tableau, et accessoirement George, récupéré, on commença à négocier. Rien à faire il voulait d'abord le tableau. Accordé. Il prit la toile et la déchira en deux. En quatre. En huit. On aurait aimé le voir aller à seize, mais le paquet devenait trop épais. George allait lui suggérer de brûler la croûte tant qu'à vouloir la détruire, mais Mason avait déjà sorti un briquet. Une fois le (petit) feu de joie allumé et entièrement consumé, Mason se tourna vers les protagonistes de la scène.
"J'imagine que je vous dois quelques explications"
Oh non, ma foi, vous pouvez bien faire ce que vous voulez, quitte à brûler nos objets de décoration. Après tout, il faut bien s'occuper dans ce monde cruel et monotone.

Et il s'expliqua... Pour Abel, c'était pas évident de bien tout comprendre. Mais il arrivait à reconstituer un peu le puzzle. En gros : David et ses amis se faisaient téléporter de temps en temps dans une pièce mystérieuse sans porte ni fenêtre. Le temps de séjour, d'abord très bref, était multiplié par deux à chaque visite. Leur dernière fois avait duré 128 heures. Pas de bouffe et pas de télé non-plus. Pour leur retour à la réalité, ils étaient un peu maigres. Ils ne désiraient pas paser 256 heures à nouveau dans la chambre. Ils avaient donc enquêté et découvert qu'une femme, Krista King, peignait des chambres vides et semblait impliquée dans l'affaire surnaturelle. D'autant plus que son frère, Mason King, était censé être mort il y a dix ans, quoique on ait jamais retrouvé le cadavre. Il était supposé avoir péri dans la chambre.
L'enquête n'avait rien donné de concluant. Et Krista King était simplement hors de portée car elle avait fui la société. Génial.
Mason, qui vivait reclu sans existence officielle, avait entendu parler des personnages qui, au cours de leur enquête, aurait mis la main sur un des fameux tableaux de sa soeur. Il voulait détruire les tableaux à tout prix car, semblerait-il, ils auraient un lien avec le phénomène paranormal. Détruire le tableau originel peint il y a très longtemps par un autre artiste permettrait d'annihiler l'idée d'aller faire des séjours hyper mincissant dans une pièce vide et dangereuse puisque hantée.

Voilà, Mason s'était expliqué et Abel comprenait que la vie de ses nouveaux amis n'était en rien simple. Après avoir connu cinq jours complets de ramadan dans une chambre vide hantée, il s'était fait mordre par des vampires qui réclamaient à présent toute souveraineté sur leurs personnes, genre : "Vous êtes nos disciples/esclaves/sous-merdes/etc."
C'est vraiment un monde de Ténèbres.

Fin de la négociation qui n'en n'était pas vraiment une.

Pour le reste de la nuit, Abel expliqua à David qu'il aimerait se faire accepter, par exemple en travaillant.

David :"Tu sais réparer des voitures ?"
Abel : "Je peux apprendre."
David : "Génial... Bon... Tu vas pouvoir commencer à apprendre."

Le garagiste hésitait encore un peu... Confier une de ses machines chéries à un inconnu ? Et puis quoi encore ! Ses autos, c'était comme ses enfants. Quoi de plus satisfaisant que d'entendre un moteur ronronner ? Soudain son regard s'arrêta sur la moto de George.

"Bah voilà ! Tu vas apprendre à démonter et remonter une moto ! Allez, je te montre comment on fait."

Pour le reste de la nuit, les deux compères désassemblèrent la moto et Abel bloqua un peu au moment de la reconstruire. Quand on remet tout en place, on se rend compte qu'il n'y a pas la place de tout mettre. Bah ! C'est que c'est inutile ! Et là, David se pointe en demandant pourquoi il a remonté la carrosserie sans remettre le moteur en place...

Les heures ayant défilé, le jour se leva, le coq ne chanta pas car on est pas en campagne, les vampires allèrent se coucher et le prométhéen retourna chez lui.

Conclusion de la nuit.

Jour 1 :

Pendant cette journée de plus dans sa vie, Abel ne foutait pas grand chose. D'accord, cela faisait quelques jours qu'il était venu en Nouvelle-Orléans, Louisiane, mais il n'avait pas grand chose à foutre... Peut-être éprouvait-il un peu d'ennui. Il avait pris ses repères dans la ville, puis il s'était aménagé une planque dans les égouts. Ces derniers jours, ses relations avec les humains étaient plus infructeuses que jamais. Ces derniers le rejettaient invariablement. C'était le Malaise. Cette aura, dégagée par les prométhéens comme lui, l'empêchait de mener une vie sociale normale. Mais ça ne signifiait pas qu'il ne fallait pas continuer ou perséverer. Après tout, il avait l'espoir qu'un jour on l'accepterait. Il fallait juste continuer à faire ses preuves et attendre un signe. Un signe que le changement venait.
Mais parfois, le temps était vraiment long et les humains franchements désespérant. Abel pensait qu'il avait le droit de déprimer un peu. Il faut dire que le simple fait d'acheter un hot-dog le forçait à se confronter à la grimace de dégoût du vendeur. Pas capable de tenir plus de 3 minutes. Dans ces moments là, Abel se réfugait bien douilletement dans son abri et se mettait à lire. Manque de pot, le seul livre qui avait été épargné par les voyages incessants et les fuites imprévues, c'était la Bible. Ça ou rien. Abel ne voulait pas aller à la bibliothèque. De toute façon, on ne lui laisserait pas le droit d'emprunter des livres à cette heure-ci. Et il n'avait pas d'argent. Conclusion : il se mit à lire la Bible qu'il connaissait déjà.

Il lisait en diagonale des chapitre déjà connus. Il se mit à réfléchir en lisant. Il s'était installé depuis peu et ne désirait pas partir de la ville tout de suite. Il voyageait sans arrêt et il voulait s'arrêter un peu plus de trois quatre jours dans le coin. Mais un détail le gênait : il n'était pas humain. Seulement une caricature, constituée de plusieurs morceaux de cadavres, véritable puzzle ambulant, suturé et couvert d'agraffes partout. Heureusement, les humains ne pouvaient pas voir sa véritable apparence mais ça ne changeait en rien sa nature. Les morts ne devraient pas vivre. Il était un monstre que les humains et la nature rejettaient. Comme tous ceux de sa race, la nature le fuyait. Plus il restait longtemps à un endroit, plus les lieux étaient marqués par sa présence. Déjà, au terme de quelques jours, l'électricité statique ambiante allait s'accroitre de manière considérable, gênant les appareils électroniques, mais les plantes vertes allaient mourir également. Et les nuages vireraient à l'orage pour ne rien arranger. C'était le phénomène de la Terre Gâchée qui le suivait de près, comme pour tous les Créés.
En comptant approximativement, Abel se dit qu'il lui restait environ trois mois avant que ça ne dégénère trop et que cela devienne dangereux pour lui.

Alors qu'il réfléchissait, penché sur la Bible, Abel entendit quelqu'un marcher. Ou patauger plutôt puisque sa planque se trouvait dans les égouts. Plash plash plash... Ah, ça se rapproche. PLASH ! PLASH ! PLASH !! Ah, c'est quelqu'un qui est un peu pressé. Puis la porte de la salle où il était s'ouvrit. Il y avait un homme. Il avait l'air un peu préoccupé. Sinon, pourquoi randonnerait-il dans les égouts odorants ? À part ça, il était blessé à l'oeil et à la poitrine. Il demandait de l'aide. Tiens, c'est nouveau un humain qui demande à un prométhéen de l'aider. Et en plus, il ne brandissait pas d'arme en vociférant. Encourageant donc.

"Qui êtes-vous ?
-Je m'appelle Clark Jackson. Et je vais avoir besoin d'aide s'il vous plait !"

Clark (car vous l'avez deviné : c'était son nom) expliqua qu'il était poursuivi par une nympho furieuse qui ne pouvait pas passer de sa personne au point qu'elle lui tirait des balles dans le corps histoire de l'empêcher de partir. Une manière comme une autre d'exprimer sa passion. Mais par contre, les balles ça reste relativement douloureux. En plus, il y en avait une qui commençait à sortir de son oeil gauche amoché pendant qu'il parlait.
Clark voulait savoir s'il y avait une autre issue permettant d'entrer ou de sortir à volonté des égouts, et si possible pas la même que celle qu'il avait emprunté cinq minutes plus tôt, parce que la folle devait déjà être en train de le suivre de ce coté là. Abel opina derechef. Les histoires d'amour qui se passent mal, il s'y connaissait un peu. Il avait lu deux-trois trucs en plus de la Bible, genre Roméo et Juliette ou Don Juan.
"Ok, je vais vous aider à sortir d'ici. Suivez-moi.
-Merci ! Comment tu t'appelles au fait ?
-Abel."

Pendant un quart d'heures qu'il progressaient dans les eaux usées de la villes, ils causèrent un peu. Clark avait remarqué que Abel n'était pas un SDF ordinaire tandis que ce dernier remarqua que l'invité surprise était bien surprenant : les balles sortaient toutes seules de son corps tandis que son oeil touché se reconstituait lentement.

Une fois sortis des égouts, Clark et Abel étaient dehors. Il faisait nuit. Le blessé regardait fréquemment un peu partout de peur de croiser une femme fatale armé d'un pistolet. Puis il proposa à Abel de venir avec lui chez un ami.
"Il te proposera sans doute l'hospitalité en remerciement de m'avoir aidé !"

Clark mena le Créé à une maison, assez éloignée du centre-ville. Un garage était attenant à la maison. Le type blessé frappa à la porte. Une voix hostile et méfiante lui répondit, genre :
"C'est qui le type derrière toi ?"
Ou bien :
"T'avais besoin de le ramener chez moi ? T'es con ou quoi ?"

Merci l'hospitalité.

Apparemment, ce n'était pas à Abel qu'était destiné la colère du propriétaire des lieux, mais bien envers Clark qui encaissait pathétiquement les différents griefs exposés contre lui. On le braquait même avec un fusil à pompe histoire de bien faire valoir les propos et les arguments exposés. C'est bien connu : celui qui se trouve du bon côté de la gachette a forcément raison.

Pour résumer simplement les propos qui furent prononcés ce soir-là, le proprio, un dénommé David, était furieux contre Clark tout en lui disant qu'il leur faisait prendre des risques à se balader n'importe où, à se prendre des balles dans le corps et surtout à ramener des inconnus en pleine nuit. Il faut rappeler que la Nouvelle Orléans est, dans Monde de Ténèbres, la capitale du meurtre libre et gratuit. D'autant plus que Clark aurait apparemment conclu un rendez-vous dans le garage pour le lendemain, avec un ou plusieurs inconnus, sans le consentement de David. Le pire reproche était probablement : "Pourquoi tu reviens chez moi, à quelques minutes de l'aube, en puant les égouts ?"

En plus du David en question, un autre type siègeait sans rien dire. Il s'appelait George ; il avait l'air costaud mais pas très bavard ou intelligent. Il écoutait la conversation sans rien dire, comme Abel.

Ensuite, David fit mine de s'intéresser à celui qu'il ne connaissait pas encore : le prométhéen.
"Comment vous appelez-vous ?
-Abel.
-Abel comment ?
-Abel tout court.
-Tu es humain ?
-Non.
-Tu es un vampire ?
-Non..."

David semblait pressé et voulait aller droit au but. Comment pouvait-il douter de la nature d'Abel. Habituellement, les humains ne remarquent pas. Il semblait différent. D'ailleurs, c'est quoi un vampire ? Genre, j'ai dit non, mais je ne sais même pas ce que c'est. Autant mettre les choses au clair, d'autant plus que ces gens là ont l'air de ne pas êtres des humains normaux. Peut-être ces "vampire" ? Et puis, voyons comment ils réagiront en voyant ma véritable apparence.
Abel fit appel au Feu Divin qui brûle à l'intérieur de lui pour dévoiler sa véritable apparence, l'espace de trois secondes.

Les autres types réagirent bizarrement en voyant ses traits de suture et ces cicatrices partout. Pas vraiment une réaction de dégoût comme on aurait pu s'y attendre. Quelque chose de plus subtil... Mais Abel n'arrivait pas à mettre le doigt dessus, puisque rien n'était immédiatement visible.

David reprit la parole :
"T'es quoi ?
-...
-Ça a un nom ce que tu es ?
-Les Créés...
-... OK..."

George intervint :
"Tu peux manger des pâtes ?
-Je peux.
-Ne bouge pas, je reviens..."

Il revint quelques minutes plus tard, portant une assiette pleine de pâtes réchauffées au micro-ondes. Abel n'en revenait au fond de lui : Dingue ! Il montre sa vraie apparence et, au lieu de le chasser, on lui offre à manger ! C'est une première ! Il ne sait pas qui sont ces types, humains ou vampires, mais il ne veut pas les lâcher tout de suite. Ils représentent un espoir pour lui : ils sont peut-être la première étape pour accomplir son rêve et s'intégrer à la société.
Abel avala le plat de pâtes jusqu'à ce qu'il n'en reste plus aucune. Il ne prit même pas le temps de mastiquer. Il ne voulait pas parler tout de suite, de crainte que le Malaise produit par les prométhéens ne se manifeste soudain et ne fiche tout par terre.
En revanche, George semblait exulter en voyant l'invité manger le repas. Tiens ! Il est bizarre lui ! Ou alors il a empoisonné les pâtes. Ou alors, c'est la première fois qu'il cuisine, ce qui expliquerait ce sourire de triomphe au milieu du visage.

David et Clark continuait à discuter. Ils essayaient de s'arranger pour savoir ce qu'ils allaient faire dans les prochains jours. En tendant l'oreille, Abel put entendre quelques petits trucs. D'abord, c'étaient des vampires. Comme nous l'avons, Abel ne savait pas vraiment ce qu'est un vampire. Pas grave, Y a pas grand chose à dire là-dessus. Ensuite, Les "vampires" allaient se coucher à l'aube. Généralement, les humains vont se coucher le soir. Mais les vampires aiment bien prouver leur marginalité et font tout à contrepied. Que des chieurs ceux-là. Enfin, les mots échangés à ce moment là laissaient entendre que ses hôtes craignaient pour leurs vies. Quelques soucis en plus de devoir payer la facture d'électricité ou bien faire les courses.

David : "Abel ?"
Abel : "Oui ?"
David : "T'as un endroit où dormir ?"
Abel : "Oui, dans les égouts."
David : "C'est loin ?"
Abel : "Dix minutes d'ici en trottant."
David : "Ok, tu peux y retourner ? On reviendra te chercher demain soir."

Rendez vous bien compte des bonnes intentions de David : "Excuse-moi, veux bien retourner poireauter dans ta poubelle ? Attend nous là bas pour douze heures !" C'est presque ça. Mais bon, excusons-le : il était à cran.

Donc Abel, Créé de son état, retourna tranquillement dans les égouts. En visitant son territoire, il constata une chose : quelque était passé par là quelques minutes auparavant. La femme blonde armée qui poursuivait Clark ? Un employé de la ville affecté aux égouts ? Un autre vampire blessé ? Le FBI ? Le colocataire (s'il y en avait un...) ? Bah, pas de quoi s'alarmer.

Content ! Il était heureux et réjoui ! Il avait enfin trouvé des personnes qui ne réagissaient pas de manière hostile en le voyant. Il avait raison d'avoir suivi l'injonction des anges. Comme il avait hâte que la journée se termine...

Introduction : Dans les ténèbres d'un proche présent... Il n'y a que des bras cassés.

Je commence à partir d'aujourd'hui une série d'articles relatant les aventures d'une table de jeux de rôles, en plus des anima présentés par Diarrhée.
World of Darkness (Monde de Ténèbres)
Nous avons commencé ces aventures il y a un bon bout de temps. Je profite de l'apparition de mon nouveau personnage pour débuter les chroniques de ces aventures.

Actuellement, nous avons comme joueurs :

-Relur (qui nous parle depuis l'angleterre, via internet, avec sa voix d'outretombe... Il est le MJ.)
-Kuja (Il joue le personnage de David. Doué, comme toujours.)
-Doctor B. (Il joue le personnage de George. Incompétent, comme toujours.)
-Moi (J'ai d'abord joué le personnage de Clark Jackson, créé par Harlock, puis j'ai basculé vers Abel. Comme à mon habitude, je suis assez con quand je joue.)

Les protagonistes de cette histoire sont :

-David. C'est un humain. Ou plutôt, c'était... Oui, il est devenu vampire comme bon nombre de ses compagnons. Passé de la vie à la non-vie, il a gardé ses compétences extraordinaires de garagiste/réparateur. Il est très doué de ses mains. Il répare les voitures comme personne et il existe très très peu de garagiste qui soient meilleur que lui, si ce n'est aussi bon. Il possède une maison avec une entreprise en Nouvelle-Orléans. Il tient un garage. Chez lui, il héberge un squatteur : George. Et il a également adopté une jeune fille, Linny, suite à des aventures antérieures qui sont trop longues à narrer ici.

-George. Humain passé vampire lui aussi. Il squatte chez David depuis on ne sait combien de temps. Il essaie de conduire une moto, mais il n'est pas très doué. Il appartient avec David à une organisation qui enquête sur le surnaturel(N.N.I.A.). George est vigoureux et costaud mais ce sont à peu prêt toutes ses qualités. Sinon, il s'entend bien avec Linny. Ah oui, un petit détail qui compte : il est borgne et porte un cache-oeil.

-Mulder. Outre son nom très con, choisi par un joueur qui n'a pas participé longtemps à cause du travail, il est resté dans le groupe, piloté dorénavant par le MJ. Mulder est un homme à tout faire qui porte sur lui un gros flingue, calibre .44, et une flasque de whisky. Il est lui aussi passé vampire avec ses compagnons. Quand il décide de se battre avec son flingue, il devient une furie berserk et même les demeurés évitent de trainer dans son chemin...

-Clark Jackson, personnage précédemment créé par Harlock, qui l'a très vite lâché, il a été joué par moi pendant un bon moment. Il s'agit d'un détective privé, flingue au holster et clope au bec. Il fume énormément, au point d'être éventuellement responsable du trou de la couche d'ozone à lui tout seul. Il se comporte de manière un peu impulsive et suit toujours ses folies du moment. Il a lui aussi été vampirisé.

-Linny, jeune fille de treize ans. Elle est né dans le New-Jersey et semble avoir été délaissé par son père. Elle a été enlevée par celui que l'on appelle le diable du N-J. Celui-ci aime bien les enfants, plutôt à la manière du Père Noël que de l'Ogre. Les personnages ont été mandatés pour rechercher une fille enlevée par un démon. Puis ils ont découvert la vérité. Et ils ont adopté Linny pour qu'elle ne soit pas à nouveau remise à son vrai père. Ce dernier était tout de suite d'accord pour signer n'importe quel papier qui pouvait le débarrasser d'une gamine encombrante. Pour finir, Linny est la seule représentante du genre humain dans le groupe à ne pas avoir été vampirisée. Voilà. (Excusez le manque de détails mais je n'avais pas commencé à jouer avec le groupe quand ces faits se sont produits.)

-Abel. Ce n'est ni un humain ni un vampire. Ce qui constitue déjà un changement. C'est mon nouveau personnage depuis que j'ai flashé sur les Prométhéens. Je dois reconnaitre que j'ai un peu pressé le MJ pour pouvoir switcher de Clark vers Abel. Cet individu est un descendant du monstre créé par Victor Frankenstein. C'est un prométhéen, composé de morceaux d'humains décédés. Il désire s'intégrer à la société ou se faire accepter. Pour celà il essaie de jouer sur ses capacités physiques supérieures (genre force et solidité). Abel s'est caché en Nouvelle-Orléans et c'est à partir de lui que je vais narrer les aventures qui suivront.

vendredi 18 septembre 2009

Veillée forestière.

11/09/2009

Le feu avait quelque chose de rassurant, en cela qu'il était le même dans cet endroit perdu et hostile que sous des auspices plus clémentes. Il ronronnait et crépitait toujours de la même façon, indifférent à l'ambiance morbide dans laquelle baignait ce pays, et dégageait toujours la même chaleur agréable. Les flammes se tordaient sous les bourrasques d'air chaud, et l'atmosphère humide de la forêt semblait de nouveau respirable, alors qu'elle s'allégeait de sa moiteur habituelle.
Partout autour, il faisait noir, ce qui renforçait encore la valeur refuge de ce foyer ; ce havre de lumière chaleureuse, vivante et dansante. Elle ne pouvait en détacher son regard. Pour regarder quoi, de toutes façons ? Ce dément et sa Mircalla ? Cette pensée lui arracha un sourire un peu cynique. Bientôt, si rien ne changeait, elle allait finir comme lui. Et si un esprit malin s'amusait à la torturer comme elle le faisait elle-même à l'occasion ? Et si elle aussi, elle était le jouet de quelqu'un ? Un petit bruit mouillé résonna dans le noir, à quelques dizaines de mètres, et Dietrich réapparut bientôt. Ce type n'avait pas craché le morceau, rien. C'était un membre d'une branche "douce" de l'inquisition, et il lui avait demandé spontanément pour quelle raison elle se jetait dans la gueule du loup quand elle lui avait parlé des malades de type nécromantique qui la poursuivaient. Et maintenant, il ne savait plus rien ? C'était trop facile. Sûr qu'il n'avait pas tout dit. Pour d'obscures raisons de prudence et de pondération (et quand on voyage dans pareille contrée, ce type de prétexte est particulièrement peu convaincant), Nalya avait refusé de lui sortir les vers de la cervelle avec ses dons surnaturels de fouille-merde invétérée, qui auraient pourtant pu être, pour une fois, de quelque utilité.
Dietrich s'installa debout, pas très loin du feu, alors que Néro partait le remplacer, de l'autre côté du campement, pour l'heure suivante. Qu'y avait-il dans ces têtes soucieuses ? Elle arrêta son regard sur leur providentiel protecteur. Cet homme savait probablement des choses nécessaires à sa survie, à elle. Il faudrait obtenir ces informations d'une manière ou d'une autre et, en attendant, faire preuve d'une vigilance de tous les instants. Un membre de la sainte inquisition (connue pour son côté philanthrope) qui décidait de les aider et de les escorter après une rencontre fortuite, par pur altruisme ? C'était plutôt inopiné et, en tout cas, suspect. Les autres semblaient lui faire complètement confiance pour servir à la fois de guide et d'escorte dans cette forêt pleine de dangers. Cela aussi était alarmant. Chacun pour soi poursuit sa nébuleuse, et ce type avait sans aucun doute des buts bien à lui.
Le brasier émit un craquement sinistre. Une mousse un peu verdâtre suintait du bout d'une branche de bois encore vert, dont l'autre extrémité était plongée dans les flammes. Elle se vidait de sa sève et de son eau, comme les carcasses épuisées des voyageurs se vidaient de toutes leurs forces et espoirs sous le feu anxiogène de ces bois maudits. Que penser de ce rêve-là ? Pernilla frissonna légèrement malgré la chaleur jaune et ardente qui l'enveloppait. Ce rêve. Comme l'autre, il était si réel. Qu'est-ce que cela signifiait ?
Elle avait cru se réveiller dans sa tente, mais avait réalisé que quelque chose clochait : son regard ne perçait plus les ténèbres. La magie était inopérante. Un homme se trouvait dans la tente, il s'était approché, et avait déposé en face d'elle un coffret. Il était blanc, de type occidental, mais était vêtu comme un Touareg. Qui était-il ? Que voulait-il ? Que faisait-il là ? D'où venait-il ? Qu'y avait-il dans cette boîte ? Seule cette dernière question avait trouvé réponse lorsque, sans un mot, il s'était agenouillé et l'avait ouverte en face d'elle. Le coffret abritait une grosse pierre noire et lisse. C'était la même chose qu'avec Virgil, il lui avait parlé de ce truc. Cette sphère ressemblant à du marbre allait s'évaporer et venir pénétrer son âme par les voies respiratoires ! Tout mais pas ça ! "Servez-vous de vos pouvoirs, prenez-la." avait dit l'homme. Il semblait s'impatienter. En plus, il s'était placé de telle manière que toute fuite était inenvisageable, à moins de lui régler son compte. Et merde. La magie refusait toujours d'obéir. "Vite, servez-vous de vos pouvoirs ! avait-il hurlé, en proie à une furie incroyable.
- Silence ! Trouvez quelqu'un d'autre, moi, ça marche pas pour l'instant." avait répondu Pernilla avec un agacement perceptible. Mais l'autre ne lâchait pas le morceau. Pire, il s'entêtait et s'excitait encore plus. Alors, et comme il fallait bien faire quelque chose, elle avait pris sa respiration et bouché ses orifices nasaux et buccal de la main gauche, avant d'avancer prudemment l'autre main vers la pierre. Au contact, rien ne se passa. Pas moyen, en revanche, de sortir cette pierre de son écrin. C'était comme si l'ensemble avait été figé. Elle avait eu beau essayer de tirer, pousser, soulever, impossible de faire bouger ce machin. Et l'autre qui s'énervait... d'ailleurs, c'est à ce moment-là qu'il avait commencé à vomir une sorte de vapeur noire dont la nature laissait peu de place à l'imagination. Par dépit, rage, et un peu par panique, Pernilla avait donné plusieurs coups de pieds dans l'inamovible coffret, sans autre résultat que celui de se faire mal. La fumée noire s'échappait encore à grosses volutes de la bouche de l'homme, et allait s'amasser au plafond de la tente.
Au moment où elle commençait sérieusement à penser que pas de problème les gars, on allait crever gazée dans une tente imperméable avec un bédouin hystérique gesticulant pour seule compagnie car, après tout, on l'avait bien cherché, ledit bédouin avait mollement chu en avant, sans faire un seul geste pour amortir l'impact. Pernilla avait alors retourné ce corps inerte, mue par l'espoir de lui fermer la bouche avant que la masse noire qui s'accumulait au-dessus d'elle n'eût envahi la totalité de l'habitacle. Apparemment, la condition de macchabée avait fait perdre à l'intrus toute envie de cracher des saloperies noires volatiles et toxiques. Enfin une bonne nouvelle ! Soufflant, elle avait un peu promené son regard aux alentours, jusqu'à ce que ses yeux se fussent posés sur cette sombre pierre offerte et son socle de bois. Peut-être valait-il le coup de réessayer ? De nouveau, elle avait bloqué sa respiration pour se saisir du caillou maudit à pleine main. Et alors, quoi ?
Et alors, rien. La pierre était toujours aussi solidement fixée. Haussant les épaules, elle aurait retiré sa main si celle-ci n'avait pas été comme clouée sur la surface lisse et froide. Sa peau adhérait à la pierre comme une ventouse indécollable. En regardant un peu plus attentivement, elle s'était aperçue que sa main droite immobilisée se marbrait lentement de veines apparentes et noires comme la nuit. Le phénomène était semblable à ce qu'elle avait déjà pu observer sur Virgil. Commençant à perdre son calme, Pernilla avait attrapé son avant-bras droit de sa main gauche encore libre pour tirer plus fort. La peau était froide ! Gelée, même. Non, carrément cryogénique, en fait. Elle ne s'en était pas rendue compte au début, mais sa chair était gagnée par un engourdissement profond et lent. De plus, les petites ramifications noires gagnaient du terrain, envahissant progressivement le dos de sa main. Vite ! Un truc, une solution, une idée, une amulette, un prince charmant, n'importe quoi d'utile ! Elle avait bien tenté de se rapprocher de la sortie de la tente, mais cette dernière était trop éloignée. Réfléchir. Il n'y avait pas trente-six solutions. En l'absence d'un objet tranchant pour se couper l'avant-bras, sa seule chance était de s'arracher la peau du dessous de la main. C'est ainsi qu'elle avait mis ses pieds en appui sur le coffret fixé au sol pour avoir plus de force, puis tiré vigoureusement. Peine perdue. Elle avait simplement réussi à se faire très mal au poignet.
Dans un dernier sursaut d'intelligence, elle avait fouillé de la main gauche le cadavre désormais ratatiné qui lui tenait compagnie, à la recherche d'une improbable solution à ses problèmes les plus immédiats. Il n'y avait que de la paperasserie administrative, quelques notes illisibles et une liste de passagers pour l'embarquement sur un bateau appelé "Le Silmarion". Alors qu'elle promenait distraitement son regard sur les noms, celui-ci s'était fixé sur un certain "Spoor K.". Suivaient Gallen N., Anderson V., un nom inconnu, Dabel M. et Borges N. Qu'est-ce que les noms de ses compagnons de voyage foutaient là ? C'est à ce moment-là qu'elle avait dû perdre ce qui lui restait de calme et commencé à laisser glisser son état vers une panique déraisonnée, proche de la démence pure et simple. Sur son avant-bras progressaient les stigmates de la malédiction, cette araignée monstrueuse et décidée à lui bouffer l'âme et le corps.
Au bout de quelques minutes à peine, un autre homme était entré, habillé, lui, différemment : il portait une tenue de ville. Ce détail l'avait frappée, sans raison véritable. 'tain mais quoi, on entrait comme dans un moulin, ici ! "Si vous pouvez m'aider, aidez-moi, lança-t-elle d'une voix qui ne ressemblait pas à la sienne, sinon, vous pouvez vous casser dès maintenant." Il n'avait pas répondu, se contentant d'inspecter minutieusement et très calmement la pièce, avec une suprême indifférence à la bordée d'injures furibardes dont Pernilla l'arrosait pour se calmer les nerfs.
Quand il avait enfin daigné porter son attention sur le complexe main-pierre-coffret, d'une importance capitale pour la survie d'une bonne moitié des individus présents, ç'avait d'abord été pour le regarder longuement et attentivement. Étrangement, la présence de ce type avait quelque chose d'apaisant ; de calmant. Après une auscultation qui semblait avoir duré des lustres, il avait tracé au-dessus de la main prisonnière quelques symboles occultes faits d'une lumière noire très pure, et les traces de la malédiction avaient commencé à se résorber, puis à disparaître. Le sang circulait à nouveau, et Pernilla n'avait plus l'impression que son bras droit allait se détacher d'un instant à l'autre, ce qui était déjà une bonne nouvelle. Son sauveur lui attrapa la main et entreprit d'en tâter plusieurs endroits pour tester les réflexes.
Apparemment, rien à signaler.
"Il ne faut pas trainer dans des endroits aussi sombres... avait-il dit d'un air mystérieux, flippant et aguicheur à la fois.
- Merci, mais il se trouve que j'ai un ami qui a le même genre de problèmes, et si vous saviez comment nous pourrions nous en débarrasser par d'autres moyens, (des problèmes, pas de l'ami) ce serait avec joie que nous décamperions de l'endroit dont vous parlez. En plus, vous avez l'air de vous y connaître, alors... Vous ne voudriez pas venir jeter un coup d'œil dessus ? Ou au moins m'apprendre votre méthode ?
- Malheureusement, je n'interviens que dans la veille."
(Faudrait vraiment qu'elle se renseigne un peu là-dessus, parce que merde alors. Tout le monde semblait au courant, sauf elle, qui était visiblement concernée. Enfin, en tout cas, il était peu probable qu'il parlât au mur.)
"... Ou m'apprendre votre méthode, comme je le disais. Si vous voulez pas venir par vous-même, ce n'est pas nécessairement une fatalité, hein... Y'a toujours moyen de s'arranger. Au fait, vous avez un nom ?
- Oui. Mais je ne vous le donnerai pas.
- Et si je ne le répète à personne ?
- Même. Qu'est-ce qui me dit que vous tiendrez parole ?
- Ben, je vous dois un peu la vie, quand même. Ou bien c'est l'âme ? Un truc dans ce goût-là, non ? C'est déjà beaucoup, croyez-moi." Il affichait un large sourire aux dents blanches, l'air amusé par cette insistance. "... Et puis, sans déconner, ça fait plus d'un an que je n'ai révélé mon vrai nom à personne, je peux bien garder celui de quelqu'un d'autre !
- D'accord. Va pour un indice..."
Tu parles d'un indice. Pernilla jeta un petit bout de bois dans le feu en fronçant les sourcils. Ce devait être un nom composé, sinon, c'était impossible de mettre les bonnes lettres aux bons endroits. Un truc tarabiscoté du genre Jean-Xavier ; un machin impossible à deviner. Elle s'était faite avoir. Et si cela n'avait été qu'un rêve, après tout ? Non, c'était inconcevable. Pas ici. Pas aussi net, ni aussi douloureux. Elle plia et déplia plusieurs fois sa main droite. Aucune douleur ne vint confirmer que tout ceci était bel et bien arrivé.


Dans un bruissement de tissu assourdissant, (c'était flagrant lorsque, par moments, il s'interrompait) un corps informe remua vaguement au fond de sa tanière de bois et de drapures. Un long moment passa sans autre signe de vie que quelques remous à peine perceptibles. Puis, lentement, la chose se redressa dans une vibration qui ressemblait à un soupir particulièrement grave ou à un bâillement intense, et commença à progresser vers la lumière tremblotante de l'extérieur. Courbé, l'être se mouvait gauchement et pataudement, au rythme de sa respiration profonde et lente, comme s'il cherchait à sentir ses marques odorantes et à reconnaître l'endroit où il se trouvait. Il dégageait une odeur animale, boueuse, faite de sommeil, de sueur et de peur à la fois.
Comme l'aurait fait un aveugle, il avança d'abord une de ses mains tremblantes et sales vers le dehors, et tâta le contour de l'entrée. Une fois rassuré, il s'approcha imperceptiblement. Le faisceau de lumière jaune et orange illumina les reliefs d'un visage creusé de profonds plis, granuleux de saleté et recouvert d'une maigre forêt pileuse, humide et négligée. Un filet de bave s'étira jusqu'à se rompre, et quelques gouttes vinrent tacheter le sol de bois dans un petit plic-ploc inaudible. Cependant, ce signal sembla faire réagir la créature, qui ouvrit à demi une paire de paupières surchargées de peau distendue. Deux yeux torves et vitreux apparurent au fond le l'enchevêtrement, revêtant la brillance des flammes vers lesquelles ils étaient tournés.
Ce grand corps humanoïde était recouvert d'un monceau de vêtures sombres qui semblaient taillées dans de la peau. Fébrilement, il s'extirpa de sa tanière sans cesser de toucher du bois, mais perdit l'équilibre et alla s'écraser au sol dans une vague de boue, près d'un mètre plus bas. Immobile, sale et brisé, il remuait toujours. Avec un grognement douloureux, il se releva, puis se dirigea vers le feu de camp d'une démarche lourde mais, semblait-il, plus assurée. Près du feu, un homme musculeux et couvert d'une épaisse couche de métal était assis, et veillait. L'être s'approcha de lui en traçant des sillons dans la boue, et lui tapota l'épaule. "Dietrich, dit-il, c'est la relève.
- Pas de relève pour moi, malheureusement, répondit l'homme en armure. Mais vous pouvez toujours rester si ça vous amuse."
Sorti de sa torpeur du réveil par un bain frais dans une boue liquide, (et mêlée d'une épaisse couche d'humus pourrissant, ndj) Néro acquiesca et s'assit près du feu, alors que Dietrich se relevait et s'éloignait pour faire le tour du campement. Le lancier se souvint alors qu'il l'était en effet (lancier), et retourna un instant dans la roulotte où il avait dormi pour récupérer son phallus freudien à dépuceler des crânes préféré, j'ai nommé sa lance.
Quand, son arme à la main, il s'en retourna auprès du brasier, il s'aperçut qu'on l'attendait. Le petit spectre pâle lui jeta un sourire sans vie ni chaleur, et attendit qu'il s'assoie pour venir près de lui. En présence de Mircalla, même les flammes semblaient se ternir, et Néro pouvait sentir le froid qui émanait de cette parodie de vie sans corps ni âme. "Je n'aime pas cet homme, dit-elle, il me fait peur.
- Dietrich ? Heureusement qu'il est là pour nous guider, quand même.
- Il a l'air méchant. Et si il apprend ma présence, il dira qu'il faut t'exorciser et me renverra dans le noir éternel." Elle avait les larmes aux yeux, et posa la tête sur l'épaule de Néro, ainsi qu'une main froide sur son avant-bras. Il avait la chair de poule. Que ce contact pouvait être désagréable ! "Raconte-moi une histoire, s'il te plait", demanda-t-elle. Il soupira, puis se demanda ce qu'il pourrait bien raconter. "Cette nuit, commença-t-il, j'ai fait un rêve bizarre.
- Encore ?
- Encore. Tu me laisses raconter ?
- J'écoute, dit-elle avec un sourire radieux, quoique pas plus vivant que d'habitude. Mais pourquoi ta voix tremble toujours quand tu me racontes des histoires ?
- Parce que... je ne suis pas un bon orateur, tout simplement. Mais si tu veux, je vais faire un effort." Il avala sa salive, se racla la gorge, et entama. "D'abord, je me rappelle plus bien le début, c'est un peu flou, mais je sais que je montais la garde autour de ce feu de camp. Ici même. C'était pas normal, déjà, parce que je ne voyais plus dans l'obscurité, alors que j'ai depuis quelques mois un enchantement qui me fait des yeux de chats. Et puis comme il n'y avait aucun bruit, je suis retourné à la roulotte pour voir si tout le monde allait bien. Dans celle-là, dit-il en montrant du doigt, il y avait les cadavres de Virgil et Kurt. Virgil avait un gros trou qui ne saignait pas dans la poitrine. Je sais pas pourquoi, mais ça m'a frappé, le fait que ça saignait pas. Et puis Kurt, il était tranché net à ce niveau-là, (Il délimita une ligne allant son épaule droite à sa hanche gauche) et il lui manquait tout ce qu'il y avait en-dessous. En plus, la porte était défoncée comme avec un bélier. C'était vraiment bizarre. Je suis sorti de la roulotte, pour voir, et là, qu'est-ce que je trouve ? Un type était un train de se traîner près du feu. En m'approchant, je l'ai reconnu. C'était Jäger. - Tu te rappelles de Jäger, n'est-ce pas ? Le type dans le désert qui a tué la magicienne qui m'avais remis mes tripes comme il faut. - Enfin bon, il avait un gros trou dans le flanc, à l'endroit où je l'avais frappé la fois précédente, et il avançait lentement. Mais il restait dangereux, alors, comme j'avais pas ma lance, je suis retourné la chercher. Et puis, quand je suis revenu, il marmonnait des trucs étranges en traçant dans l'air des choses obscures. Alors moi, j'me suis dit : mon garçon, reste pas en face, ou bien tu vas y laisser ton deuxième rein. (Je t'avais dit qu'il m'avait déjà pelé d'un rein, ce connaud ?) Enfin bon, je me suis dit ça, et j'ai fait un pas de côté juste à temps pour éviter un projectile noir, exactement le même que la dernière fois, comme quoi je m'étais pas trompé. Il a tout pour lui : une belle gueule, du pouvoir à ne plus savoir qu'en foutre, et tout et tout, mais il n'a pas beaucoup d'imagination. D'ailleurs, je crois bien qu'il utilisait le même truc que l'autre fois, avec une fille pas beaucoup moins pâle que toi qui l'enlaçait, et un rituel qui fout les jetons.
- Et alors, qu'est-ce que tu as fait ? demanda Mircalla, toute ouïe.
- Ben, derrière moi, le projectile avait dézingué la roulotte entière, ainsi que tout un pan de l'horizon, dit-il en encadrant la zone entre ses deux mains pour une estimation approximative. Alors moi, j'ai pensé que j'avais plus qu'à prier ou à courir. Je peux tuer quelqu'un, mais s'il est toujours vivant après, ça sort de mon domaine de compétence, tu vois ? Enfin, là, j'ai quand même choisi de courir, parce que si j'avais prié et que ça n'avait pas marché, j'aurais pu le regretter après, alors qu'en courant avant de prier, ben je me serais dit (si j'étais mort) que de toutes façons, Dieu comprendrait cet oubli, au vu des circonstances. J'ai donc couru à en perdre haleine, en évitant les trucs noirs explosifs qui faisaient sauter les mottes de terre derrière moi. La deuxième roulotte était défoncée, je ne m'y suis pas attardé, ne sachant que trop bien ce que j'y trouverait. Quant à la tente de Paola, il en manquait la moitié. Et autant de sa propriétaire. J'étais seul, et probablement sans grand espoir de m'en sortir. C'est là que je me suis retourné pour faire face.
- Tu es courageux !
- Oui, sans doute, mais il faut nuancer un peu : quand je dis que j'ai fait face, ça veut dire que j'ai essayé de m'approcher en zigzaguant pour éviter les sorts, hein. Étrangement, j'y arrivais mieux qu'avant. Il ne parvenait pas à me toucher du tout. Au bout d'un moment, j'ai pu suffisamment m'approcher pour le frapper, et il n'a pas fait un geste pour se défendre. Le problème, c'est que même avec ma lance plantée entre les deux yeux, il ne clamsait pas, ce tricheur. Au contraire, il avait l'air super fâché. Il m'a dit un truc du genre que j'allais payer pour lui avoir fait un trou là et un autre là." Il désigna son ventre, puis son front. "Et après, il m'a fait un trou là." Il joignit ses deux mains et les plaça en cercle sur son ventre de manière à schématiser. Admirative, Mircalla demanda si alors, à ce moment-là, il était mort. "Ben, non, en fait. Mais j'étais plié en deux, et incapable de me redresser sans me vider de mes tripes. Tout semblait fini, quand une deuxième personne est arrivée. Je regardais du coin de l'œil. C'était un grand type super musclé avec une longue épée et une grosse armure rouillée. Au début, je me demandais s'il venait pas pour m'achever, mais voilà-t-y pas qu'il décapite mon Jäger fulminant sur-le-champ, et que je me réveille."
L'histoire (vraie, si si) fut suivie d'un silence de circonstance qui dura quinze bonnes secondes, après quoi la fillette fantôme, pas du tout endormie, regretta à haute voix que le héros ne soit pas mort, parce que comme ça, elle aurait eu un grand frère pour toujours, et demanda une autre histoire. Résigné, Néro fouilla dans sa mémoire, et commença à raconter comment il s'était embarqué comme passager clandestin sur un petit bateau, il y a un bon moment, et comment il avait rencontré à cette époque Nalya et Myllenia.
Il parlait à voix basse, car Paola s'était assise, entretemps, de l'autre côté du feu, et il ne voulait pas donner l'impression de parler tout seul. Elle lui fit un petit sourire, qui lui sembla bienveillant. Visiblement, elle n'avait aucun soupçon.

Deux jours plus tard.
La gorge de Dietrich serait si douce à ouvrir ! Si seulement les autres n'avaient pas été là, et s'il n'avait pas eu cette malédiction sur lui, c'est avec joie que Kurt aurait fendu de ses couteaux les artères de leur guide. Guide qui, soit dit en passant, l'exaspérait profondément. Sa méthode : il les devançait sur la route de deux kilomètres, et laissait des bouts de tissu aux arbres à intervalles réguliers pour dire "RAS, continuez tout droit." Homme des bois de mes deux ! Connard d'inquisiteur philanthrope ! Et en plus, cette roulotte ne voulait pas avancer. Il auraient été aussi rapides à pied, la preuve ! Pas un seul meurtre depuis plusieurs mois. Kurt porta sa main à hauteur de son visage : elle tremblait, c'était le manque, pas de doute. Il allait perdre tout son savoir-faire. L'art doit s'exprimer pour persister. Le talent s'use quand on ne s'en sert pas.
Un craquement lui fit relever la tête. Dietrich venait de jaillir des fourrés. "Ils sont cinq, on s'enfuit, abandonnez les véhicules !" hurla-t-il, avant de dégainer sa hache et de pulvériser la pièce de bois qui retenait prisonniers les chevaux de la première roulotte, sous le regard mouillé de Nalya. Ce fut la confusion et l'empressement général. Seul Kurt était resté de marbre. Il n'accordait pas le moindre crédit aux dires de ce pseudo-guide.
Avec un calme olympien, il commença à ranger ses fioles de poison dans son sac, en jetant des regards mi-amusés mi-méprisants à la panique de ses compagnons. Un hennissement de cheval se fit entendre, puis s'interrompit brusquement. Kurt leva la tête, et là, il le vit. C'était une sorte de monstre gigantesque avec une énorme gueule pleine de crocs au milieu de la poitrine et des pattes bourrées de griffes. Un deuxième cheval fut démembré dans la seconde, alors que la chose avait déjà franchi une bonne moitié de la distance qui les séparait. Cinq comme ça ? Né né né.
Cédant à une panique bienvenue, le tueur rejoignit en courant ses collègues, qui s'étaient déjà enfoncés dans un sous-bois plein de ronces adjacent. Espérons que les chevaux leur coupent la faim quelques minutes.

Suite bientôt, promis.
Et pour la description de Néro, bah j'suis désolé, il avait qu'à ne pas prendre "sommeil lourd" en désavantage. ^^

lundi 14 septembre 2009

Le Moth, la paranoïa et les fantômes...

Décidément, l'avenir semble bien sombre... Du moins, de l'avis de certains.

Il y a que les différents voyageurs venus d'Archange voient leurs psychés s'altérer au fur et à mesure qu'ils progressent dans le Moth. La paranoïa et la folie guettent...

Nalya, enfermée dans sa roulotte privée de luxe, lit son mystérieux livre. Celui-là même qu'elle a juré de laisser personne le lire. Bien évidemment, pas facile de lire avec des zigotos autour de soi. Materner des enfants hyperactifs et/ou autistes serait beaucoup plus facile. Ce livre là, c'est son petit trésor, son jardin secret... Mais comment le lire en secret quand un magicien vous a jeté un sort pour unir vos sens et voir à travers vos yeux ? Bon, ledit sorcier est maintenant passé de vie à trépas. On doit se dire qu'on est plus tranquille pour lire, mais non, il reste toujours des idiots pour vous tourmenter... Dont Néro Borges. Celui-là, il n'a jamais fini, bien au contraire, il ne fait toujours que commencer...

Le lancier... Le Moth, c'est lugubre, mais surtout morne et ennuyeux. À la limite du soporifique. Alors quoi de mieux que de s'occuper en faisant le zouave ? Bien évidemment, pas facile de trouver des loisirs constructifs et/ou agréables dans ce foutu pays maudit jusqu'à la moelle du plus petit oisillon à peine né ? Bien sûr, ce n'est surtout pas faute d'avoir essayé ! Quand il a réussi à s'échapper de la chambre maudite avec le gibet, Néro s'est tout de suite dit, dans un éclair de lucidité, qu'il pourrait peut-être laisser sa vie, bien involontairement, sur cette terre damnée. Le plus tard étant le mieux. Cependant qui sait ce qui pourrait advenir le lendemain ? C'est sûr, il vaut mieux accomplir tout de suite ce qu'on a toujours rêvé de faire dans sa vie pour mourir l'âme en paix. C'est dans cette optique qu'il a remporté haut la main le premier défi qu'il s'était fixé : il a réussi à perdre son pucelage. Bon, d'accord, c'était des étreintes tarifées. Et même que la prostituée faisait pleurer à voir tellement le spectacle était triste. Et puis l'heure qu'il a payé avec un généreux pourboire ne faisait pas envie : la péripaticienne ne semblait même pas s'être rendue compte de ce qu'il avait fait pendant une heure entière ! Plutôt le genre à regarder par dehors tout en déclamant des poèmes mornes pendant que le fier combattant faisait tout le travail à lui tout seul ! La séance n'était pas exaltante pour un sou, au point qu'il devait par moment réactiver son engin manuellement. Mais voilà, quoi ! Il avait réussi ! Son premier défi était un succès (ou presque) !

Son deuxième défi, lui, est complètement surréaliste. Carrément digne de l'agent Mulder et son poster marqué "I want to believe". Pour tout dire, Néro voulait voir, au moins une fois dans sa vie, un fantôme ; de préférence pas en chair et surtout pas en os. C'est dans ce but qu'il a bien évidemment et très logiquement profané de nombreuses tombes dans la capitale. Un fantôme ! Mon royaume pour un fantôme ! Là, tout de suite !
Pendant la nuit dite de Walpurgis, Le combattant à la lance était comblé mais pas rassuré : une gamine spectrale est venue lui dire qu'il l'avait réveillé dans sa toute légendaire maladresse. Réveillé ? Mais de quoi ? De son sommeil d'outre-tombe, pardi ! Toujours aussi fûté, il ne réussit qu'à la faire fuir en pleurs. Très délicat avec les petites filles avec ça.
Mais voilà; les fantômes, c'est un peu comme les blattes ou les puces. On en est jamais complètement débarassé. V'là ti pas que quand le groupe s'est arrêté à Jaarenghäff, elle réapparait en pleine soirée. Pile au moment où Néro et ses compagnons d'armes s'apprêtaient à s'entrainer. Petite nouveauté cependant : la réapparition n'est visible que de Néro, cette fois. "*Maintenant, tu es mon grand frère !" ajouta-t-elle pour compléter le charmant tableau. Notre lancier réagit à cette surprise : ses neurones tentent de joindre les deux bouts, mais non. Et son petit coeur vacille avec ça. Test d'Impassibilité : raté. Notre courageux combattant est soudain pris de sueurs froides tandis que sa vessie et ses sphincters peinent à tenir le coup. Et la gamine d'ajouter : "Raconte-moi une histoire !"
N'osant désobéir à l'injonction d'une revenante aussi terrifiante que petite (genre haute comme trois pommes) Néro alla déranger la mentaliste pour oser lui demander de lui prêter un livre d'histoires, peu importe lequel...

Nallya, désirant la paix, lui balance sur la face un pavé bourré d'histoires bien lugubres sur le Moth. Le genre de contes qu'on raconte lors des veillées où l'on parle de fantômes. Pourquoi croyons-nous aux fantômes ? Pour le plaisir ? Non. Bien plus pour envisager quelque chose après la mort. Quelque de chose de terrible qui peut vous pourrir l'éternité... Pour en revenir à nos aventuriers, la mentaliste referme sa roulotte et reprend la onzième page de son livre là où elle l'a laissé. Puis, elle entend un taré raconter à haute voix des histoires peu recommandées aux âmes sensibles. "Mais quel con !" se dit-elle.
Elle sort et voit Néro lire avec une voix chevrottante le contenu du livre. On croirait voir quelqu'un déclamer son testament, crevant de peur à l'approche de la fin. Bien évidemment, aucune gamine fantôme dans les parages. Des dires du peureux lecteur, elle n'est visible qu'à lui. On dirait bien plus un fantasme né d'un esprit fragile et traumatisé, digne des archétypes jungiens. Et s'il simulait ? Bah, autant jouer le jeu si ça peut le calmer.
"Tu veux pas plutôt lui raconter quelque chose de plus joyeux ? Tiens, mon journal de route par exemple."
Le damné à jamais opine de la tête sans quitter l'objet de sa frayeur des yeux, sans doute trop fasciné par son propre délire sur les revenants. Puis dans les minutes qui suivent, il parle à sa "petite soeur" d'un homme qui les poursuivait dans le désert, des mois auparavant, ayant juré leur mort : Jäger. Celui-là même qui a tué la moitié de leur corps expéditionnaire avant d'annihiler Ana Von Shotterlein. Décidément, c'est toujours aussi joyeux...

Pendant tout ce temps, Myllenia et Virgil renoncent à leur cours portant sur le Ki et le développement intérieur, l'instituteur étant pris par sa propre folie qui n'avait pourtant pas pris de rendez-vous.

Pernilla/"Paola" et Kurt passaient tranquillement la nuit à l'auberge sans faire de scandale, une fois n'étant pas coutume.

Néro s'habituait à la présence de sa charmante nouvelle petite soeur, mais il continuait de sursauter dès qu'elle lui touchait le bras ou lui prenait la main. Elle devait s'appeler Mircalla dans une vie antérieure.
Les crucifixs achetés par la télékinésiste/télépathe furent répartis. Seul Kurt était réticent : il voulait inverser le crucifix et déclarer ses aspirations anticléricales au vu de tous.

Le groupe reprit dès l'aube sa route : direction la forêt de Gehenna.

En deux jours, il atteignirent la lisière de l'immense forêt (on va chercher dans les milles kilomètres de long et sept-cents cinquante de large). L'avantage du Moth, c'est qu'on a, pour ainsi dire, la route pour soi tout seul ! Pratiquement personne sur les routes. Au moins, pas d'emmerdes avec le code de la route ou les chevaux qui ne réagissent pas assez vite, etc.

Tout allait bien pendant quelques jours sur la route : Personne ne voyait de types lugubres prétextant la venue des morts, Néro était calme grâce à la "présence" de la gamine fantôme, Kurt ne s'était pas mis en tête de tuer quelqu'un encore, etc. Bref, tout allait bien. Jusqu'à la lisière de la forêt de Géhenna.
Un sentier de voyageurs s'enfonçait la forêt et quelqu'un se tenait là, debout, attendant que les roulottes des aventuriers arrivent jusqu'à lui. Plutôt grand, barbu, la trentaine, et l'air costaud.
Il se présentait comme étant Dietrich et voulait connaitre la destination des voyageurs. "Pourquoi ça ?" faisaient certains protagoniste, suspicieux. "Parce que, voilà, la forêt est très dangereuse ! Je ne vais pas vous laisser courir à une mort certaine !"

S'ensuivit une longue discussion : certains voulaient planter le type là et continuer, tandis que d'autres voulaient connaitre les conseils avisés d'un bonhomme qui connait bien la région. Le final de la conversation étant :
-Vous ne pouvez pas aller là bas ! C'est trop dangereux ! Vous mourrez !
-Oui, mais on n'a pas le choix...

Curieusement, Dietrich s'est alors mis en tête de tester un peu le groupe : en joutant un peu avec la paladine. Il décroche sa hache à deux mains et se met en garde. Il utilisera le contrepoids de son arme plutôt que les lames. Après tout, c'est un exercice amical, non ? Premier blessé a perdu. Au fait, pas le droit d'utiliser une quelconque compétence surnaturelle ! Hein, mais comment il sait ce type ? Il a déjà frité des mentalistes/sorciers/convocateurs/démon majeur de l'Apocalypse ? Mystère.

Quand commence le duel, la paladine attaque tandis qu'il se met en garde. Le coup d'épée ripe sur l'armure de plaques du type. En revanche, quand le type riposte, il semble ne pas réussir à faire un petit coup non-léthal : la paladine se fait pulvériser l'avant-bras et subit un critique énorme. Fin du combat, le temps de poser une attelle. Heureusement qu'il ne s'est pas battu avec les lames de sa hache.

Pour la suite, le type s'incruste un peu dans le groupe, et pour cause : il connait la zone où doit aller Virgil s'il veut purger son âme de la malédiction (note : le noeud d'obscurité). De plus, c'est encore plus dangereux d'aller dans ce coin-là parait-il. Aussi, Dietrich se tape l'incruste dans le groupe avec sa fière hache. Plus tard, il jette un froid en annonçant qu'il fait partie de la Confrérie du Crépuscule, une branche spéciale de l'Inquisition... Génial. Heureusement, ce type est loin d'être un missionnaire fanatico-religio-chrétien. En clair, il n'éprouve pas le besoin systématique d'exécuter les sorciers qu'il croise sur sa route. Il peut vivre sans ça, ce qui est rassurant.

Loin de là, à la frontière entre Hélénia et Goldar, un mercenaire se repose entre deux combats : il mange des noisettes tout en se demandant si ses compagnons d'avant sont toujours en vie et ce qu'ils peuvent bien faire.
-"Des bêtises, sûrement..."