samedi 21 mars 2009

Jäger - le Spectre du Jugement Dernier

Le Rêveur en deuil - MJ à ses heures perdues- raconte Anima Beyond Fantasy...

Jour 18 (part. 2)

Les Harumaîs étaient morts. Du sang achevait de couler goutte à goutte de leurs corps ravagés, abreuvant ainsi le sable du désert. La moitié des créatures s'était enfuie dès le début, le prenant pour un esprit vengeur ou une divinité sanglante quelconque. "Peu importe..."Jäger se tourna vers la vaste muraille rocheuse. "Ils sont là"
Il s'avança vers le pied de la falaise. De là, il n'avait pas à chercher bien loin : des chameaux gémissaient nerveusement à trois cent mètres de lui. Il souria puis marcha tranquillement. Des traces de pas dans le sable le guidaient. Au bout de quelques minutes, une ouverture dans la roche lui indiqua la chemin à suivre. "Les vents sont avec moi...". Il s'agissait d'un petit tunnel qui descendait profondément avant de s'agrandir. Immédiatement, il se laissa avaler par l'obscurité qui règnait en ces lieux. "Est-ce le tombeau perdu ?"
L'homme traça rapidement dans l'air quelques symboles interdits tout en fermant les yeux pour mieux se concentrer. Quand il les rouvrit, quelque chose changea ; son regard perça les ombres et les secrets des ténèbres s'offrirent à lui. Il voyait son chemin sans aucune torche ou lanterne que ce soit. Il descendit tranquillement et entendit les bruits d'une agitation au loin. "Inutile de se presser. Savourons ce moment."Soudain, un détail sauta à ses yeux. Quelque chose n'était pas comme il le devrait. Sur le sol, des formes irrégulières se dessinèrent. Il s'agissait de pièges à loup. "Pitoyable."Jäger les enjamba sans difficulté. Arrivé au terme du tunnel, il se trouvait dans un grand couloir impeccablement taillé, orné de hiéroglyphes. "Magnifique, mais ce n'est pas ça qui m'intéresse..." Il commença à marcher en direction du bruit et de la lumière, mais il se ravisa aussitôt : une petite idée germait dans son esprit. Il fit volte face et regarda le tunnel qui menait à l'air libre. "N'y a-t-il qu'une sortie ? Je me demande. Si tel est le cas..."L'homme des ténèbres écarta les bras. Quelques mots de pouvoir suffirent à faire exploser la voûte du tunnel et provoquer un éboulement, condamnant la sortie. En quelques secondes, l'odeur du sable et de la pierre cassée vinrent lui chatouiller le nez.
Jäger se tourna vers le couloir au bout duquel se trouvaient ses proies. Il put distinguer une silhouette assez éloignée qui jetta une torche dans sa direction. Le tison brûlant atterrit sur le sol, non loin de lui. "Il ont besoin de lumière pour me voir." Il concentra sa volonté un instant et l'obscurité se répandit dans la zone, à la manière de l'encre qui se diluerait dans une flaque d'eau. Puis, il s'avança, à la rencontre du destin de ses proies.Le chemin l'amèna à traverser un vaste salle décorée avec des colonnes. "Ils se sont retranchés plus au fond" Il s'avança, sous le voile des ténèbres, tout en observant ses alentours. "Là." Derrière une colonne de pierre, l'un d'entre eux est caché. C'était le tueur venu du Dwanhölf. "Il ne peut me voir. Jouons donc un peu." Aussi, il s'arrêta de marcher, agita les doigts selon un schéma bien précis et, grâce à la magie, il commença à flotter au-dessus du sol. Lévitant sans bruit, il s'avança vers le malandrin et lui attrapa le visage avec une main. Puis lui chuchota à l'oreille : "Allons... Retourne donc à ta place... Le spectacle va commencer et tu seras aux premières loges..." Enfin, il le lâcha et recula. Le coupe-jarret sembla surpris et apeuré d'avoir été démasqué dans les ombres. Au terme d'un instant d'hésitation, il dirigea rapidement vers ses compagnons en jettant de rapides coups d'oeil furtifs par-dessus son épaule.
"Bien, ils sont tous réunis. Le destin est en marche."
Jäger, le chasseur impitoyable, s'avança en lévitant vers la lumière des torches, toutes réunies dans une petite salle contenant un sarcophage ouvert. Les restes d'une silhouette décharnée finissaient de brûler tranquillement dans un coin. Onze individus se tenaientt là. Dont eux.
Ana Von Shotterlein et Nallia Galen, se concentrant toutes les deux, prêtes à déchainer leurs pouvoirs psychiques.
Myllenia Dabel et Nero Borges, tous les deux sur le qui-vive avec leurs armes.
Virgil Anderson, réunissant sa magie à l'aide d'incantations et de gestes sophistiqués.
Kurt Spoor, dégainant ses stylets, prêt à les projeter sur l'ennemi.
Jacques Clairac et quatre de ses hommes, affichant l'expression de la plus parfaite terreur.
"Bonsoir mesdames et messieurs", annonça-t-il d'un air narquois. Ses cibles restaient en alerte, prête à agir. Jacques, en revanche, commença à parler avec difficulté (la surprise sans doute) : "Jonathan ? C'est... c'est vraiment toi ? On a tous cru que tu étais mort quand les Harumaïs nous ont attaqué !"
"Connaissez-vous la Vierge du rituel des cordes ?", commença Jäger/Jonathan sans prêter attention à Jacques.
Le groupe répondit poliment par un non, comme si de rien n'était.
"Ils pensent que je suis fou. Ils comprendront... La destruction balaie toute mystification."
"Il y a longtemps, poursuivit Jäger, sur une petite ïle lointaine, il existait une grande famille. C'était même un clan. Elle possédait pouvoir, richesse, grandeur et gloire. Néanmoins, il y a toujours eu des ombres dans l'Histoire... Et les dirigeants de cette famille étaient persuadés, ils étaient convaincu, voyez-vous, que leurs ancêtres avaient passé un pacte sacrilège avec des dieux obscurs, de Fausses Idoles, afin d'obtenir tout ce qu'ils désiraient : argent, célébrité, pouvoir... Toutefois, pour renouveller ce prétendu pacte, ils devaient réaliser un sacrifice une fois par siècle. Tous les cent ans, les patriarches choisissaient une jeune fille vierge, appartenant à leur propre famille. À ce moment là, ils effectuaient un rituel, où ils étaient tous habillés de toges et portant des masques. Ils étaient cinq en plus de la vierge élue ; ils portaient chacun une corde. Une pour chaque poignet, une pour chaque pied et une pour le cou. Et là, grâce à un ingénieux système de rouages, d'engrenages et de poulies, ils l'écartelaient vivante sur l'autel. Affreux, n'est-ce pas ?"
Ses proies ne prêtaient que peu d'attention à son récit, ce qui l'irrita légèrement, mais il n'en fit rien.
"Le dernier sacrifice en date a été exécuté il y a quelques dizaines d'années. Tout s'est déroulé dans les règles, si je puis dire. Et ainsi, une autre jeune fille devait trouver la mort à cause de ce culte paganiste et obscur. Elle n'avait que quinze ans la pauvre enfant... Cependant, son sacrifice fut légèrement différent des autres. Au moment de mourir, elle s'est mis à haïr de toutes ses forces ; elle haïssait les patriarches qui l'éxécutaient, ses parents qui n'avaient pas su la protéger, ses cousines qui n'avaient pas été choisies à sa place, toute sa famille pour avoir perpétué ce culte horrible, les habitants de l'île pour avoir laissé une telle famille se développer comme un chancre, et enfin les vivants pour l'avoir projeté dans les bras de la mort. C'était une haine implacable. Mais on ne peut pas vraiment lui en vouloir, n'est-ce pas ? Toutefois, au moment où elle passait de vie à trépas, son corps mourut, ainsi que son âme. Mais voilà, sa haine demeurait. Comme un cancer sur la face de ce monde."
Son auditoire ne semblait pas comprendre où il voulait en venir. Certains étaient d'ailleurs sur les nerfs.
"Les jours qui suivirent cet odieux rituel, les membres de la famille disparurent mystérieusement les uns après les autres... Accidents, maladies, disparitions, etc. Ce dernier rituel devait apparemment marquer la chute et la fin de cette grande famille. Or voilà : je me suis rendu sur cette île où j'ai découvert cette histoire. Et je puis vous affirmer ceci : la Vierge du rituel des cordes existe toujours. Sa haine est resté."
Jäger marqua une pause puit reprit son monologue.
"Si je vous raconte cette histoire aujourd'hui, c'est justement pour que vous compreniez : je vais vous montrer la Vierge du rituel des cordes...
Son auditoire commença enfin à réagir. Kurt taxa ouvertement l'orateur de malade mental, pendant d'autres demandaient, avec la voix d'un adulte parlant à un petit enfant, si la Vierge allait réellement apparaître. "Ils verront et ils sauront que je ne suis pas là pour leurs petits jeux mesquins..." se dit Jäger/Jonathan. Il commença alors à incanter ouvertement devant tout le monde. Ses mains traçant des trainés de lumière sombre autour de lui.
"Toute la haine et la jalousiese réunissent entre mes mainsdans un milliers de prières noires..."
Ses cibles réagirent immédiatement. Quatre coups de lances, une attaque oblique d'épée bâtarde et un stylet fendant les airs vinrent s'écraser contre le bouclier d'énergie obscure de Jäger.
"Vierge du rituel des cordesrépond à ma prière et accorde-moi ton pouvoir"
Une apparition spectrale représentant une jeune fille blanche aux longs cheveux noirs vint placer ses bras autour des épaules du sorcier. Dans un même temps, l'épée bâtarde de Myllenia s'enflamma sous l'effet d'un sortilège de son compagnon pyromancien.
Le fantôme éthéré et Jäger récitèrent à l'unisson la suite de la litanie obscure :"Mort aux êtres vivants.Destruction de toute création.Dévore toute lumière..."
La prière achevée, un torrent de lumière sombre, accompagnée d'une multitude de mèches de cheveux noirs prenant la forme de cordes, fut projeté à toute vitesse sur un laquais de Clairac. Il disparut dans un halo de ténèbres... Puis un bruit écoeurant se fit entendre. Quand le voile d'ombres disparut, son corps était divisé en plusieurs morceaux ; ses membres et sa tête avaient été écartelés.
Le spectacle morbide terminé, Jäger/Jonathan reprit son sérieux. La temps de la détente était fini, il fallait passer aux choses sérieuses."Dans un quart d'heure, je veux que vous me livriez Ana Von Shotterlein, énonça-t-il à haute voix, sinon je ferais disparaître un autre d'entre vous."
Puis il disparut dans les ténèbres...

1 commentaire:

Spieler a dit…

En deuil ? Pourquoi en deuil ?
C'est pas lui qui va mourir.
(enfin, peut-être, mais ça serait la faute à pas de bol, parce que bon...)

Sinon, bieeenn... j'aime beaucoup.
Maintenant, on sait que même si on arrivait à le tuer, il ne nous resterait plus qu'à mourir à cause de la raréfication de l'air.
(pour la bouffe et l'eau, ça ira)