vendredi 8 mai 2009

L'or fondu du pharaon.

24/04/2009

Ils arrivèrent, tous. Outre leur appartenance plus ou moins avérée à la famille des hominidés, ils avaient en commun une fatigue profonde, essentielle, qui se lisait sur leurs visages défaits et poussiéreux comme on lit sur la couverture d’un livre le résumé de son contenu et le récit des traitements qu’il a subi. Nalya jeta un œil du côté de la salle mortuaire. L’or s’était écoulé en flots jaunes et brillants pour aller se mêler à la roche en fusion qui finissait de durcir, formant ainsi des rochers colorés où s’alternaient des couches de métal doré et de basalte noir. Elle se concentra un instant et ses pieds décollèrent du sol jonché de débris et de corps inégalement vivants. Au milieu de la pièce, le cercueil de pierre seul était resté inaltéré. Nalya s’approcha en lévitant, et toucha brièvement du bout du doigt, puis posa la main : c’était tiède, mais pas brûlant. Des pierres précieuses étaient incrustées dans la surface grise de la pierre mortuaire. Les autres vinrent admirer la tombe une fois que le sol eut atteint une température tolérable, et Nalya redescendit. La paladine était en train d’examiner les blessures de Néro, alors que Kurt et bientôt Virgil ramassaient quelques broutilles dans le couloir. La mentaliste et les autres s’occupaient d’ouvrir la tombe, vite rejoints par nos agonisants retapés avec une habileté discutable mais effective.
Première couche : penser à récupérer les pierres précieuses incrustées. Y’a pas de petits profits.
Seconde couche : un sarcophage en or massif d’environ une demi-tonne. Intéressant. Nalya le souleva à l’aide de sa télékinésie pour arriver à la troisième couche. Malgré sa concentration, elle ne put s’empêcher de penser à un oignon qu’on pèle, alors qu’elle extirpait toutes ces strates sculptées avec soin de leur oubli millénaire.
Troisième couche : une momie qui puait atrocement était enveloppée là. Pas le courage d’enlever cette couche-là. (les bandelettes) Par contre, le masque d’or lui faisait de l’œil, et elle le retira précautionneusement. Tiens, en parlant d’œil ! La momie faisait rouler de grands yeux sans paupières dans ses orbites. Nalya tenta de s’introduire dans les pensées du macchabée, mais cessa bien vite, pour éviter de perdre la raison. Elle jeta un regard désolé au vieux pharaon, l’air de dire « désolée, c’est pas encore pour cette fois, mon grand ! » et reposa le masque à sa place. Elle regarda ses compagnons. Sans se poser de questions, ils faisaient tourner, admiratifs, les trucs brillants qu’ils avaient trouvé dans le sarcophage. Nalya vit alors un coffret sous le coude de l’embandeletté, et lui le retira par télékinésie, avec le souci visible de ne pas froisser son propriétaire. L’objet volant imparfaitement identifié alla se poser aux pieds de Jacques Clairac, et ce dernier, de peur qu’il se dissipe dans les airs sitôt qu’on le toucherait, demanda à Nalya de l’ouvrir avec son « étrange don », ce qu’elle fit. Dedans, il y avait une drôle de sphère noire, qu’ils n’osaient pas toucher. Néro, boiteux, s’approcha et s’en saisit avec courage. Tout le monde le regardait, mais rien ne se passa. Le combattant blessé haussa les épaules, et fit mine de vouloir le passer à quelqu’un. Personne ne voulait y toucher, sauf Virgil, qui tendit a main et s’en saisit. Il soupesa, sourit, et la sphère se volatilisa soudain, pour devenir une fumée noire qui s’introduisit immédiatement dans les narines du sorcier. Et meeerde. À tous les coups, il était clamsé, lui aussi. Ah, non ? Si ? Tiens, non. Il, avait juste le nez blanc craie et ses veines autour des narines étaient noires. Il ne manque plus que les yeux révulsés pour qu’il ressemble à ceux qui abusent des opiacés, se dit Nalya sans se laisser gagner par un quelconque allocentrisme déplacé.
Ils repartirent le lendemain. Nalya avait extrait une grande quantité d’or à grands coups de matrice psychique, ainsi que les pierres précieuses de la première couche, mais ça, elle préférait le garder pour elle.

Le voyage du retour fut long et sans histoires. Il est à noter, tout de même, que Virgil Anderson était bizarre : il semblait beaucoup plus pâle, malgré le soleil qui aurait dû l’aider à bronzer. Ah, et puis, le pillard sans respect ni considération pour les morts ; l’assassin, fut pris au début du voyage de quintes de toux qui lui enflammèrent les poumons et lui dévorèrent les tripes jusqu’à ce qu’il crache des glaviots noirs et rouges. Un rhume des foins, à tous les coups.

Suite la semaine actuelle, puisque je découpe dans les séances.

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