vendredi 17 avril 2009

Feu, poussière et sang.

17/04/2009

Avant toute chose, je tiens à signaler que je suis très content de ce titre très stylé. Voilà.
Virgil était quelque peu agité, à tous les sens du terme. C'est-à-dire que ces étranges petites bêtes le tenaient par les jambes dans un équilibre instable, alors qu'il maintenait avec peine cette incontrôlable réserve de zéon concentré entre ses mains. Il regarda dans la crypte, et vit le tueur penché sur un sarcophage. Il se tourna vers eux, et sourit, commençant à marcher. Virgil s'apprêtait à lancer son sort, quand, soudain, la silhouette de Jäger se fit trouble, puis fantomatique. Il n'eut que le temps d'apercevoir des objets brillants entre ses mains avant que sa cible ne disparaisse complètement. Virgil retint son sort en même temps que sa respiration. Se pouvait-il que... une illusion ? Non. Les bruits de ses pas résonnaient, puis s'estompèrent : il était bien là.
L'indécis pyromancien déclencha son sort, un sort dévastateur, quasiment impossible à éviter :(difficulté "quasiment impossible", tout à fait.) la tempête de flammes qui allait, du moins l'espérait-il, réduire à néant, ou au moins à l'état relativement peu angoissant de mauvais souvenir, ce psychopathe invétéré. Les flammes commencèrent à se concentrer au milieu de la pièce, annonciatrices de leur déferlement proche sur une cible condamnée. Les homoncules le déposèrent à terre, et Virgil fit un pas en arrière, alors qu'un fin nuage de poussière, allant en s'épaississant, se soulevait du sol. Il tourna brièvement la tête vers Nalya, qui regardait avec une visible concentration cette vague de particules qui vint envelopper une silhouette au niveau de la porte. Grâce à elle, ils pouvaient le voir ! Merde ! Merde ! pensa paradoxalement Virgil en se rendant compte que son adversaire était sorti du rayon d'action de la tempête de feu. Il commença à réfléchir à toute vitesse, mais fut interrompu par quatre vagues diverses et successives
La première fut un rouleau de flammes rouges qui envahit presque instantanément la salle voisine, et qui l'obligea à plisser les yeux, non tant à cause de la soudaine lumière que de la vague de chaleur qui s'ensuivit. La seconde fut un éclair noir étonnamment éblouissant au vu de sa couleur qui partit des mains de Jäger pour aller frapper quelque chose, juste à côté de Virgil. La troisième fut une giclure de sang venant de la droite, dont il se protégea en mettant la main devant son visage, ce qui ne l'empêcha pas d'en être décemment maculé. Il eut tout juste le temps de voir des homoncules disparaître avant la quatrième vague, qui ne fut rien d'autre qu'une déferlante d'objets hétéroclites charriés par des centaines de litres d'eau. Virgil esquiva comme il put un maximum de ces choses. (Y compris cette foutue pelle qui passa à x centimètres de sa gorge, avec x<2, et fort susceptible de le décapiter.) Une fois l'explosion à peu près terminée, Virgil écarta un morceau de tissu qui lui bouchait la vue, faisant tomber une scie égoïne au passage, et regarda autour de lui. Nalya n'était pas blessée, mais reculait (Doctor b : "Non, je m'enfuis pas !") nerveusement dans le couloir. Où était l'autre ? Ana ? Une pièce d'or roula tristement, dans un tintement métallique et solitaire. Virgil la suivit des yeux jusqu'à ce qu'elle s'arrête, à côté d'une botte. Environ un mètre soixante-quinze plus haut, Jäger le regardait d'un air mauvais. Il avait des écorchures et quelques ecchymoses sur le torse et le visage. (comme ça, ça va ?) Il pointa une main et des prunelles haineuses vers Nalya alors que le sorcier, un peu de bataille quand même, tirait son katana en faisant un minimum de bruit. Il regarda du coin de l'œil, et vit apparaître une sphère blanche près de Nalya, qui se protégea le visage de l'avant-bras, et reçut le choc de plein fouet, en vacillant, mais résista.
C'était le moment ! Jäger ne le regardait pas ! Virgil frappa deux fois, et deux fois son katana ripa sur le bouclier d'ombre. C'est à ce moment-là qu'il aperçut quelque chose au bout du couloir. C'était Néro, qui arrivait en courant sur les murs et sur le plafond. Le virtuose, qui pour le coup portait bien son nom, se dit-il, chargea Jäger par le haut, essayant de le perforer de sa lance. Nalya, toujours opérationnelle, dégaina un poignard qui fusa comme par magie en direction du tueur, et Virgil, utilisant toutes ses forces, leva à nouveau son katana pour tenter de percer la défense de ce bouclier. Le feu meublait la scène de son bruit infernal.
Toutes les attaques rebondirent sans toucher leur cible. Jäger leva les yeux au plafond, Virgil pensa fugitivement que cela lui donnait l'air exaspéré, alors qu'il regardait simplement au-dessus de lui. Le tueur tira un objet brillant de sa veste. Un autre éclair noir jaillit, et Néro tomba comme une araignée morte, les yeux écarquillés, comme sous l'effet d'une surprise intense. Son sang clair avait jailli, et éclaboussé Virgil et Jäger, ainsi que le sol et le plafond, au dessus et en dessous de lui.
Non ! pensa Virgil en croyant ses derniers instants venus. Jäger le regarda et lui adressa un sourire triomphant, et puis tout s'arrêta. Il conserva ce sourire une, deux, trois interminables secondes, avant qu'un mince filet de sang ne lui coule de la narine. C'est alors que Virgil vit la lance qui le transperçait de part en part, et Néro qui, dans l'état qu'on sait, s'était relevé pour laisser au moins ce souvenir à son bourreau. (immunité à la douleur + immunité à la fatigue, ça aide) Le feu détachait les silhouettes d'un fond rouge et jaune éclatant. Néro s'écroula, laissant sa lance dans sa victime, qui chuta mollement elle aussi, avec la grâce habituelle d'un cadavre. Virgil s'appuya contre le mur. Il ne savait pas si le combattant à la lance était vivant ou mort, et même pas si cela lui eût importé de le savoir. Les flammes se résorbèrent. Nalya lui disait quelque chose. Les autres arrivaient. Il ferma les yeux sur ce couloir habité par un chaos indescriptible, tapissé de sang mêlé de poussière coagulée par l'eau, où un palanquée d'objets incongrus erraient, épars, et s'assit.

Suite la semaine prochaine. (non, pas de formule inusitée pour cette fois.)
J'ai fait un effort parce que 1) c'est la fin du scénar et 2) mon perso s'est fait one-shot, mais je vais conserver ce point de vue interne, plus simple d'usage et, que sais-je ? plus plaisant. Je ne prendrai pas toujours le même perso, mais, de manière générale celui qui peut le mieux résumer les évènements, et, de manière particulière celui que j'ai envie de prendre.
Autre détail : en me relisant, je me dis que vous pourriez avoir des doutes, mais Néro est vivant, hein.

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