vendredi 27 février 2009

La profanation.

27/02/2009

Nos anciens compagnons n'ont pas de chameaux (je me suis trompé la semaine dernière) et ne sont plus que cinq. Avec nous six, il reste onze membres ayant survécu au voyage, ce qui fait 50% de morts, soit beaucoup moins que le quota habituel. Jacques Clairac a beau nous affirmer que cette expédition est un désastre, je pense que, comparée à d'autres, il s'agit pour l'instant d'une réussite. Tout est relatif, comme dirait l'autre.
"Mais que faites-vous là ? s'exclame Clairac, nous vous croyions morts !"
Nous lui retournons le compliment, et il nous narre ce qui leur est arrivé. Après la tempête, ils nous crurent perdus, car nous avions disparu. Ils sont alors attaqués par des hommes sauvages du désert, qui visaient en priorité les guides, avec un certain succès. Soit c'est un coup de chance, soit c'est beaucoup de savoir-faire, mais les trois guides et un homme supplémentaire périssent sous les coups des troglodytes. Jacques Clairac et les survivants, face à cette situation pour le moins précaire, décident de s'enfuir intelligemment pour ne pas mourir pauvres et sans une dernière cuite. Ils marchent aussi vite qu'ils peuvent pendant une journée entière, pour distancer leurs poursuivants, et finissent par arriver à l'oasis.
Le chef de l'expédition est agité, et nous annonce qu'il ne sait pas si les attardés anthropophages qui les poursuivent sont à dix kilomètres ou deux cent mètres, il nous exhorte d'ailleurs avec raison à ne pas rester ici, car même avec notre puissance exceptionnelle, nous ne tiendrons pas face à plus de trente individus. (ce qui reste à vérifier)

Suite, au passé simple parce que c'est plus joli...

Jacques Clairac nous annonça alors que nous étions très proches du tombeau, dans lequel nous pourrions nous abriter et nous défendre contre les sauvages. Deux des quatre hommes qui l'accompagnaient avaient le bras en écharpe, et l'air harassé de ceux qui marchent sans croire à leur survie possible. Le premier, Anselme, refusa avec vigueur de laisser le "médecin" du groupe lui examiner le bras. Le second (Friedricht, comme le peintre) fut plus docile, et montra un bras visiblement déchiqueté par des lames crantées, rouillées et/ou émoussées. La mage-mentaliste passa la main sur ces plaies, qui se refermèrent comme par magie, et pour cause.
Nous partîmes donc le plus vite possible, après qu'ils eurent fini de remplir leurs gourdes, et marchâmes dans la direction que nous indiquait Jacques Clairac. Nous étions plusieurs sur les chameaux, ce qui nous ralentit un peu, mais les survivants étaient soulagés de ne plus marcher. La mentaliste utilisa sa forme astrale, dans le but d'explorer les environs mais il faisait trop noir pour distinguer quoi que ce soit. Nous avançâmes ainsi jusqu'au jour, suivis par la forme astrale de la mentaliste. Dans la matinée, les homoncules sortirent du sac de leur maître, et commencèrent à nager sous le sable (mouvement souterrain) pour remodeler la surface et effacer nos traces. Après les avoir effacées sur un kilomètre, ils nous suivirent, toujours sous le sable, comme des squales redoutables et carnassiers.
Nous arrivâmes vers midi à l'ombre d'un canyon, et fîmes une petite pause-bouffe. L'ambiance était morose, et de fait personne ne se risqua à préparer de thé. La mage-mentaliste, avec sa forme astrale, s'éloigna de nous pour repérer nos poursuivants. À sept cent mètres derrière nous seulement, elle aperçut au loin ce qui semblait être une horde de singes sous-doués, et retourna le plus vite possible dans son corps, pour avertir tout le monde de l'imminence du danger. Les membres de l'expédition semblèrent surpris ("mais si ! Intuition féminine !") mais acceptèrent de repartir dans les plus brefs délais.
Nous partîmes, donc. Après quelques heures de marche, Jacques Clairac nous fit bifurquer à 90°, et les homoncules se virent donner l'ordre d'effacer toute trace de notre passage dès lors. Au bout d'un temps assez court, celui qui nous dirigeait consulta un carnet, se tourna vers nous, et nous dit "c'est là". Le virtuose martial commença à creuser comme d'habitude, c'est à dire comme une foreuse hydraulique. Sous le sable, les homoncules exploraient, et finirent par trouver l'entrée du tombeau, que désigna sans se tromper la mage-mentaliste pour éviter à son compagnon d'infortune de creuser en vain comme d'autres se battent contre des moulins à vent.
Bientôt, l'ouverture apparût et, courbés, nous entrâmes non sans avoir allumé des torches et laissé courir nos chameaux. C'est la descente aux enfers.
Je vous ai reproduit le magnifique schéma que le MJ nous a fait :



(pour les sous-doués, et je sais qu'il y en a, (jaune) ben non, vert = sable ; bleu = ciel ; gris = roche)
Au début, l'entrée fait 1.50 mètres de haut, mais cela s'élargit ensuite.
La mentaliste est en communication mentale avec le virtuose martial, et la mage-mentaliste avec la paladine.
Après une marche silencieuse qui nous semblait fort longue, nous arrivâmes à une arche sculptée, et pénétrâmes dans la tombe. Nous fîmes une pause à l'entrée, transis de fatigue et de peur pour certains, avec interdiction formelle de nous éloigner, car il nous fallait par-dessus tout rester groupés. La mentaliste visita les lieux à l'aide de sa forme astrale, mais le noir l'empêchait d'y voir clair (ah bon ?) Elle trouva malgré tout deux murs "magiques", qu'elle ne pouvait pas traverser, même en son état fantomatique. Pour plus de sécurité, elle retourna voir en vitesse à l'entrée et, entendant du bruit, elle monta assez haut pour avoir une sacrée surprise. Au loin, les troglodytes se faisaient massacrer par un homme, seul, qui marchait tranquillement en démembrant littéralement ses adversaires. Autour de lui, d'étranges sphères semaient la panique parmi les survivants. (MJ : "Imagine que tu retouches l'image sur photoshop, que tu fasses des cercles à l'intérieur desquels les couleurs sont en négatif. Eh ben, c'est à peu près ça.")
La mentaliste, heureusement invisible, illustrait parfaitement ce qu'on appelle l'éloge de la fuite. Elle retourna nous voir, et annonça aux PJs qu'un type était en train de massacrer nos poursuivants, notant au passage que l'assassin avait posé des pièges à loup près de la porte (MJ : "c'est bon à savoir, en cas de fuite précipitée...")
"-Ah, bon, il est sympa, alors ! dit le virtuose martial avec un sourire niais.
-Je crois qu'il vient pour nous... lui répondit la mentaliste."
Fin de la pause, nous nous dirigeâmes vers le centre, et la grande pièce hypostyle. Il y avait des hiéroglyphes un peu partout sur les murs. Jacques Clairac ne parvenait pas à les déchiffrer, mais la mage-mentaliste utilisa le sort "compréhension des langues" pour le faire à sa place. Nous étions dans le tombeau d'Athmanoteph (je sais pas comment j'ai fait pour m'en rappeler) et les incriptions promettaient une mort "sans fin" et "sans au-delà" pour les profanateurs. "probablement pour faire fuir les pillards", dixit Jacques. Il s'étonnait de l'érudition de la mage-mentaliste (tu m'étonnes) et la questionna sur un cursus virtuel en Ilmora.
Au fond de la pièce se trouvait une grande dalle de béton armé, que le virtuose martial ne mit pas longtemps à abattre au burin. Nous entrâmes alors dans la salle funéraire, dans laquelles étaient disposés des vases canope autour d'un sarcophage.
Petit plan des lieux :



1) Entrée
2) Lieu de la pause.
3) Mur infranchissable (c'est pareil de l'autre côté)
4) dalle de béton armé
5) entrée sculptée
6) sarcophage.

Le Mage de guerre et le virtuose martial essayèrent de soulever le lourd couvert de pierre, bois et or qui couvrait le cercueil. Une fois ceci fait, ils trouvèrent un deuxième couvercle, beaucoup plus lourd (quasi-exclusivement métallique) qu'ils peinèrent à déplacer, mais qui finit par être retiré également.
Pendant ce temps, la paladine ouvrit un des vases, répandant une abominable puanteur dans la pièce. (pour info les vases canope contenaient les organes des défunts.) Elle le referma vivement.
Au moment où la momie était enfin visible (enfin, sous les bandelettes et le masque), un hurlement apocalyptique retentit dans la crypte, faisant pressentir à tout un chacun que la fin était proche.

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