samedi 25 juillet 2009

Ecrits d'une mentaliste intérimaire.

17/07/2009

1er Mai 98x

Je crois qu'il est mort.
Vraiment mort...

Mes tentatives pour le réanimer avec de l'énergie semblent sans effet, et les autres restent les bras ballants.
''Paola'' finit par se décider à l'examiner sur ma demande alors que Myllenia se sent obligée de sortir un commentaire bien senti, mais néanmoins tout à fait adapté au pathétique de la situation : ''Non, mais quel con !''.
Et pendant ce temps, l'eau qui composait le soi-disant ''garde du corps'' continue de se répandre dans la pièce...

Mais n'est pas médecin qui veut et Paola se redresse bien vite du corps toujours sans vie de Max en le faisant savoir. Voulant bien faire et paraître plus efficace, Nero ne trouve rien de mieux que de lui assener de paires de claques, comme si cela pouvait suffire, avant de se faire écarter vigoureusement par la paladine.
Son verdict est bref et sans appel, Max est bien mort...

$NOM qui en a terminé avec les volets depuis quelques instants nous regarde d'un air passablement énervé, charge le corps de Max sur son épaule, et redescend l'escalier, suivi de Néro, Myllenia et Virgil.
Paola nous retient Kurt et moi pour discuter de ses intentions. La première est d'essayer de se faire passer pour Max à l'aide de sa magie d'illusion vis-à-vis de l'ordre de Magus, ce à quoi j'objecte qu'ils sont probablement suffisament doués pour découvrir sa manoeuvre très facilement. La seconde, réjouissant notre assassin de service, consiste simplement à régler son compte à notre ''hôte'' pour qu'il ne puisse pas prévenir l'Inquisition.
Tous des dingues. Je préfère aller vérifier ce qu'il se passe en bas.

Effectivement, j'avais raison d'avoir peur, car si voir un de ses amis se faire tuer par une espèce d'ombre est difficile, voir ce même ami mort se faire fourrer des gousses d'ail dans la bouche sur une table de cuisine, puis se faire coudre les lèvres par un grand type baraqué marmonnant que c'est pour empêcher les morts de se relever, c'est autrement plus dérangeant, n'est ce pas ?
Nerveusement, c'est trop pour moi et Virgil. Non, pas de crise de nerfs, juste le sentiment que notre tour viendra aussi, et bien plus tôt qu'on ne le voudrait...

$NOM en ayant terminé avec ses procédés destinés à rendre la mort définitive, se retourne vers nous et nous explique de sa manière affable habituelle, rendue encore plus froide depuis les évènements récents, qu'il est trop tard pour retourner dormir, et que dès l'aube, nous avons intérêt à nous casser avec le corps et le reste de nos affaires.
Aube que nous nous mettons à attendre dans un silence de mort, troublé seulement par les hurlements lugubres du chien, enfermé dans une autre pièce de la maison.

L'attente ne durera qu'une longue paire d'heures. Une vérification rapide dehors pour constater que les roulottes et les chevaux vont bien, et nous préparons notre départ. Un passager de moins, et un sac en plus...
Avant de partir, Nero dépose ''discrètement'' une bourse contenant dix pièces d'or à l'attention du maître des lieux, ladite bourse qui lui revient en plein visage quelques secondes plus tard. Mieux vaut partir maintenant...

Durant la matinée, le groupe discute de ce qu'il convient de faire du cadavre du magicien. Le garder pour le ramener à Archange est rapidement exclu, trois autres possibilités sont envisagées : l'enterrer, l'incinérer, ou le balancer dans un lac ou équivalent. C'est finalement la dernière option qui est approuvée, et appliquée le midi, dans un étang sympathique, du moins par rapport aux critères du Moth. Myllenia s'occupe de préparer le corps pour éviter qu'il ne remonte à la surface de l'eau en le lestant, puis en l'emballant à l'aide d'une couverture et d'une corde. Un grand plouf, et puis plus rien, on fait mieux comme oraison funèbre.
Au moins, il repose dans son environnement de prédilection. Et puis, c'était de sa faute.

Durant la nuit, Virgil fait de nouveau un cauchemar, dans lequel il voit Max avancer, entouré par des flammes noires, titubant et poussant des hurlements qui pourraient êtres de rage ou de terreur, avant de disparaître au milieu des arbres.

2 – 6 mai

Rien à signaler de particulier, route, pluie un jour sur deux.

6 mai

Vers les dix-huit heures, nous arrivons dans un hameau nommé Jaarenghäff, d'environ mille deux cents habitants. Étrangement, le village est littéralement construit sur un marais, à l'aide de pilotis. Apparemment parce qu'ils vivent de la culture d'un végétal lié à ce marais.

Qui dit ville dit recherche d'auberge, et nous continuons selon nos habitudes. Le choix est vite arrêté, Jaarenghäf n'en comptant qu'une seule...
A l'image de ses compatriotes et du pays, Grigory, le gérant semble morne, et c'est plus qu'une impression.
Je décide de m'occuper des négociations. Oui, il y a de la place pour six personnes, oui, il peut nous faire des rations à emporter pour le lendemain, non, il n'y a pas d'écuries, oui, nous pouvons avoir de l'eau pour nous laver, cela fera six pièces de cuivre, non, la pièce d'or lancée vivement sur le comptoir par un Virgil enthousiaste, c'est beaucoup trop...
On voit bien que c'est pas lui qui se coltine des migraines quatre fois sur cinq en tentant de modifier la structure profonde de la matière. Entraînant l'incinérateur en puissance et sa pièce d'or à l'écart, je paye l'aubergiste avec dix pièces de cuivre en lui demandant de préparer des baquets d'eau pour moi et Paola rapidement.

Le virtuose martial, tout content d'avoir des disciples, demande alors à Grigory l'autorisation de s'entrainer cette nuit DANS l'auberge, parce que dehors il fait nuit et que c'est boueux. Craignant pour son mobilier, et semble t-il aussi pour le salut de son âme, le tenancier rétorque que non, cela ne va pas être possible, que cela ne se fait pas, qu'en plus nous ne semblons pas être de bons croyants et qu'il ferait mieux de sortir.
C'est vrai ça, ce n'est pas que j'y crois vraiment, mais bon le coin semble tellement malsain qu'il vaut mieux être prudents, on ne sait jamais. Petite pensée rapide vers Nero l'invitant à prendre la porte au sens figuré, sous la menace de terribles sévices mentaux à l'encontre de sa personne s'il persiste à nous faire passer pour des cas sociaux. Le message est passé, il sort et j'en profite pour demander à Grigory s'il peut nous procurer croix, eau bénite et autre attirail de protection contre les esprits en tous genre. Cette demande semble le rasséréner sur notre moralité, du moins la mienne et il se propose d'aller voir le prêtre pour aller nous chercher cela, en échange d'une substantielle donation pour la paroisse. Une pièce d'argent semble suffisamment substantielle pour qu'il y aille immédiatement.

Ce genre d'affaire est rondement menée dans le Moth car nous le voyons revenir quelques minutes plus tard avec un petit flacon en bois d'eau bénite et six chapelets dotés de crucifix. J'en enfile un, en donne un autre à Virgil à sa demande, et empoche le reste.

Notre eau nous est finalement apportée, enfin, disons tirée directement du puits et mise en baquet, autrement dit bien fraiche... Ma question sur la possibilité d'avoir de l'eau chaude, car c'est quand même plus agréable, le lance dans un dialogue sur les dangers de se laver autrement qu'à l'eau froide.
Bon d'accord, dis-je pour couper court à cette discussion perdue d'avance, l'eau froide ça ira très bien, tout en pensant qu'une légère concentration de ma part suffira à porter l'eau à la température souhaitée, ce que Paola a bien compris elle aussi.

Repas rapide (tellement rapide que je crois qu'on n'en a même pas parlé).

A la fin du repas, je décide d'aller vérifier ma chambre, pour m'apercevoir que ce n'est qu'un dortoir commun. Pas grave, pour le prix que j'ai payé, je ne vais pas demander un remboursement, je vais plutôt aller dormir dans ma roulotte. J'en profiterai aussi pour lire tranquillement ce livre étrange ; il doit bien avoir une utilité.

Sur le chemin, les roulottes ayant été placées près des arbres, à environ trois cents mètres de l'auberge, je croise Nero et Virgil en train de s'entrainer à la lueur des torches. J'espère qu'ils ne vont pas faire trop de bruit, je n'aime pas être dérangée quand j'étudie. Un moment j'envisage même de couper le lien mental qui me lie à l'ancien clochard, mais je me ravise. Il peut arriver tout et n'importe quoi par ici...

Sensation étrange que de lire ce livre, enfin si on peut dire lire, vu que le texte semble littéralement me sauter aux yeux avant de disparaître, tout cela sans que je n'y comprenne quelque chose. Néanmoins j'ai l'impression que cela n'est pas inutile, sans pouvoir l'expliquer.

Malheureusement, à peine arrivée à la onzième page, Néro me contacte mentalement pour m'appeler à l'aide. Il revoit le fantôme de la fillette croisée la semaine précédente, après qu'il ait fouillé sa tombe... Au départ peu disposée à voler à son secours, je finis par lui ouvrir ma porte, me disant que ce n'est pas ce soir que je pourrait lire en paix, entre Néro tambourinant à la roulotte et Virgil répétant en boucle de son côté ''j'ai peur, j'ai peur, j'ai peur...''. Pas de fantôme en vue, ''il n'y a que moi qui peut la voir, et elle veut que je devienne son grand frère '' m'explique t-il en tremblant.
''Passe moi un de tes livres, elle m'a demandée de lui raconter une histoire''
Bon... pourquoi pas, je lui prête mon livre de contes sur le Moth, bien que ce ne soit pas vraiment le genre de lecture à conseiller aux enfants, mais question histoires, je n'ai pas vraiment mieux.

Ne sentant pas de danger de mort immédiat, je reverrouille mon cadenas et étudie l'espace d'un instant la possibilité de me replonger dans ma lecture. Idée vite abandonnée, car entendre quelques instants plus tard la voix blanche de ''l'homme qui rêvait de voir un fantôme'' tenter de raconter l'histoire du Coucou ferait sombrer n'importe qui dans la dépression...

Mais pourquoi fais-je des voyages avec ces gens là ?

Publié par Doctor B le 20/07/2009.

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