samedi 28 février 2009

"Jäger" ou le chasseur impitoyable...

Le Rêveur en deuil - MJ à ses heures perdues- raconte Anima Beyond Fantasy...

(Jour 18)

"Où sont-ils ?"L'homme marche seul dans le désert, foudroyant furieusement du regard l'étendue de sable s'étirant jusqu'à l'horizon.Les longs kilomètres semblent s'allonger jusqu'à l'infini. L'homme pousuit sa route, ses pieds ne laissant aucune empreinte dans le sable. "Il m'a pourtant semblé avoir ressenti leur présence par ici..."Depuis cette maudite tempête de sable, il avait perdu de vue ses proies. "Pas assez vigilant", se dit-il. Ils ont dû trouver le moyen de s'enfuir pendant la tempête sans qu'il ne le sache... Il avait continué la route avec le reste de la troupe, espérant que les agneaux bêlants s'étaient juste avancés un peu plus en direction du tombeau. Puis deux jours complets sont passés sans qu'il ne les retrouve. Il était évident que la troupe les aurait rattrapé s'ils avaient juste pris un peu d'avance... Mais ce n'était pas le cas.
Pendant le deuxième jour, toute l'expédition fut attaquée par des "Harumaïs", comme les appelaient les guides du désert avant de se faire tuer. Bien évidemment, la compagnie, désarmée sans ses meilleurs guerriers, avait perdu des plumes et s'était retrouvé traquée par des primates dégénérés habitant des dunes. "Ils ont tué nos guides pour que nous soyons désemparés...". En plus de ça, un autre badaud avait succombé, tué net par un coup de coutelas primitif dans la tempe. À ce moment là, l'homme en avait profité pour dissimuler le corps du dandy décédé, puis il décida de disparaitre à son tour. Ainsi, il serait plus libre de ses mouvements. "Jacques Clairac et ses hommes ne m'intéressent pas. Seuls comptent ma proie et ses compagnons..."
L'individu continuait sa progression tout en divagant... Il aurait pourtant juré avoir senti une trace, une infime parcelle de cette magie ! Et pas n'importe quelle magie. Elle tisse les fluxs magiques pour créer... Cela ne peut être qu'elle. "C'était sa magie ! J'en mettrais ma main à couper..."
Et ainsi, l'inconnu se lança dans un élan de folie à l'évocation de sa future victime... "Patience, petite musaraigne ! Je t'aurais tôt ou tard ! Mais la joute est bien plus distrayante ainsi... Je te trouverai, toi et tes amis, et je vous tiendrai, là, dans la paume de ma main ! Tu sangloteras, tu crieras... oui, tu me supplieras ! Tu te traineras à mes pieds, implorant pour ta misérable vie. Je me pencherai vers toi... Je te chuchoterai à l'oreille. Je te dirais combien j'en ai tué, des magiciens comme toi, et ce que je leur ai fait subir... Et finalement, tes yeux se figeront, devenant ternes comme ceux d'un poisson mort."
Achèvant de s'égarer dans les méandres de la folie, l'esprit en revient à son but premier et perd toute patience : "Je veux la trouver. Maintenant."La silhouette de l'homme s'accroupit dans le sable et se met à méditer. Le but de sa transe étant de cheminer les longs des chemins magiques, il fait abstraction de tout ce qui l'entoure. Son corps est son esprit, sillonant le long des vrilles d'énergie pure, invisibles à l'oeil humain. À la source se trouve le Flux des âmes. Cette rivière étherée est omniprésente, à la fois la source de la magie et le coeur de la Création. Se parant d'un bouclier de sentiments négatifs, l'esprit de l'homme plonge dans le torrent des âmes qui furent et qui seront. De là, il cherche et guette, tel un épervier traquant sa proie. La sensation d'omnipotence qu'il ressent est incroyable : il est le maître du temps, de l'espace et du destin. "Et dire que les autres magiciens appellent ça vulgairement "évaluer la magie", les ignares !". Soudain, des tentacules vibrent. Elles indiquent une magie à l'oeuvre. Sa magie. Celle qui consiste à créer. "C'est elle. Je sais où elle est !" Aussitôt, sa conscience émerge de l'onde. Il ouvre les yeux, se relève et commence à courir.
Au bout d'un temps interminablement long, il s'arrête : "Là."Rien autour de lui... sauf sous le sable. Des créatures cheminent, telles des taupes, sous ses pieds. Elles avancent à grande vitesse vers l'horizon. L'homme ferme les yeux et les compte une par une. Il y en a douze, aisément repérables grâce à leurs marques magiques. Ce sont des élémentaires de magie. Il lève la tête vers le ciel. Ces créatures sont les serviteurs des sorciers doués de magie créatrice. Un mage lui en avait montré un, il y a très longtemps... Refoulant une vague de souvenirs issus de cette période reculée, il se concentre à nouveau sur la direction de ces êtres surnaturels. "Ils me mèneront à elle."
Il commence à les suivre, mais elles progressent vite ; elles l'ont vite devancé de plusieurs centaines de mètres et bientôt, il perdra leur trace. Sentant qu'il commence à s'essouffler, le "Jäger" s'arrête pour reprendre son haleine. Réfléchissant pour trouver une solution rapidement, il entend alors des bruits derrière lui : des silhouettes familères se faufilent au sommet de l'immense dune. Des Harumaïs."Je vois, dit-il en souriant, le petit poisson se fait chasser par un gros poisson. Mais le gros poisson peut aussi se faire chasser par un plus gros poisson. Et moi, je serai celui-là, le plus redoutable des prédateurs. Allez, créatures dégénérées, montrez-moi où sont vos proies !".Invoquant un sortilège complexe, il se soustraya alors aux sens des chasseurs des dunes. Ceux-ci dévalèrent la pente sableuse et passèrent à coté de l'homme sans pouvoir le voir, ni le sentir, la magie faisant son office. Ce dernier prit le temps de les observer : des êtres vaguement humains, de grande taille bien que très voûtés. De grands pans de cuir cousus sur leur peau, ils portaient également des turbans noirs et capes de tissu lacéré. Leurs armes peu sophistiqués, allaient de la masse en os au lames pas affûtées en guise de poignard ou d'épée."De bien piètres guerriers, se dit-il, ils ne pourront jamais tuer mes proies. Je n'ai aucune inquiétude à me faire. Laissons-les me guider."
Et ainsi, l'inconnu marchait allègrement à la suite des Harumaïs. Il n'avait pas besoin de se presser : les primates marchaient vite mais ils étaient sûrs d'atteindre leur proies, aussi trottaient-ils tout au plus. Une heure passa de cette manière. "Jäger" put distinguer devant lui et les Harumaïs un long massif rocheux et des canyons. Dans son âme, il sentit que les esprit magiques qu'il avait pisté plus tôt n'étaient pas loin. "Hum... Ils sont sans doute là-bas. Et ils ont dû atteindre le tombeau perdu. Celui que Jacques Clairac recherchait désespérément... Oui... C'est sans doute ça... Sinon j'ignore ce qui les a amené à s'arrêter. Néanmoins, les Harumaïs vont me gêner s'ils restent entre moi et mes proies... Autant m'en débarasser maintenant qu'ils ne me sont plus utiles."
Une brêve incantation, et le sort qui le masquait à la vue de tous se dissipa. Puis, plaçant ses mains en porte-voix, il cria. Les créatures cannibales se retournèrent. Là, derrière elles, une silhouette les défie du regard. Une seconde plus tard, elles se ruent sur lui...Le temps semble se ralentir. "Humons l'extase." L'homme plonge les mains dans ses poches. "Oui, elles sont là. Donnez-moi plus de pouvoir..." Lorsque le premier aggresseur arrive à portée, une décharge jaillit de ses mains. Le combattant Harumaï contemple, ébahi, le trou qui remplaçe dorénavant son estomac, puis il s'effondre sans comprendre. Un sourire flotte sur ses lèvres. "Et de un." Le deuxième guerrier vit la peau, les muscles et les os de son torse se décomposer sous l'onde de pouvoir. "Et de deux." Le suivant atterrit lourdement sur son coccyx dénudé, ses jambes ayant disparu... À partir du quatorzième, "Jäger" cessa de compter, commençant à éprouver l'ennui de l'enfant qui se se lasse de son nouveau jouet... La moitié des ennemis s'était enfuie. La moitié restante était divisée entre supidité et frayeur.
Non loin de là, des chameaux gémissent nerveusement, hésitant à s'enfuir, tandis que dans le ciel, une silhouette éthérée assiste, choquée, au spectacle morbide avant de se précipiter vers l'intérieur du complexe funéraire. "Il est arrivé..."

vendredi 27 février 2009

La profanation.

27/02/2009

Nos anciens compagnons n'ont pas de chameaux (je me suis trompé la semaine dernière) et ne sont plus que cinq. Avec nous six, il reste onze membres ayant survécu au voyage, ce qui fait 50% de morts, soit beaucoup moins que le quota habituel. Jacques Clairac a beau nous affirmer que cette expédition est un désastre, je pense que, comparée à d'autres, il s'agit pour l'instant d'une réussite. Tout est relatif, comme dirait l'autre.
"Mais que faites-vous là ? s'exclame Clairac, nous vous croyions morts !"
Nous lui retournons le compliment, et il nous narre ce qui leur est arrivé. Après la tempête, ils nous crurent perdus, car nous avions disparu. Ils sont alors attaqués par des hommes sauvages du désert, qui visaient en priorité les guides, avec un certain succès. Soit c'est un coup de chance, soit c'est beaucoup de savoir-faire, mais les trois guides et un homme supplémentaire périssent sous les coups des troglodytes. Jacques Clairac et les survivants, face à cette situation pour le moins précaire, décident de s'enfuir intelligemment pour ne pas mourir pauvres et sans une dernière cuite. Ils marchent aussi vite qu'ils peuvent pendant une journée entière, pour distancer leurs poursuivants, et finissent par arriver à l'oasis.
Le chef de l'expédition est agité, et nous annonce qu'il ne sait pas si les attardés anthropophages qui les poursuivent sont à dix kilomètres ou deux cent mètres, il nous exhorte d'ailleurs avec raison à ne pas rester ici, car même avec notre puissance exceptionnelle, nous ne tiendrons pas face à plus de trente individus. (ce qui reste à vérifier)

Suite, au passé simple parce que c'est plus joli...

Jacques Clairac nous annonça alors que nous étions très proches du tombeau, dans lequel nous pourrions nous abriter et nous défendre contre les sauvages. Deux des quatre hommes qui l'accompagnaient avaient le bras en écharpe, et l'air harassé de ceux qui marchent sans croire à leur survie possible. Le premier, Anselme, refusa avec vigueur de laisser le "médecin" du groupe lui examiner le bras. Le second (Friedricht, comme le peintre) fut plus docile, et montra un bras visiblement déchiqueté par des lames crantées, rouillées et/ou émoussées. La mage-mentaliste passa la main sur ces plaies, qui se refermèrent comme par magie, et pour cause.
Nous partîmes donc le plus vite possible, après qu'ils eurent fini de remplir leurs gourdes, et marchâmes dans la direction que nous indiquait Jacques Clairac. Nous étions plusieurs sur les chameaux, ce qui nous ralentit un peu, mais les survivants étaient soulagés de ne plus marcher. La mentaliste utilisa sa forme astrale, dans le but d'explorer les environs mais il faisait trop noir pour distinguer quoi que ce soit. Nous avançâmes ainsi jusqu'au jour, suivis par la forme astrale de la mentaliste. Dans la matinée, les homoncules sortirent du sac de leur maître, et commencèrent à nager sous le sable (mouvement souterrain) pour remodeler la surface et effacer nos traces. Après les avoir effacées sur un kilomètre, ils nous suivirent, toujours sous le sable, comme des squales redoutables et carnassiers.
Nous arrivâmes vers midi à l'ombre d'un canyon, et fîmes une petite pause-bouffe. L'ambiance était morose, et de fait personne ne se risqua à préparer de thé. La mage-mentaliste, avec sa forme astrale, s'éloigna de nous pour repérer nos poursuivants. À sept cent mètres derrière nous seulement, elle aperçut au loin ce qui semblait être une horde de singes sous-doués, et retourna le plus vite possible dans son corps, pour avertir tout le monde de l'imminence du danger. Les membres de l'expédition semblèrent surpris ("mais si ! Intuition féminine !") mais acceptèrent de repartir dans les plus brefs délais.
Nous partîmes, donc. Après quelques heures de marche, Jacques Clairac nous fit bifurquer à 90°, et les homoncules se virent donner l'ordre d'effacer toute trace de notre passage dès lors. Au bout d'un temps assez court, celui qui nous dirigeait consulta un carnet, se tourna vers nous, et nous dit "c'est là". Le virtuose martial commença à creuser comme d'habitude, c'est à dire comme une foreuse hydraulique. Sous le sable, les homoncules exploraient, et finirent par trouver l'entrée du tombeau, que désigna sans se tromper la mage-mentaliste pour éviter à son compagnon d'infortune de creuser en vain comme d'autres se battent contre des moulins à vent.
Bientôt, l'ouverture apparût et, courbés, nous entrâmes non sans avoir allumé des torches et laissé courir nos chameaux. C'est la descente aux enfers.
Je vous ai reproduit le magnifique schéma que le MJ nous a fait :



(pour les sous-doués, et je sais qu'il y en a, (jaune) ben non, vert = sable ; bleu = ciel ; gris = roche)
Au début, l'entrée fait 1.50 mètres de haut, mais cela s'élargit ensuite.
La mentaliste est en communication mentale avec le virtuose martial, et la mage-mentaliste avec la paladine.
Après une marche silencieuse qui nous semblait fort longue, nous arrivâmes à une arche sculptée, et pénétrâmes dans la tombe. Nous fîmes une pause à l'entrée, transis de fatigue et de peur pour certains, avec interdiction formelle de nous éloigner, car il nous fallait par-dessus tout rester groupés. La mentaliste visita les lieux à l'aide de sa forme astrale, mais le noir l'empêchait d'y voir clair (ah bon ?) Elle trouva malgré tout deux murs "magiques", qu'elle ne pouvait pas traverser, même en son état fantomatique. Pour plus de sécurité, elle retourna voir en vitesse à l'entrée et, entendant du bruit, elle monta assez haut pour avoir une sacrée surprise. Au loin, les troglodytes se faisaient massacrer par un homme, seul, qui marchait tranquillement en démembrant littéralement ses adversaires. Autour de lui, d'étranges sphères semaient la panique parmi les survivants. (MJ : "Imagine que tu retouches l'image sur photoshop, que tu fasses des cercles à l'intérieur desquels les couleurs sont en négatif. Eh ben, c'est à peu près ça.")
La mentaliste, heureusement invisible, illustrait parfaitement ce qu'on appelle l'éloge de la fuite. Elle retourna nous voir, et annonça aux PJs qu'un type était en train de massacrer nos poursuivants, notant au passage que l'assassin avait posé des pièges à loup près de la porte (MJ : "c'est bon à savoir, en cas de fuite précipitée...")
"-Ah, bon, il est sympa, alors ! dit le virtuose martial avec un sourire niais.
-Je crois qu'il vient pour nous... lui répondit la mentaliste."
Fin de la pause, nous nous dirigeâmes vers le centre, et la grande pièce hypostyle. Il y avait des hiéroglyphes un peu partout sur les murs. Jacques Clairac ne parvenait pas à les déchiffrer, mais la mage-mentaliste utilisa le sort "compréhension des langues" pour le faire à sa place. Nous étions dans le tombeau d'Athmanoteph (je sais pas comment j'ai fait pour m'en rappeler) et les incriptions promettaient une mort "sans fin" et "sans au-delà" pour les profanateurs. "probablement pour faire fuir les pillards", dixit Jacques. Il s'étonnait de l'érudition de la mage-mentaliste (tu m'étonnes) et la questionna sur un cursus virtuel en Ilmora.
Au fond de la pièce se trouvait une grande dalle de béton armé, que le virtuose martial ne mit pas longtemps à abattre au burin. Nous entrâmes alors dans la salle funéraire, dans laquelles étaient disposés des vases canope autour d'un sarcophage.
Petit plan des lieux :



1) Entrée
2) Lieu de la pause.
3) Mur infranchissable (c'est pareil de l'autre côté)
4) dalle de béton armé
5) entrée sculptée
6) sarcophage.

Le Mage de guerre et le virtuose martial essayèrent de soulever le lourd couvert de pierre, bois et or qui couvrait le cercueil. Une fois ceci fait, ils trouvèrent un deuxième couvercle, beaucoup plus lourd (quasi-exclusivement métallique) qu'ils peinèrent à déplacer, mais qui finit par être retiré également.
Pendant ce temps, la paladine ouvrit un des vases, répandant une abominable puanteur dans la pièce. (pour info les vases canope contenaient les organes des défunts.) Elle le referma vivement.
Au moment où la momie était enfin visible (enfin, sous les bandelettes et le masque), un hurlement apocalyptique retentit dans la crypte, faisant pressentir à tout un chacun que la fin était proche.

vendredi 20 février 2009

Au-dessus de la mer de sable.

20/02/2009

Une étude approfondie des tours d'acier nous permet de constater que la première n'est pas dans la mer de sable, et comme nous n'avons nulle part ailleurs où aller, nous décidons de grimper et d'errer au gré des passerelles métalliques, jusqu'à ce que mort s'ensuive, ou jusqu'à ce que nous trouvions la sortie. Déjà, monter les chameaux est toute une aventure, et, alors que certains prennent la bride et font monter leur bête sans problème, d'autres se tâtent pour les monter en télékinésie organique ou les faire hisser par des homoncules suants. Finalement, avec le concours gracieux des rares d'entre nous qui ont investi en équitation, nous parvenons à faire monter toutes les bêtes en haut, plus ou moins en bon état.
Détails amusants : les tours ne sont (d'après l'Ô combien extraordinaire culture occulte et historique des moins sous-doués d'entre nous) pas des constructions humaines et leur métal est complètement inattaquable au couteau. De plus, il est chaud mais pas brûlant. (MJ : "Avec un métal normal, la peau de ta main devrait rester collée dessus")
Le complexe des passerelles est... complexe. Il est immense et déroutant. C'est comme un labyrinthe. Au fur et à mesure de notre avancée, nous voyons des bêtes de plus en plus grosses qui folâtrent paisiblement dans les flots sableux. D'abord de la taille de requins, puis de baleines, puis de choses qui n'existent pas, puis... (MJ : "À côté de celles-là, les baleines ressemblent à des sardines...") Bref, nous écartons sans regrets l'idée du radeau pour la traversée. La mentaliste virevolte dans les airs et nous prévient des cul-de-sacs et autres pièges.
À la fin du premier jour, nous n'en sommes toujours pas sortis, malgré une trèèès longue marche. Au soir, nous dressons les tentes sur le métal qui refroidit lentement et diffuse doucement la chaleur emmagasinée sous le soleil du désert. C'est alors que le MJ nous annonce avec un grand sourire que nous n'avons plus d'eau, et que je lui réponds avec un grand sourire également que j'ai 650 litres de réserve, pour les coups durs, et à manger pour un mois. (quand je vous disais qu'on était devenus paranos...) Avec ça, on peut tenir 28 jours, sans forcer.
Comme on s'ennuie, presque tout le monde s'essaie à faire du thé, et comme nous restons trois jours dans les nuages, à courir sur les passerelles et à danser face à la mer, nous avons le temps de goûter toutes sortes de thé, allant du poison foudroyant au thé millénaire des moines tibétains, en passant par le "earl grey" et par la tasse de boue. Sans surprise, notre cuisinière titulaire, à une exception près, ne parvient pas à faire mieux que de la pisse de chameau. Et parfois, on se demande... (MJ : "À la fin du scénar, y'en a qui vont gagner 10 points en cuisine, et d'autres 10 en poisons.")
Après ces trois jours, nous sortons de la mer de sable et nous enfonçons dans les terres de sable. De piteuses tentatives de localisation ne nous permettent que de savoir où se trouve le nord, mais pas le sud. Alors nous partons dans une direction plus ou moins opposée au grand blond. (c'est à dire la mer de sable, par glissement du "grand bleu", mais vous aviez sûrement deviné, alors que celui qui lit par-dessus mon épaule, non.)
La mage-mentaliste utilise sa forme astrale pour avancer à 50 km devant les autres, par mesure de sécurité, entre autres. Pendant ce temps, ses homoncules la portent, car le ridicule ne tue pas.
Elle finit par apercevoir une oasis, et retourne voir ses compagnons pour les prévenir. Nous arrivons vers midi au lieu sus-cité, ravis de pouvoir faire une pause. (MJ : "Cette oasis est un peu spéciale...) Déjà, elle est grande, très grande. Ensuite, y vivent de beaux oiseaux blancs, mais on s'en tamponne : leurs plumes valent de l'or, donc... génocide incoming, de différentes manières, mais surtout une : la mort psychique. (dommage que j'aie pas encore "zone", ça aurait donné ! Surtout avec ~460 de talent !)
Nous décidons d'y passer la nuit, mais la nuit n'est pas paisible. Outre ceux qui se réveillent à minuit pour aller pisser ou dégommer des piafs, nous sommes dérangés vers deux heures du matin par la venue de cinq hommes harrassés, que nous reconnaissons comme étant nos anciens compagnons. Ils n'ont plus que quatre chameaux, pas de guide, et semblent tous plus ou moins amochés. Deux d'entre eux ont un bras en écharpe.

Suite la semaine prochaine, si je ne suis pas renversé par un 19.5 tonnes d'ici-là.

lundi 16 février 2009

Le Rêveur en deuil - MJ à ses heures perdues- raconte Anima Beyond Fantasy...

Il arrive que les PJs ne soient pas les seuls à penser...

(Jour 10)

Une chaleur de plomb écrase les voyageurs, pendant que le soleil les menace furieusement de ses rayons. Progresser dans le désert est vite pénible... La température accablante force le groupe à faire une halte et à monter des tentes pour se réhydrater et se préserver du soleil zénithal.

"La fatigue affecte tout le monde, se dit l'homme, tout le monde a chaud et soif. Mais aucune de ces contraintes physiques ne me concerne..."

L'homme est euphorique. Il est en chasse depuis plus de trois semaines, peut-être quatre. Peu importe, le temps ne compte pas. Seul vaut le plaisir.
Engagé à ce point dans le désert, il n'est plus question pour l'expédition de faire marche arrière. L'homme sourit. Il pourra bientôt s'en donner coeur à joie ; ce soir même. Des visages las l'entourent. Tous ceux-là subissent l'ennui d'un long voyage sur une terre étrangère et peu hospitalière.
"Ils ne sont que des gêneurs. Je les éliminerai tous. Bientôt..."
Pour l'instant il se contente de s'amuser comme un chat avec une souris.

Se tournant vers l'objet de ses désirs, il se met à penser, songeur : "Quel dommage pour toi... que tes pouvoirs ne te permettent pas de m'identifier... Patience... Tout vient à point pour qui sait attendre..."

Une tempête de sable se faufile à l'horizon. Un homme part vérifier son équipement sur son chameau.
"Il ne mange pas, il ne boit pas, il ne dort pas... Il n'est pas comme les autres... Il doit mourir... Ou du moins, en temps voulu..."

Une femme propose du thé dont personne ne veut.
"Je voudrai tellement... l'entendre... crier... jusqu'à ce que... sa tête... explose..."

Un jeune homme caresse son chien avant de lui donner à boire.
"Petite flamme... Combien de temps continueras-tu de briller ? Ne crains-tu pas d'être soufflé par un coup de vent ? La question me taraude, je l'avoue..."

Un rôdeur aux alentours vérifie scrupuleusement ses nombreuses poches tout en scrutant les badauds.
"Tu me laisse perplexe, loup sans royaume. Deux assassins ? Coincidence ? ...Destin ? Quel passé traines-tu derrière-toi comme un boulet ?"

Une femme portant un voile couvrant intégralement son corps accepte du thé de l'un des guides du désert.
"Petite idiote. Crois-tu que le destin protège les proies sans défense ? Non, elles meurent dévorées par les prédateurs. Dépêche-toi de me donner satisfaction ou je devrai te tuer avec un goût amer en bouche..."

Une guerrière imposante affûte son épée méthodiquement.
"Une lame n'est rien contre le destin. Et le tien est de mourir avec tes amis quand l'heure sera venue."

La pause est finie. Toute la troupe reprend la route, les chameaux formant une file indienne. Les heures défilent et semblent s'allonger à l'infini.

"Les ignares... Ils trouvent le désert monotone... Pourtant, il n'en est rien...Loin d'une infinie succession de dunes, nous constatons maints regs, plateaux, falaise rocheuses, marais salants... Le vent déplace les dunes et les rends vivantes... Et le ciel ! La course du soleil pare le désert d'une éblouissante symphonie : jaune, ocre, violet, rose, rouge, orange... Suis-je le seul à avoir des yeux ?"

Un cri vient interrompre cette méditation : "Des inkals !"

Au loin, trois silhouettes inhumaines courrent en direction des voyageurs...

vendredi 13 février 2009

Le sable, l'air et la mer.

13/02/2009

J'ai envie de dire : ça commence mal. Cependant, je ne le dirai pas, parce que vous ne m'entendrez pas. Il serait plus intelligent de l'écrire, ce qui entre nous m'arrange bien, parce que c'est déjà fait. Pourquoi ça commence mal, d'emblée ? Eh bien, je pense à quelque chose en particulier, je vous l'accorde, (sans quoi ce serait complètement inepte, car il n'y a pas eu de changement radical de configuration entre cette séance et la précédente) mais il faut avouer que la situation s'y prête bien.
Poussons plus avant cette réflexion : nous sommes...
- Quelque part au milieu d'un grand désert hostile, plein de pièges, de vers des sables et de... SABLE qui pénètre partout sous les vêtements, pour aller se loger dans tous les interstices, y compris les moins agréables.
- Poursuivis par un psychopathe surpuissant qui assassine d'un regard tous ceux qui se mettent en travers de son chemin, et les autres aussi. (pour le fun)
- Soupçonnés en permanence de crime de lèse-normalité.
- Pour certains d'entre nous, accusés à raison (c'est pire !) d'incompétence dans nos domaines respectifs.
Ce qui en soi ne serait pas si terrible, si notre *apprécié* compagnon l'assassin ne se sentait pas obligé, de peur que son rasoir ne rouille, d'égorger un pauvre type pendant la nuit, sans aucune autre raison que de réduire le dénominateur des bénéfices hypothétiques de cette expédition. Alors, bon. "rasoir !" ; "oups !" ; "Compresses !". Il enterre (enfin... ensable) ensuite sa victime sous le sable, à une dizaine de mètres du campement, et repart l'air de rien pour faire ses ablutions. Trouvez l'erreur... En tout cas, le lendemain matin, nos compagnons de route l'ont trouvée !
Déjà, la tente est recouverte de sang (les jugulaires... il vous faut un dessin ?), ensuite, il n'a pas effacé ses traces (= on retrouve le cadavre) et pour finir, il veut absolument faire valoir ses compétences en pistage, et aider (ou plutôt induire en erreur) les enquêteurs. Et bien sûr, le chef de l'expédition, Jacques Clairac, charge le reste du groupe de trouver et d'éliminer cette ordure d'assassin. [Cleanse !/purge !/purify !] Nous ne mettons pas longtemps à éliminer nos derniers doutes quant à l'identité de ce dernier. Ce qu'il nous faut, à présent, c'est une tête de turc.
Sans vraiment chercher, nous trouvons un type patibulaire, qu'une analyse mentale nous décrit comme tueur, voleur, instable, agressif, dangereux, voyageant pour se faire oublier des autorités. (voire des services sociaux) En plus il est malpoli. À croire que Dieu (qui est Dieu dans un jdr ?) a choisi Anselme pour la mission de se faire accuser à notre place. Amen. Les choses ne se passent pas trop mal (le virtuose martial prend les surveillances en main) jusqu'à ce qu'une tempête ne survienne.
Là... c'est étrange. La tempête dure longtemps. Très longtemps. Au bout d'un moment, aux cris des chameaux se mêlent des cris humains, et des bruits de métaux qui s'entrechoquent : un combat ? La densité du sable nous empêche de voir quoi que ce soit de plus que quelques silhouettes informes, et nous interdit bientôt d'ouvrir les yeux. La mentaliste crée un champ de répulsion qui lui permet de garder les yeux ouverts, et même d'avancer, mais le vent devient encore et encore plus fort. La mage-mentaliste utilise un pouvoir de télépathie pour détecter ce qui se trouve à proximité. Bilan : il y a les chameaux, nous, le reste de l'expédition et... c'est tout.
Et puis ce tout s'arrête. Silence.
Nous ouvrons les yeux. Nous nous trouvons dans un immense lieu au sol lisse et cristallin, le silence est absolu. Il n'y a plus personne qui nous accompagne. On ne distingue rien à l'horizon, si horizon il y a. Test d'occultisme : 215. La tempête de sable était peut-être un "portail" vers la veille. La veille étant un monde qui évolue en fonction des émotions et ambiances, on comprend que dans un désert, il n'y ait pas grand-chose.
Et puis, l'environnement se trouble, et le désert réapparaît. Cependant, ce n'est pas le même endroit, et nous ne retrouvons pas nos compagnons de voyage. La mentaliste s'envole ; le virtuose martial grimpe en haut d'un grand rocher, et finit par apercevoir quelque chose, loin. Comme un reflet métallique.
Nous nous en approchons. C'est une tour d'acier, que relie une passerelle métallique à d'autres tours semblables. À proximité de la tour, il y a une véritable mer de sable : notre progression prudente nous épargne de nous y noyer, mais ce n'en est pas moins incroyable. Le sable, sans être humide ("liquide" à proprement parler) est complètement liquéfié, sa surface se ride avec le vent, comme le ferait l'eau d'un lac.

Image de la veille dans le désert (dîtes merci au MJ) :



Suite la semaine suivante.

vendredi 6 février 2009

Un pays accueillant.

13/12/2008- 06/02/2009

À la suite de très nombreuses plaintes de mes très nombreux fans, je vais continuer, pour voir. Cependant, je signale que le fait que l'on m'aime ou que l'on ne m'aime pas ne m'émeut même pas. (essayez de prononcer ça !)
Voyons voir... Où en étions-nous ? Nous allions au désert du Salazar en paquebot, pour nous enrichir en un temps record et mourir en beauté. Voilà qui résume bien. Sur le carter, nous avons deux-trois mésaventures pas bien méchantes. Le maniaque aux lettres cachetées fait des siennes, et nous recevons à nouveau (trois d'entre nous) des lettres toujours aussi poétiques. (je vais te faire la peau, ma suave petite hermine aux poils de soie d'orient... Enfin, des conneries dans ce goût-là.) On pourrait aussi mentionner le goéland que nous retrouvons crucifié sur la porte de la cabine des femmes. Cet oiseau étant la réincarnation de l'âme d'un marin mort dans l'esprit épais des plus crédules de ces derniers, on peut comprendre que ça fâche certains d'entre eux qui feraient bien subir le même sort aux trois femelles maudites (tous les marins sont homos, vous ne le saviez pas ?) qui ont osé s'embarquer sur ce bateau.
Pour finir, lors d'une tempête, un marin disparaît dans des circonstances mystérieuses. Notre ami l'assassin, qui s'ennuyait, l'a tué et dépouillé avec le style indémodable de la corde à piano. Juste pour ne pas perdre la main. (Tombé à la mer pendant la tempête... ça aurait pu arriver à n'importe qui.) Nous passerons une bonne partie du voyage à nous prendre la tête, à lui lire l'esprit et à le surveiller pour éviter toute récidive imprudente.
Arrivée sur la côte : nous avons un dernier pays à traverser avant d'arriver dans le désert. Au programme, changement de look et de régime. À partir de maintenant, c'est 4 litres d'eau par jour et djellaba pour tout le monde. Globalement, qu'est-ce qu'on fait ? Comme d'habitude. C'est à dire qu'on achète tout et même plus : tout ce qui est peu ou prou susceptible d'avoir la plus petite utilité dans les recoins les plus pervers de la tête du MJ ou quelque part dans les plus sombres tréfonds des abîmes cauchemardesques de notre propre paranoïa est immédiatement réquisitionné pour la cause commune la plus noble ou la cause personnelle la plus égoïste. Merci.
Nous partons en chameau après quelques sommaires conseils de survie. (MJ :"Et je me suis renseigné..." Aka, on va pas s'en tirer comme ça.) Au fur et à mesure du voyage, la mentaliste et la mage-mentaliste (respectivement engagées comme... cuisinière et médecin, avec respectivement 0 en cuisine et 0 en médecine...) se voient vite interdire, l'une de préparer le thé, l'autre d'ausculter les malades, après quelques mémorables fiascos. De fil en aiguille, on arrive dans le désert.
Premier incident, un membre de l'expédition échappe de justesse à une mort certaine. Alors que nous guettions une oasis, celui-ci hurle qu'il la voit et s'éloigne de la file sur son chameau en faisant de grands gestes stupides. Soudain, il tombe dans un trou de sable, et s'y enfonce également sur son chameau en faisant de grands gestes stupides. Le virtuose martial et la mentaliste, sans chameau ni grands gestes stupides, eux, parviendront à le tirer de là avec le soutien de plus en plus rare du reste de l'expédition. Je dis de plus en plus rare, car on voit sortir du trou de sable des vers énormes de 20 mètres de long qui ne donnent pas très envie de s'approcher. Beaucoup de nos "alliés", ainsi que la mage-mentaliste, s'enfuient sur ou vers leur chameau avec de grands gestes stupides. Enfin, bon, je sais pas comment ils ont fait, mais ils ont réussi.
Malheureusement, à partir de là, les incidents se multiplient. On a un mort, une nuit, qui porte la trace d'une morsure de serpent. (test de médecine, et diagnostic : il est sans doute mort de vieillesse.) Ensuite, nous nous ferons attaquer par des sortes d'insectes géants à armure chitineuse, censés nous occuper un bon moment. "censés", car nous avons ce jour-là des dés capricieux, qui font invariablement soit un super jet, soit un jet de merde. On a donc quelques dizaines de jets ouverts et plusieurs maladresses dans la soirée.
Ceci expliquant cela, les créatures se font... massacrer ; la mentaliste se perfore à nouveau le cortex et se mange de la fatigue grâce à des critiques en série ; la mage-mentaliste se fait one-shot, reste consciente et se relève en pleine forme au tour suivant. (je m'en souviens : défense du bouclier : critique ; défense normale : critique ; Rphy : super jet ; accumulation, sort de soin, jeu, set et match !)
Le virtuose martial claque son ki à vitesse grand V et fait un jet moisi (4 ou 5) , et les deux autres combattants explosent les créatures à coups de jets ouverts. (voire double jet ouvert) Enfin, bon, les bestioles tuent à nouveau un membre de l'expédition. Certains regardent à présent le virtuose martial de traviole, (bah oui, les éclairs lumineux, c'est pas hyper discret) d'autres lui collent aux basques, croyant qu'il s'agit d'un ancien de l'ordre du ciel. On se demande également d'où vient cette boule de feu de 40 mètres de diamètre qui a tué la dernière créature...
Le lendemain, bonne surprise : le plus grand fan qui léchait les bottes de notre maître du ki a passé l'arme à gauche. Crise cardiaque ? Il faut croire que certains ne supportent pas les rigueurs du désert. Dans la journée, un autre homme est piégé dans un trou à vers, et nous n'arrivons pas à le sortir. Beaucoup de tentatives différentes, mais les cordes cassent mystérieusement et la mentaliste voit ses pouvoirs psys se résorber sitôt qu'elle essaye la télékinésie organique. Les magiciens perçoivent difficilement mais distinctement une activité magique : quelque chose se trame.
Charmant pays...

La suite (peut-être) la semaine prochaine.