jeudi 30 octobre 2008

Une odeur de brûlé et un parfum de peur.

24/10/2008

Tout combattant normal aurait fui en voyant que le maître d'armes déchiquetait en vain la bestiole importune, mais "normal" est un terme très relatif : un combattant normal aurait fui, oui, mais pas un joueur normal. (si norme il y a chez les joueurs)
Enfin, bref, alors que nous palabrions inutilement à propos de l'étymologie du mot "normal", le monstre abominable numéro 1, qui s'emmerdait, nous pria gentiment de le regarder faire son massacre, sous prétexte que ça lui gâchait tout le plaisir, et qu'une bonne victime est une victime concentrée sur son bourreau, non mais-dites-donc !
Une fois consolé, l'abominable monstre numéro 1 (j'essaie de varier) fauche deux homoncules, en les transperçant de part en part, de deux coups de pattes négligents. Les petits êtres tout mignons n'ont heureusement pas le temps d'avoir peur, et, par bonheur, pas le temps de souffrir. Ils s'écroulent lamentablement, morts avant d'avoir touché le sol, et semblent avoir vieilli de nombreuses années, alors que le monstre, régénère ses blessures instantanément.
Ils ont les cheveux blancs, et la peau ratatinée... mais l'effet produit est atténué par une conversation qui tourne maintenant autour de stargate, comme quoi le MJ ferait de la récup' sur de vieux épisodes même plus rediffusés.
Mais c'est alors qu'un vent glacial coupe court aux digressions, abat les espoirs de paix de tous les terriens, fait soudain prendre conscience à chacun du froid sidéral qui nous entoure, de la ridicule arrogance que nous avons de vivre, et fait pleurer les gosses.
Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom ; le golem ; l'entité ; l'absolu ; le malfaisant... Le MJ a souri. (j'arrête là de faire genre : c'est un super-méchant parce que 1) c'est pas du tout original et 2) il est pas plus méchant que ça... Mais il essaye, des fois, il est mignon.)
Le monstre (abominable) numéro 2 se jette alors sur qui ? Sur la mentaliste, pardi ! Sa première attaque est un peu ratée (MJ : "toi, t'as du bol...") et la victime réagit prestement avec une armure télékinétique qui fait très bien son office, puisque les dégâts sont nuls.
La deuxième attaque, en revanche, parvient à infliger 25 points de dégâts, et ce malgré un bouclier télékinétique de sûreté.
Ensuite, attaques du maître d'armes, successivement 152, 64 et 48 de dégâts dans les côtes, l'épaule, puis le ventre (attaque visée) du monstre abominable numéro 1. (MJ : "un liquide collant, visqueux, suinte en quantité des blessures et rend tes sabres désagréables au toucher.") Les homoncules restants essaient d'immobiliser les chevilles du monstre abominable numéro 1. Sans succès.
Alors, le virtuose martial, venant au secours de la mentaliste, blesse le monstre abominable numéro 2 au bras, puis l'empale sauvagement (avec sa lance) sans que la bête semble accuser le coup... (deux fois 54 de dégâts.)
Le monstre abominable numéro 1, à peine remis des caresses métalliques du maître d'armes, relève la tête pour se manger de plein fouet la décharge de chaleur du mage guerrier. (60 de dégâts de feu) Et comme ce sont toujours les mêmes qui triment, la paladine vient surenchérir en lui ouvrant l'avant-bras et en lui poinçonnant l'estomac. Le trou est plus gros que l'estomac, évidemment, mais c'est pour localiser. (donc 135 et 151 de dommages à l'épée bâtarde)

suite...

Au tour suivant, le maître d'armes et la paladine s'acharnent à ravaler la façade du monstre abominable numéro 1, tandis que celui-ci ravale la façade d'un homoncule. La mage-mentaliste s'enfuit, en communiquant mentalement avec le combattant.
"Un retrait stratégique s'impose...
- Fais pas iéch, je suis concentré !
- Bon, on se casse ?
- Nan.
- On meurt ?
- Non plus.
- Il faut savoir faire des choix, mon pote ! Bye bye !
*biiip... biiiip... biiip... biiip....* "
De deux incisions expertes, la paladine découpe alors le monstre abominable numéro 1 en trois morceaux qui bougent encore. (MJ, avec un large sourire : "le buste gigote et rampe vers la tête" )
Pendant ce temps, le monstre abominable numéro 2, qu'on avait oublié, est pris de convulsions encore plus violentes, alors qu'un trou béant, aussi noir que dans le cul d'un taureau par une nuit sans lune, s'ouvre dans son abdomen, avec le hurlement inhumain de la réalité qui souffre en elle-même cette abjecte déchirure. La mentaliste est aussitôt aspirée, et y serait peut-être restée s'il n'y avait eu le virtuose martial, qui héroïquement l'attrape et... rate son jet de force. Ils sont donc deux à décoller du sol, happés par un vortex tourbillonnant qui semble déformer la réalité même. Simple illusion d'optique ? Diffraction de la lumière ? On aimerait bien le croire, mais lorsque le maître martial essaie de transpercer le ventre de la chose, la lance subit la même distorsion, et s'enfonce sans ressortir de l'autre côté.
Finalement, la mentaliste parvient in extremis à s'opposer à l'aspiration grâce à son vol télékinétique couplé à un champ de répulsion, le combattant, par contre... Il rigole encore moins. Il arrive au contact du trou noir en poussant des cris de porc qu'on égorge. (Il a foiré son jet de style) Au menu des réjouissances, il y a 34 points de dégâts dans sa face, une délicate impression de mourir, la perte "définitive" d'un point de pouvoir, et le sentiment qu'on lui arrache avec une faux rouillée la vie, l'âme, les boyaux, la rate et le cerveau. (C'te blague !)
Avec vue extérieure sur tout ce bordel, le sorcier de bataille décide que tout cela ne le regarde pas, et qu'il a fort à faire ailleurs. Il sort donc précipitamment du temple pour aller siffler son chien, qui s'était enfui.
Comme tout le monde comprend que le monstre abominable numéro 1 représente désormais un danger secondaire par rapport à son collègue, le maître d'armes se détourne de la menaçante barbaque qui lui servait d'adversaire pour courir vers le monstre abominable numéro 2, et lui saute dessus. Imaginez qu'une armoire normande pleine de briques portée par un rhinocéros furibond vous charge par surprise et vous écrase contre le sol comme un ignoble insecte sous une salvatrice semelle. Ça y est ? Hé bien dites-vous que vous êtes encore loin. Cette heureuse initiative sauve la mentaliste d'un bien triste sort. La seule coquille dans le plan, c'est que le virtuose martial se retrouve coincé entre le sol et la bête. (y'en a qu'ont pas de bol, quand même !) À la fois en passe de finir comme les ordures dans une presse hydraulique et comme de l'uranium enrichi dans le réacteur d'une centrale nucléaire, la situation de notre regretté compagnon n'est pas des plus enviables, et n'est pas de celles qui feraient rire qui que ce soit. (muahahahaha !) Cette fois-ci, il mange 64 de dégâts, mais en récupère 60 grâce au Ki. Il semble que son cauchemar touche à sa fin, car ce qu'il croit être un ange d'une ineffable beauté lui tend la main avec un doux sourire. En réalité, c'est la paladine qui, au prix d'un gros effort, lui attrape vigoureusement le bras et commence à le tracter hors du vortex. La mentaliste, encore secouée, essaie de les aider avec sa télékinésie organique, mais échoue et se meurtrit le cortex à grand coups de matrice. (échec critique : 2 aux dés ; deux points de fatigue ; -80 à toutes les actions)
De l'autre côté, c'est pas glorieux, pendant que le terrible mage de guerre appelle kiki avec une voix de vieille babouschka, la mage-mentaliste, qui n'a finalement pas fui bien loin, revient près des restes du monstre abominable numéro 1 pour tenter d'empêcher le buste de rejoindre son but. L'aide du dernier homoncule n'y fait rien : des filaments gluants happent la tête, qui va se recoller entre deux épaules.
Comme c'est raté pour le torse, l'homoncule bloque le passage (en tout cas, ce sont ses ordres...) pendant que sa maîtresse court vers les jambes, qui sont restées debout. Le mage de guerre, qui s'en revient dans le temple en réprimandant affectueusement kiki, pense soudain à lever la tête et écarquille les yeux.
"Envoie-moi ton sac, vite", lui intime la mage-mentaliste.
Sans réfléchir, comme il sied dans pareille situation, il jette un sac à dos en toile épaisse à son interlocutrice. Cette dernière l'attrape, lance rapidement un sort de "poche infinie" dessus, et le referme sur la paire de jambes. Le sac gigote. (MJ : "il essaie de résister à ton sort") Prise d'une peur panique, elle lance alors le sac en direction du mage de bataille, en hurlant d'une voix quasi hystérique : "détruis-le ! " L'intéressé n'en fait rien. Les coutures commencent à craquer et il jette le sac vers la sortie. Le projectile passe la porte et la toile retombe comme un gant vide, de l'autre côté.
Pendant ce temps, le maître d'armes continue à plaquer le monstre abominable numéro 2, mais s'amuse en plus à lui labourer la jambe, histoire de passer le temps. Le virtuose martial, avec l'énergie du désespoir, annule son poids, (après avoir prévenu) ce qui permet à la paladine de l'extraire, et de courir vers l'entrée en le portant comme un triste étendard. Il est déposé devant le temple sans plus de cérémonie, traumatisé mais vivant. La guerrière s'en retourne aussitôt à l'intérieur, tandis que la mentaliste rejoint la sortie dans un vol chaotique qui évoque un avion de chasse en flammes plus qu'une noble retraite. (Il est à noter qu'elle arrive tout de même à l'impressionnant score de 66 en style, alors même qu'elle partait à -110 en cumulant les malus. Il a jamais de la chance quand il faut, lui !)

Suite la semaine suivante.

3 commentaires:

Doctor B. a dit…

A mon avis, tu devrais seulement resumer les actions générales et mettre l'accent sur les coups d'éclats. L'approche mathématique, même si elle est intéressante, risque de devenir lassante rapidement aussi bien à écrire qu'à lire. Et à jouer aussi, car cela demande des prises de notes continuelles.

Le revers de la médaile de cette méthode, c'est que les actions marquantes sont en majorité l'oeuvre de celui qui n'aura pas le cancer du côlon ; dans les affrontements normaux, le reste du groupe ne servira, au mieux, que de faire-valoir.

Spieler a dit…

Pas con, ça... J'y avais pas pensé.
On va quand même essayer de faire participer tout le monde. (Après tout, on a tous eu de bonnes idées... toi avec tes boucliers, le maître d'armes en découpant, le virtuose martial en se suicidant... :))

Sinon, j'ai du retard, mais c'est parce que ma môman ne me laisse qu'un accès limité au clavier.
Je vais donc bientôt me rattraper.

Spieler a dit…

Voilà, j'ai fini celui-là.

Finalement, j'ai juste arrêté de suivre exactement l'ordre d'initiative, pour un récit plus souple.
C'est un peu moins long, et beaucoup plus digeste.