vendredi 8 mai 2009

Préméditation.

01/04/2009

Pernilla regardait autour d’elle. C’était ça, Archange ? Cette grande cité pleine d’orgueil et truffée de chrétiens ? Ce bastion imprenable d’un empire millénaire qui s’effondrerait de l’intérieur, de toutes façons ? Oui, c’était ça. Même ici, je ne suis pas en sécurité, pensa-t-elle sans joie. Elle était fatiguée par un long voyage, et il lui faudrait reprendre la route dans deux ou trois jours seulement, faute de quoi ils la retrouveraient. Si seulement elle avait un simple bouquin. Ou quelqu’un pour discuter, c’était égal car après tout, car les gens sont des livres à ceci près qu’ils ne s’ouvrent pas sur demande.
Bah ! C’était tant mieux que cette ville n’ait rien d’attachant, si elle devait la quitter si vite, se dit-elle en entrant dans le premier restaurant venu, une enseigne rutilante : le Zeppelin.
Elle commanda à manger et s’assit, lasse, repérant le guichet et les entrées, ainsi que les personnes présentes, d’un coup d’œil expérimenté. Un type la regardait d’un air insistant et soupçonneux. L’observant à la dérobée, elle s’aperçut qu’il avait vraiment l’air malade. Il était pâle comme la mort, et par endroits, on pouvait voir ses vaisseaux sanguins sous sa peau, mais le pire de tout était ses yeux injectés de sang. On voyait clairement les petites veines. Un junkie ? Un drogué ? Possible. Pas très loin de lui, une femme semblait la surveiller aussi, du coin de l’œil. Pernilla reporta son attention sur son assiette, essayant d’oublier le regard des autres dérangés, et s’aperçut que quelqu’un s’était assis en face d’elle. Il était grand, blond, enveloppé dans un large manteau noir plein de poches. Ce genre de type ne pouvait être qu’une sorte de mafioso venant du nord –peut-être le Dwanhölf, ou le Moth ?- ou bien un type pas net, un criminel agissant pour son propre compte. Il avait de larges cernes sous les yeux. Mais qu’est-ce que c’était que ce gourbi ? L’inconnu écarta un pan de son ample chape de tissu, qui semblait tenir sur lui comme une seconde peau, et déclara tout de go : « Je vends de la drogue, si ça vous dit.
- Une autre fois », coupa Pernilla alors qu’il commençait à énumérer ses prix. Elle demanda l’addition puis s’en fut en conseillant aux gérants d’adopter une attitude plus commerciale, faute de quoi cette baraque ne tiendrait pas longtemps face à la concurrence. Mais où était-elle tombée ? Un squat ? Une maison de passe ? Dans tous les cas, un coin pas net.
Puis elle se dirigea vers l’établissement d’en face, qui se trouvait être une auberge, et demanda une chambre, avec si possible vue sur la rue. Cette nuit-là, elle se ferait la caisse, et repartirait au lever du jour. Simple et efficace, comme à son habitude.

Suite ce soir ou demain, ou plus tard, vu le retard que je me tape, je suis pas à ça près.

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