dimanche 20 septembre 2009

Jour 2 :

Abel patientait sagement avec une impassibilité extrême digne des prométhéens. Quand il s'agit de faire la statue, y en a qui sont bons. Surtout les Golems, mais ceux-là sont un peu avantagés...

La journée se terminait et Abel n'était même pas sorti des égouts depuis sept heures et demie du matin, de peur de louper le rendez-vous. Il était donc vingt heures et quelques quand il entendit quelqu'un patauger près de sa cachette. Il sortit donc et alla à la rencontre de l'arrivant.

C'était David et pas Clark cette fois. David seul qui déambulait dans la zone underground. Ok. Il n'est pas là l'autre, Clark ? Non, il n'est pas là, mais tu peux venir et te dépêcher, il ne me reste plus que deux minutes cinquante ! D'espérance de vie ? Mais non ! Allez viens !

Abel trottait derrière David qui sprintait carrément, du mieux qu'on peut quand il y a trente centimètres d'eau moisie. Le garagiste vampire courait presque sur l'échelle tellement il était pressé de sortir. Les mauvaises odeurs ? Non, en réalité il y a vait une femme hyper sensuelle et méga vampirisé qui chronométrait les secondes devant la bouche d'égout ouverte. C'était la maîtresse de David. Non pas que ce dernier ait une relation extra-conjugale (de toute façon, il est pas marié) mais c'était cette femme-là qui avait mordu David du temps de l'humanité de ce dernier. Alors forcément ça tisse des liens, au point qu'il la désignait comme étant sa maîtresse. Cette même femme-vampire (vampiresse si vous préférez) avait daigné accorder à son disciple cinq minutes maxi das les égouts. S'il dépassait le délai imparti, elle se cassait. En clair, David l'avait invité à venir voir Abel mais elle avait catégoriquement refusé de salir ses talons aiguilles dans de la flotte usée. Ce à quoi, il lui avait répondu : "Ne bougez pas, je vais le chercher." En réponse à cela, elle avait commencé à consulter sa montre. C'est fou ce qu'elle est autoritaire. Ils n'entretiendraient pas plutôt une relation SM genre maitresse-esclave soumis ?

David commença à présenter Abel à sa maitresse. Il nous faut préciser que personne, pas même David, ne connaissait le petit nom de la femme. Il se contentait de l'appeler "Maitresse" avec la voix d'un Igor en rut ou presque. Je sais que j'exagère beaucoup mais l'idée me plait tellement... Tandis que les autres la désignaient comme étant la maitresse de David.
Cette vampiresse se contenta d'observer à distance de nez raisonnable le prométhéen sans savoir qu'il était vraiment. David incita Abel à montrer sa vrai apparence. Abel n'était guère coopératif ; il faut dire que la femme ne lui plaisait pas vraiment, non-pas qu'il se sente pousser des pensées mysogines mais plutôt qu'il n'aimait pas son attitude supérieure... À la fin, il accepta de mauvaise grâce de canaliser son Pyros intérieur pour montrer ses cicatrices et ses lignes de suture.
La vampiresse n'était pas tellement intéressée et finalement n'avait rien à dire là-dessus. En gros le message était clair : les vampires avec les vampires et le reste se démerde.

Sans plus de cérémonie, le trio embarqua dans une voiture garée juste à coté. Et en voiture Simone ! Je conduis et tu klaxonnes ! À l'intérieur du véhicule, David donna un sandwich à manger à Abel. Une manière comme une autre d'amadouer la bête. Le Créé eut la désagréable impression d'être devenu un animal à étudier. Par la suite, la voiture finit sa course devant le garage de David. Tout le monde se pointe dans le salon. Il y a là plusieurs personnes : Clark et son maître. Ce dernier avait la particularité d'être comme invisible si on ne le regardait pas spécifiquement. Le téléphone sonne. Pas bon, ça... Quelqu'un qui voulait négocier un tableau avec David et Clark. Négocier ? Mais où ? "Je suis dans la maison à coté de la vôtre." Whaou ! Rapide le gusse.

Les maîtres décidèrent ensemble de prendre congé de leurs disciples (mais que s'était-il passé entre eux au juste ? Des secrets de vampires ?), puis Clark, David et Abel se pointèrent dans la maison d'à coté. Là-dedans les attendait un mec, crâne rasé, jolie cicatrice à la gorge et la voix même pas éraillée.

"Avez-vous le tableau ?
-Non, répond David.
-Alors nous n'avons rien à nous dire."

En clair : cassez-vous.

David riposte "Je n'ai pas le tableau sur moi : il est chez un ami, et je peux aller le chercher."

"Combien de temps il vous faudra ?
-Quarante minutes environ..."

David sortit de la maison accompagné de Abel. Il avait menti, le tableau était chez lui, dans sa nouvelle chambre à coucher. Il voulait juste prendre George avec lui avant de procéder aux négociations et en plus, il n'avait clairement pas confiance en ce nouveau type. Comment s'appelait-il ? Mason King. Pas vraiment un nom bizarre, mais bon.

Une fois le tableau, et accessoirement George, récupéré, on commença à négocier. Rien à faire il voulait d'abord le tableau. Accordé. Il prit la toile et la déchira en deux. En quatre. En huit. On aurait aimé le voir aller à seize, mais le paquet devenait trop épais. George allait lui suggérer de brûler la croûte tant qu'à vouloir la détruire, mais Mason avait déjà sorti un briquet. Une fois le (petit) feu de joie allumé et entièrement consumé, Mason se tourna vers les protagonistes de la scène.
"J'imagine que je vous dois quelques explications"
Oh non, ma foi, vous pouvez bien faire ce que vous voulez, quitte à brûler nos objets de décoration. Après tout, il faut bien s'occuper dans ce monde cruel et monotone.

Et il s'expliqua... Pour Abel, c'était pas évident de bien tout comprendre. Mais il arrivait à reconstituer un peu le puzzle. En gros : David et ses amis se faisaient téléporter de temps en temps dans une pièce mystérieuse sans porte ni fenêtre. Le temps de séjour, d'abord très bref, était multiplié par deux à chaque visite. Leur dernière fois avait duré 128 heures. Pas de bouffe et pas de télé non-plus. Pour leur retour à la réalité, ils étaient un peu maigres. Ils ne désiraient pas paser 256 heures à nouveau dans la chambre. Ils avaient donc enquêté et découvert qu'une femme, Krista King, peignait des chambres vides et semblait impliquée dans l'affaire surnaturelle. D'autant plus que son frère, Mason King, était censé être mort il y a dix ans, quoique on ait jamais retrouvé le cadavre. Il était supposé avoir péri dans la chambre.
L'enquête n'avait rien donné de concluant. Et Krista King était simplement hors de portée car elle avait fui la société. Génial.
Mason, qui vivait reclu sans existence officielle, avait entendu parler des personnages qui, au cours de leur enquête, aurait mis la main sur un des fameux tableaux de sa soeur. Il voulait détruire les tableaux à tout prix car, semblerait-il, ils auraient un lien avec le phénomène paranormal. Détruire le tableau originel peint il y a très longtemps par un autre artiste permettrait d'annihiler l'idée d'aller faire des séjours hyper mincissant dans une pièce vide et dangereuse puisque hantée.

Voilà, Mason s'était expliqué et Abel comprenait que la vie de ses nouveaux amis n'était en rien simple. Après avoir connu cinq jours complets de ramadan dans une chambre vide hantée, il s'était fait mordre par des vampires qui réclamaient à présent toute souveraineté sur leurs personnes, genre : "Vous êtes nos disciples/esclaves/sous-merdes/etc."
C'est vraiment un monde de Ténèbres.

Fin de la négociation qui n'en n'était pas vraiment une.

Pour le reste de la nuit, Abel expliqua à David qu'il aimerait se faire accepter, par exemple en travaillant.

David :"Tu sais réparer des voitures ?"
Abel : "Je peux apprendre."
David : "Génial... Bon... Tu vas pouvoir commencer à apprendre."

Le garagiste hésitait encore un peu... Confier une de ses machines chéries à un inconnu ? Et puis quoi encore ! Ses autos, c'était comme ses enfants. Quoi de plus satisfaisant que d'entendre un moteur ronronner ? Soudain son regard s'arrêta sur la moto de George.

"Bah voilà ! Tu vas apprendre à démonter et remonter une moto ! Allez, je te montre comment on fait."

Pour le reste de la nuit, les deux compères désassemblèrent la moto et Abel bloqua un peu au moment de la reconstruire. Quand on remet tout en place, on se rend compte qu'il n'y a pas la place de tout mettre. Bah ! C'est que c'est inutile ! Et là, David se pointe en demandant pourquoi il a remonté la carrosserie sans remettre le moteur en place...

Les heures ayant défilé, le jour se leva, le coq ne chanta pas car on est pas en campagne, les vampires allèrent se coucher et le prométhéen retourna chez lui.

Conclusion de la nuit.

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