lundi 14 septembre 2009

Le Moth, la paranoïa et les fantômes...

Décidément, l'avenir semble bien sombre... Du moins, de l'avis de certains.

Il y a que les différents voyageurs venus d'Archange voient leurs psychés s'altérer au fur et à mesure qu'ils progressent dans le Moth. La paranoïa et la folie guettent...

Nalya, enfermée dans sa roulotte privée de luxe, lit son mystérieux livre. Celui-là même qu'elle a juré de laisser personne le lire. Bien évidemment, pas facile de lire avec des zigotos autour de soi. Materner des enfants hyperactifs et/ou autistes serait beaucoup plus facile. Ce livre là, c'est son petit trésor, son jardin secret... Mais comment le lire en secret quand un magicien vous a jeté un sort pour unir vos sens et voir à travers vos yeux ? Bon, ledit sorcier est maintenant passé de vie à trépas. On doit se dire qu'on est plus tranquille pour lire, mais non, il reste toujours des idiots pour vous tourmenter... Dont Néro Borges. Celui-là, il n'a jamais fini, bien au contraire, il ne fait toujours que commencer...

Le lancier... Le Moth, c'est lugubre, mais surtout morne et ennuyeux. À la limite du soporifique. Alors quoi de mieux que de s'occuper en faisant le zouave ? Bien évidemment, pas facile de trouver des loisirs constructifs et/ou agréables dans ce foutu pays maudit jusqu'à la moelle du plus petit oisillon à peine né ? Bien sûr, ce n'est surtout pas faute d'avoir essayé ! Quand il a réussi à s'échapper de la chambre maudite avec le gibet, Néro s'est tout de suite dit, dans un éclair de lucidité, qu'il pourrait peut-être laisser sa vie, bien involontairement, sur cette terre damnée. Le plus tard étant le mieux. Cependant qui sait ce qui pourrait advenir le lendemain ? C'est sûr, il vaut mieux accomplir tout de suite ce qu'on a toujours rêvé de faire dans sa vie pour mourir l'âme en paix. C'est dans cette optique qu'il a remporté haut la main le premier défi qu'il s'était fixé : il a réussi à perdre son pucelage. Bon, d'accord, c'était des étreintes tarifées. Et même que la prostituée faisait pleurer à voir tellement le spectacle était triste. Et puis l'heure qu'il a payé avec un généreux pourboire ne faisait pas envie : la péripaticienne ne semblait même pas s'être rendue compte de ce qu'il avait fait pendant une heure entière ! Plutôt le genre à regarder par dehors tout en déclamant des poèmes mornes pendant que le fier combattant faisait tout le travail à lui tout seul ! La séance n'était pas exaltante pour un sou, au point qu'il devait par moment réactiver son engin manuellement. Mais voilà, quoi ! Il avait réussi ! Son premier défi était un succès (ou presque) !

Son deuxième défi, lui, est complètement surréaliste. Carrément digne de l'agent Mulder et son poster marqué "I want to believe". Pour tout dire, Néro voulait voir, au moins une fois dans sa vie, un fantôme ; de préférence pas en chair et surtout pas en os. C'est dans ce but qu'il a bien évidemment et très logiquement profané de nombreuses tombes dans la capitale. Un fantôme ! Mon royaume pour un fantôme ! Là, tout de suite !
Pendant la nuit dite de Walpurgis, Le combattant à la lance était comblé mais pas rassuré : une gamine spectrale est venue lui dire qu'il l'avait réveillé dans sa toute légendaire maladresse. Réveillé ? Mais de quoi ? De son sommeil d'outre-tombe, pardi ! Toujours aussi fûté, il ne réussit qu'à la faire fuir en pleurs. Très délicat avec les petites filles avec ça.
Mais voilà; les fantômes, c'est un peu comme les blattes ou les puces. On en est jamais complètement débarassé. V'là ti pas que quand le groupe s'est arrêté à Jaarenghäff, elle réapparait en pleine soirée. Pile au moment où Néro et ses compagnons d'armes s'apprêtaient à s'entrainer. Petite nouveauté cependant : la réapparition n'est visible que de Néro, cette fois. "*Maintenant, tu es mon grand frère !" ajouta-t-elle pour compléter le charmant tableau. Notre lancier réagit à cette surprise : ses neurones tentent de joindre les deux bouts, mais non. Et son petit coeur vacille avec ça. Test d'Impassibilité : raté. Notre courageux combattant est soudain pris de sueurs froides tandis que sa vessie et ses sphincters peinent à tenir le coup. Et la gamine d'ajouter : "Raconte-moi une histoire !"
N'osant désobéir à l'injonction d'une revenante aussi terrifiante que petite (genre haute comme trois pommes) Néro alla déranger la mentaliste pour oser lui demander de lui prêter un livre d'histoires, peu importe lequel...

Nallya, désirant la paix, lui balance sur la face un pavé bourré d'histoires bien lugubres sur le Moth. Le genre de contes qu'on raconte lors des veillées où l'on parle de fantômes. Pourquoi croyons-nous aux fantômes ? Pour le plaisir ? Non. Bien plus pour envisager quelque chose après la mort. Quelque de chose de terrible qui peut vous pourrir l'éternité... Pour en revenir à nos aventuriers, la mentaliste referme sa roulotte et reprend la onzième page de son livre là où elle l'a laissé. Puis, elle entend un taré raconter à haute voix des histoires peu recommandées aux âmes sensibles. "Mais quel con !" se dit-elle.
Elle sort et voit Néro lire avec une voix chevrottante le contenu du livre. On croirait voir quelqu'un déclamer son testament, crevant de peur à l'approche de la fin. Bien évidemment, aucune gamine fantôme dans les parages. Des dires du peureux lecteur, elle n'est visible qu'à lui. On dirait bien plus un fantasme né d'un esprit fragile et traumatisé, digne des archétypes jungiens. Et s'il simulait ? Bah, autant jouer le jeu si ça peut le calmer.
"Tu veux pas plutôt lui raconter quelque chose de plus joyeux ? Tiens, mon journal de route par exemple."
Le damné à jamais opine de la tête sans quitter l'objet de sa frayeur des yeux, sans doute trop fasciné par son propre délire sur les revenants. Puis dans les minutes qui suivent, il parle à sa "petite soeur" d'un homme qui les poursuivait dans le désert, des mois auparavant, ayant juré leur mort : Jäger. Celui-là même qui a tué la moitié de leur corps expéditionnaire avant d'annihiler Ana Von Shotterlein. Décidément, c'est toujours aussi joyeux...

Pendant tout ce temps, Myllenia et Virgil renoncent à leur cours portant sur le Ki et le développement intérieur, l'instituteur étant pris par sa propre folie qui n'avait pourtant pas pris de rendez-vous.

Pernilla/"Paola" et Kurt passaient tranquillement la nuit à l'auberge sans faire de scandale, une fois n'étant pas coutume.

Néro s'habituait à la présence de sa charmante nouvelle petite soeur, mais il continuait de sursauter dès qu'elle lui touchait le bras ou lui prenait la main. Elle devait s'appeler Mircalla dans une vie antérieure.
Les crucifixs achetés par la télékinésiste/télépathe furent répartis. Seul Kurt était réticent : il voulait inverser le crucifix et déclarer ses aspirations anticléricales au vu de tous.

Le groupe reprit dès l'aube sa route : direction la forêt de Gehenna.

En deux jours, il atteignirent la lisière de l'immense forêt (on va chercher dans les milles kilomètres de long et sept-cents cinquante de large). L'avantage du Moth, c'est qu'on a, pour ainsi dire, la route pour soi tout seul ! Pratiquement personne sur les routes. Au moins, pas d'emmerdes avec le code de la route ou les chevaux qui ne réagissent pas assez vite, etc.

Tout allait bien pendant quelques jours sur la route : Personne ne voyait de types lugubres prétextant la venue des morts, Néro était calme grâce à la "présence" de la gamine fantôme, Kurt ne s'était pas mis en tête de tuer quelqu'un encore, etc. Bref, tout allait bien. Jusqu'à la lisière de la forêt de Géhenna.
Un sentier de voyageurs s'enfonçait la forêt et quelqu'un se tenait là, debout, attendant que les roulottes des aventuriers arrivent jusqu'à lui. Plutôt grand, barbu, la trentaine, et l'air costaud.
Il se présentait comme étant Dietrich et voulait connaitre la destination des voyageurs. "Pourquoi ça ?" faisaient certains protagoniste, suspicieux. "Parce que, voilà, la forêt est très dangereuse ! Je ne vais pas vous laisser courir à une mort certaine !"

S'ensuivit une longue discussion : certains voulaient planter le type là et continuer, tandis que d'autres voulaient connaitre les conseils avisés d'un bonhomme qui connait bien la région. Le final de la conversation étant :
-Vous ne pouvez pas aller là bas ! C'est trop dangereux ! Vous mourrez !
-Oui, mais on n'a pas le choix...

Curieusement, Dietrich s'est alors mis en tête de tester un peu le groupe : en joutant un peu avec la paladine. Il décroche sa hache à deux mains et se met en garde. Il utilisera le contrepoids de son arme plutôt que les lames. Après tout, c'est un exercice amical, non ? Premier blessé a perdu. Au fait, pas le droit d'utiliser une quelconque compétence surnaturelle ! Hein, mais comment il sait ce type ? Il a déjà frité des mentalistes/sorciers/convocateurs/démon majeur de l'Apocalypse ? Mystère.

Quand commence le duel, la paladine attaque tandis qu'il se met en garde. Le coup d'épée ripe sur l'armure de plaques du type. En revanche, quand le type riposte, il semble ne pas réussir à faire un petit coup non-léthal : la paladine se fait pulvériser l'avant-bras et subit un critique énorme. Fin du combat, le temps de poser une attelle. Heureusement qu'il ne s'est pas battu avec les lames de sa hache.

Pour la suite, le type s'incruste un peu dans le groupe, et pour cause : il connait la zone où doit aller Virgil s'il veut purger son âme de la malédiction (note : le noeud d'obscurité). De plus, c'est encore plus dangereux d'aller dans ce coin-là parait-il. Aussi, Dietrich se tape l'incruste dans le groupe avec sa fière hache. Plus tard, il jette un froid en annonçant qu'il fait partie de la Confrérie du Crépuscule, une branche spéciale de l'Inquisition... Génial. Heureusement, ce type est loin d'être un missionnaire fanatico-religio-chrétien. En clair, il n'éprouve pas le besoin systématique d'exécuter les sorciers qu'il croise sur sa route. Il peut vivre sans ça, ce qui est rassurant.

Loin de là, à la frontière entre Hélénia et Goldar, un mercenaire se repose entre deux combats : il mange des noisettes tout en se demandant si ses compagnons d'avant sont toujours en vie et ce qu'ils peuvent bien faire.
-"Des bêtises, sûrement..."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vraiment excellent et tordant de rire à souhait ^^ ! Félicitations à l auteur xD !!! ( RaianOnzika ^^ )